Samatar Abdi Osman : la ZLECAf, une opportunité historique pour la FinTech africaine
La FinTech s'impose comme un moteur de transformation pour l'Afrique, ouvrant de nouvelles perspectives grâce à la synergie entre technologie et intégration régionale. En tirant parti des opportunités offertes par la ZLECAf notamment…

Par Samatar Abdi Osman, Commissaire Général de Djibouti Fintech Forum et Directeur Général du CTID
La révolution numérique continue de redessiner le paysage économique mondial, et l’Afrique n’échappe pas à cette dynamique. Parmi les secteurs les plus prometteurs, la technologie financière, ou FinTech, occupe une place centrale. En offrant des solutions novatrices pour répondre aux besoins des populations et des entreprises, elle s’impose comme un outil incontournable pour surmonter les défis de l’inclusion financière, de la mobilité des capitaux et de l’efficacité des systèmes de paiement.
Dans un continent où une grande partie de la population reste non bancarisée, la FinTech permet d’envisager un futur où chacun pourrait accéder à des services financiers adaptés, inclusifs et accessibles. Qu’il s’agisse de paiements mobiles, de plateformes de micro-financement ou de solutions de transfert d’argent transfrontalier, ces innovations redéfinissent les contours de l’économie africaine en accélérant sa modernisation et sa diversification.
La ZLECAf, une opportunité historique pour la FinTech africaine
La mise en œuvre de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf) représente un tournant décisif pour l’intégration économique du continent. Ce vaste projet, destiné à renforcer le commerce intra-africain, repose sur l’ambition de réduire les barrières commerciales et de fluidifier les échanges. Dans cette quête d’un marché unique, la FinTech joue un rôle de facilitateur en apportant des solutions concrètes pour harmoniser les systèmes de paiement, réduire les coûts des transactions transfrontalières et accélérer la circulation des capitaux.
Grâce à des technologies interopérables et des services innovants, la ZLECAf et la FinTech forment une alliance stratégique. Ensemble, elles permettent non seulement de simplifier les échanges entre pays, mais aussi d’offrir des perspectives inédites de développement économique pour les entreprises locales. Les start-ups africaines, en particulier, trouvent dans cet écosystème les outils nécessaires pour explorer de nouveaux marchés et multiplier les collaborations régionales.
Djibouti : un hub technologique et financier en pleine ascension
Dans ce paysage en pleine mutation, Djibouti se distingue par son ambition et sa position géographique stratégique. Situé au carrefour de grandes routes commerciales internationales, le pays s’affirme comme une plateforme incontournable pour le commerce et l’innovation dans la Corne de l’Afrique. En investissant dans les infrastructures numériques et en développant un cadre propice à l’émergence des start-ups, Djibouti aspire à devenir un acteur clé de la FinTech africaine.
La connectivité, au cœur des priorités nationales, permet au pays de se positionner comme un hub technologique régional. Les initiatives en faveur de l’interopérabilité des paiements et l’intégration des solutions FinTech dans les systèmes financiers locaux renforcent cette ambition. Djibouti ne se limite pas à moderniser son propre marché: il se prépare également à exporter son savoir-faire et ses innovations vers d’autres régions du continent, en exploitant pleinement les opportunités offertes par la ZLECAf.
Djibouti FinTech Forum : Une vision d’avenir pour l’innovation financière
Parmi les réalisations phares du CTID, figure le Djibouti FinTech Forum, lancé en 2020. En seulement deux éditions, cet événement est devenu le rendez-vous incontournable des acteurs de la FinTech à Djibouti et au-delà, servant de plateforme stratégique pour explorer les tendances émergentes du secteur; identifier les défis liés à l’innovation financière; créer des opportunités de croissance et de collaboration; enfin, structurer l’écosystème FinTech local et régional.
Pour sa troisième édition, le Djibouti FinTech Forum mettra en avant l’impact de la ZLECAf (Zone de Libre-Échange Continentale Africaine) sur le secteur financier et technologique. L’objectif ? Dynamiser les marchés, faciliter les paiements transfrontaliers et offrir de nouvelles opportunités aux entrepreneurs africains.
Un programme axé sur les enjeux clés de la FinTech en Afrique
La nouvelle édition de l’événement mettra en lumière plusieurs thématiques stratégiques cruciales pour l’avenir du secteur financier en Afrique. Les discussions porteront notamment sur la manière dont les solutions numériques facilitent les paiements transfrontaliers entre les pays africains, en soulignant l’importance de l’interopérabilité des systèmes de paiement pour une harmonisation au sein de la ZLECAf. Une attention particulière sera également accordée aux innovations qui soutiennent l’inclusion financière, en particulier pour les populations non bancarisées et les petites entreprises. L’événement mettra en avant les partenariats public-privé, en explorant les collaborations entre gouvernements, entreprises et startups, qui jouent un rôle clé dans l’accélération de l’innovation dans le secteur. Enfin, l’édition de cette année se penchera sur l’expansion des FinTechs djiboutiennes, en abordant les stratégies pour conquérir de nouveaux marchés africains.
Un Ffrum au format dynamique et interactif
Durant deux jours, le Djibouti FinTech Forum 2025 proposera un programme varié mêlant conférences, panels, tables rondes, ateliers pratiques et démonstrations de solutions innovantes. Il constituera un espace unique d’échange entre startups, institutions publiques, investisseurs et entreprises technologiques, contribuant ainsi à la structuration d’un écosystème FinTech robuste en Afrique.
À travers cet événement, Djibouti confirme son ambition de devenir un hub stratégique pour la finance numérique sur le continent.