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Rapport : Une avancée des Fintech en Afrique freinée par des coûts de financement élevés

Le rapport annuel "Finance in Africa" de la Banque Européenne d'Investissement (BEI) révèle des progrès impressionnants dans le secteur des Fintech en Afrique, avec une multiplication par trois du nombre d'entreprises depuis 2020. Toutefois, des coûts de financement élevés demeurent un obstacle majeur à la transition numérique et climatique du continent.

La Banque Européenne d’Investissement (BEI) a publié son rapport annuel « Finance in Africa », une analyse approfondie de l’évolution du secteur financier africain. Ce rapport, basé sur l’enquête « Banking in Africa Survey 2024 », menée entre février et mars 2024 auprès de 51 banques en Afrique subsaharienne, met en lumière des développements positifs dans les secteurs financiers, mais souligne également des défis persistants, notamment les coûts de financement.

Une croissance spectaculaire des Fintech

L’un des principaux enseignements du rapport concerne la croissance du secteur des Fintech en Afrique. Le nombre d’entreprises proposant des produits et services financiers innovants a quasiment triplé, passant de 450 en 2020 à plus de 1 250 en 2024. Cette évolution témoigne de la montée en puissance des Fintech, qui améliorent l’accès au financement pour les particuliers et les entreprises sur le continent, en particulier dans les zones où les services bancaires traditionnels sont limités.

En effet, ces entreprises jouent un rôle crucial dans l’inclusion financière en Afrique, où de nombreux individus et entreprises n’ont pas accès aux services bancaires classiques. Les solutions Fintech permettent de contourner les obstacles infrastructurels et d’offrir des services financiers adaptés aux réalités locales.

Des défis persistants : coûts de financement et transition

Malgré ces progrès, le rapport de la BEI met en évidence un défi majeur : les coûts de financement élevés. Ceux-ci continuent de freiner les investissements nécessaires pour accompagner les transitions numériques et climatiques du continent. Les entreprises, notamment dans les secteurs de la technologie et de l’énergie propre, peinent à accéder à des financements abordables pour soutenir leurs projets. Cette situation est particulièrement préoccupante pour les entreprises qui souhaitent s’engager dans des transitions vers des modèles numériques et durables, mais qui se heurtent à des taux d’intérêt prohibitifs.

La durabilité au cœur des préoccupations des banques

Le rapport souligne que 70 % des banques en Afrique ont mis en place une stratégie de lutte contre le changement climatique. Un signe fort que les institutions financières du continent commencent à prendre au sérieux la question de la durabilité. Toutefois, la mise en œuvre de ces stratégies reste souvent complexe en raison des coûts de financement et du manque de soutien institutionnel.

En outre, la BEI révèle que 72 % des banques ont une stratégie de genre en place, avec 17 % qui prévoient de la mettre en œuvre prochainement. Ce chiffre témoigne d’une prise de conscience croissante de la nécessité d’inclure les femmes dans les processus économiques, une dynamique qui s’inscrit dans une volonté de renforcer l’inclusion et la diversification dans les secteurs financiers et au-delà.

L’inclusion financière : un progrès visible pour les entreprises dirigées par des femmes

Le rapport met également en lumière une tendance positive concernant les entreprises dirigées par des femmes. Près de 70 % des banques rapportent des taux de créances douteuses plus faibles pour les entreprises féminines, ce qui suggère que les femmes gèrent souvent leurs entreprises de manière plus prudente. Cette observation est un pas en avant pour l’égalité des genres dans les affaires, mais aussi pour l’économie en général, car elle montre que les femmes sont de plus en plus intégrées dans le tissu économique du continent.

L’Afrique face à un défi de financement

En somme, bien que l’Afrique ait fait des progrès considérables en matière d’inclusion financière, notamment grâce à l’essor des Fintech, les coûts de financement demeurent un frein majeur à la transition numérique et climatique. Il est crucial que les gouvernements africains, les institutions financières internationales et les acteurs du secteur privé collaborent pour réduire ces coûts et faciliter l’accès au financement, particulièrement pour les projets durables et numériques. Une action concertée dans ce domaine est essentielle pour permettre à l’Afrique de réaliser son potentiel économique tout en contribuant aux efforts mondiaux contre le changement climatique.

Pour consulter le rapport : Finance in Africa

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