Un rapport de la Banque mondiale intitulé « Faire face à la sécheresse dans les zones arides de l’Afrique » fait état des conséquences de la sécheresse sur certains pays d’Afrique se trouvant dans des zones arides. Ce rapport met en évidence diverses solutions pour pallier ce phénomène de plus en plus important.
Le 9 mai dernier, un rapport de la Banque mondiale a annoncé la volonté de prendre des mesures qui pourraient accroître durablement la résilience face à la sécheresse. Présenté lors de la première conférence de la Grande muraille verte, à Dakar, Confronting Drought in Africa’s Drylands: Opportunities for Enhancing Resilience, ce rapport analyse les possibilités d’améliorer la capacité de résistance en cas de sécheresse dans les zones arides d’Afrique. Par ailleurs, il démontre l’importance de réaliser une série d’interventions en expliquant qu’elles pourraient contribuer à réduire, de moitié environ, l’impact des sécheresses dans les zones arides africaines. Ces mesures, si elles sont appliquées, devraient contribuer à mettre hors de danger, chaque année, en moyenne, 5 millions de personnes, vivant dans des zones extrêmement pauvres d’Afrique. « Les terres arides, qui sont des zones sensibles exposées aux catastrophes naturelles, posent un défi fondamental pour le développement de l’Afrique », note Makhtar Diop, vice-président de la Banque mondiale pour la Région Afrique. « Il est impératif, pour réduire durablement la pauvreté, de mieux gérer les impacts des phénomènes météorologiques extrêmes et de la variabilité du climat, car le nombre de personnes vivant dans les zones arides et se faisant concurrence pour obtenir des ressources rares ira croissant », ajoute-t-il.
Faire face aux conséquences du réchauffement climatique
Le rapport Confronting Drought in Africa’s Drylands mentionne des pays d’Afrique de l’Est et de l’Ouest qui se trouvent dans des zones arides, semi-arides et subhumides. D’ailleurs, plus de 300 millions de personnes y vivent et sont confrontées à des dangers liés à la sécheresse. En effet, selon le rapport, « les chocs graves et fréquents auxquels elles sont exposées, en particulier les sécheresses, limitent déjà les moyens d’existence, compromettent les efforts déployés pour éliminer la pauvreté et exigent l’apport d’une aide d’urgence. L’avenir s’annonce encore plus difficile : la croissance démographique et l’expansion des superficies couvertes par les zones arides par suite du changement climatique pourraient accroître de jusqu’à 70% le nombre de personnes vivant dans des environnements difficiles, à l’horizon 2030 ». Il serait toutefois possible d’améliorer la résilience des populations face au changement en gérant mieux l’élevage, l’agriculture et les ressources naturelles. « Nos travaux montrent que, en investissant dans des interventions qui accroissent la viabilité et la productivité des activités pastorales et agricoles, nous pourrions considérablement améliorer les perspectives de développement en Afrique de l’Est et en Afrique de l’Ouest et atténuer les pertes qui touchent les ménages pauvres de manière disproportionnée », explique Raffaelo Cervigni, économiste principal spécialiste de l’environnement à la Banque mondiale et co-auteur du rapport.
Amélioration des secteurs clés
Selon le rapport, « en 2010, seulement 30% des ménages de pasteurs et d’agro-pasteurs vivant dans le Sahel et dans la corne de l’Afrique possédaient suffisamment d’animaux pour pouvoir échapper à la pauvreté, en cas de sécheresses répétées. Pour protéger les ménages d’éleveurs, des interventions visant à accroître la productivité -comme la fourniture de services améliorés de santé animale, une exploitation précoce des jeunes animaux mâles, une rapide réduction des stocks à l’approche d’une sécheresse et l’amélioration de l’accès aux zones de pâturage- pourraient accroître de 50% la proportion de ménages résilients ». Pour pallier les problèmes engendrés par la sécheresse, la Banque mondiale propose des solutions dans des domaines bien définis. En effet, les principaux axes de réflexion menés sont en rapport avec l’amélioration des technologies de production agricole, la gestion de la fertilité des sols et la plantation d’arbres dans le cadre des systèmes agricoles en vigueur. Toutes ces propositions peuvent également contribuer à améliorer la résilience en accroissant la productivité agricole et en renforçant la tolérance des cultures à la sécheresse et à la chaleur. En outre de produire des fruits et de réduire l’insécurité alimentaire des ménages, la plantation d’arbres dans les champs peut engendrer des engrais. Ce type de plantation contribue également à réduire le stress hydrique et thermique auquel sont exposées les cultures. Les arbres fournissent du bois et d’autres essences pouvant être vendus, lorsque la pénurie a atteint son pus haut point. L’irrigation est également un point essentiel. Elle permet d’amortir les effets de la sécheresse, dans les zones arides. D’ailleurs, selon le communiqué de presse de la Banque mondiale « les analyses réalisées aux fins du rapport indiquent qu’il serait faisable et viable sur le plan financier de développer l’irrigation sur cinq à neuf millions d’hectares de terres arides ». Parmi les autres interventions examinées dans le rapport figurent une gestion intégrée des paysages visant à rétablir la santé des zones dégradées pour recréer des écosystèmes fonctionnels et productifs, et l’abaissement des obstacles au commerce pour accroître les aliments disponibles et en réduire le coût, notamment après un choc. « Les auteurs estiment que le coût d’interventions techniques adaptées à leur contexte et bien ciblées devrait être compris entre 0,4 et 1,3 milliard de dollars par an », précise le communiqué de presse. « Ces coûts sont plus faibles que ceux d’une aide d’urgence et pourraient être assumés par les budgets de développement actuels », fait valoir Michael Morris, économiste principal spécialiste de l’agriculture à la Banque mondiale et co-auteur du rapport. « Fait plus important, contrairement aux remèdes de courte durée, ces interventions peuvent établir les fondations d’un développement durable en permettant aux populations d’accumuler suffisamment d’actifs pour sortir de la pauvreté et éviter d’y retomber», a-t-il ajouté. Hormis le fait que différentes mesures d’anticipations concernant des interventions de renforcement de la résilience soient entreprises, une forte proportion des populations des zones arides sera en proie à la sécheresse, en 2030. Le rapport souligne l’importance de déployer des protections sociales et d’investir dans le capital humain, sans oublier le capital physique, afin de faciliter un passage progressif à des moyens de survie s’appuyant moins sur les ressources naturelles.
Afrique du Sud : La Banque centrale au chevet de l’économie
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Côte d’Ivoire : Ouattara à la représentation de la Banque mondiale à Paris www.africanewsagency.fr/?p=3466
Côte d’Ivoire : La Banque mondiale note une « croissance exceptionnelle »
www.africanewsagency.fr/?p=1784
Par Darine Habchi