Si l’annonce de la nomination, le 20 mai dernier, de Pap Ndiaye au titre de ministre de l’éducation en France, a fait couler beaucoup d’encre, l’historien affiche un parcours brillant… et engagé.
Par DBM
Finalement il ne les aura jamais quittés, les bancs de l’école. L’enfant d’Antony, fils de sénégalais élevé par sa mère française, affiche une brillante carrière universitaire. Elève studieux des lycées Lakanal et Henri IV, puis de l’Ecole normale supérieure de Saint-Cloud, il est agrégé d’histoire et titulaire d’un doctorat de l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). Autrement dit, « un pur produit de la méritocratie républicaine » comme il se définit lui-même.
La question noire et l’étude de la discrimination raciale
De 1991 à 1997, ses travaux le mène aux Etats-Unis où il commence à s’interroger sur son identité africaine. De retour en France, il va devenir un des pionniers des « Blacks studies » en se consacrant à la question noire et à l’étude de la discrimination raciale. En 2004, il co-fonde le CAPDIV (Cercle d’Action pour la Promotion de la diversité) avec Patrick Lozès, futur président du Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN).
Entre temps, il poursuit sa carrière d’universitaire. Maître de conférences à l’EHESS au sein du Centre d’études nord-américaines de 1998 à 2013, il a aussi enseigné à l’université de Pennsylvanie et été professeur invité à la Northwestern University et à l’université de New York. Depuis 2013, il a rejoint le Centre d’histoire de l’Institut d’études politiques de Paris, oùses recherches portent sur l’histoire sociale des Etats-Unis, en particulier les minorités. Il s’intéresse également aux situations minoritaires en France (histoire et sociologie des populations noires).
Frère de l’écrivain Marie Ndiaye, Pap Ndiaye est par ailleurs depuis mars 2021, Directeur général du Palais de la Porte Dorée… avant de faire son entrée au ministère de l’’éducation. Si sa nomination a créé la surprise sur la scène politique, son expertise, plusieurs fois sollicitée de Sarkozy à Hollande, ne fait aucun doute.