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Perspectives économiques en Afrique : défis au Nigeria, Essor en Algérie

L'économie nigériane devrait être reléguée à la deuxième place derrière l'Afrique du Sud en raison de la dévaluation du naira, tandis que l’Algérie grimpe boostée par ses ventes de pétrole et de gaz à l’Europe. Ce sont les dernières projections du FMI qui confirment une reprise de la croissance sur le continent mais également la pénurie de financement qui persiste…

L’économie du Nigeria, classée comme la plus grande économie d’Afrique depuis 2018, est en passe de perdre sa position au profit de l’Afrique du Sud, selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI). Le dernier rapport sur les perspectives économiques de l’Institution prévoit que le produit intérieur brut (PIB) du Nigeria, actuellement de 253 milliards de dollars, sera devancé par ceux de l’Algérie à 267 milliards de dollars, de l’Égypte à 348 milliards de dollars et de l’Afrique du Sud à 373 milliards de dollars, sur la base des prix actuels.

L’Afrique du Sud restera la plus grande économie du continent jusqu’à ce que l’Égypte reprenne la première place en 2027

Ainsi, selon les projections du FMI, l’Afrique du Sud restera la plus grande économie du continent jusqu’à ce que l’Égypte reprenne la première place en 2027, tandis que le Nigeria restera à la quatrième place pendant de nombreuses années.

Malgré les réformes, importantes, menées par président nigérian, Bola Tinubu, la forte inflation et la dépréciation de leur monnaie ont fragilisé l’économie nigériane. Les analystes estiment que malgré le rebond du naira, il est encore 50 % plus faible par rapport au dollar américain.

De son côté, l’’Égypte est l’un des pays les plus endettés au monde et le plus grand débiteur du FMI après l’Argentine. Elle connaît également un flottement de sa monnaie, entraînant une chute de 40 % de la livre égyptienne par rapport au dollar.

En revanche, contrairement à la monnaie nigériane et à la livre égyptienne, la valeur du rand sud-africain est fixée sur les marchés financiers. Il a perdu environ 4 % de sa valeur par rapport au dollar en 2024. Cependant, des améliorations de son approvisionnement d’urgence et des plans pour résoudre les problèmes logistiques devraient bénéficier à l’économie sud-africaine.

Après quatre années mouvementées, les perspectives pour l’Afrique subsaharienne s’améliorent progressivement

Quant à l’Algérie, elle bénéficie de ventes élevées de pétrole et de gaz causées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le pays est intervenu pour soulager les problèmes de gaz en Europe après la réduction des approvisionnements par la Russie.

Des perspectives économiques qui confirment la tendance générale, une reprise de la croissance mais des défis qui restent importants. “Après quatre années mouvementées, les perspectives pour l’Afrique subsaharienne s’améliorent progressivement, observe le Fonds. La croissance passera de 3,4 pour cent en 2023 à 3,8% en 2024, près des deux tiers des pays prévoyant une croissance plus élevée. La reprise économique devrait se poursuivre au-delà de cette année, avec des projections de croissance atteignant 4,0 % en 2025. En outre, l’inflation a presque diminué de moitié, les ratios d’endettement public se sont globalement stabilisés et plusieurs pays ont émis des euro-obligations cette année, mettant fin à une interruption de deux ans.”

“3 priorités politiques : améliorer les finances publiques sans compromettre le développement ; une politique monétaire axée sur la garantie de la stabilité des prix ; et mettre en œuvre des réformes structurelles pour diversifier les sources de financement et les économies”

 Cependant, tout n’est pas favorable. La pénurie de financement persiste alors que les gouvernements de la région continuent de faire face à des manques de financement, à des coûts d’emprunt élevés et à des remboursements imminents de la dette, nuance le FMI. “Les risques pesant sur les perspectives restent orientés à la baisse. La région continue d’être plus vulnérable aux chocs extérieurs mondiaux, ainsi qu’à la menace d’une instabilité politique croissante et aux événements climatiques fréquents.”

Face à cela, l’Institution, prône “ 3 priorités politiques” pouvant aider les pays à s’adapter à ces défis : “améliorer les finances publiques sans compromettre le développement ; une politique monétaire axée sur la garantie de la stabilité des prix ; et mettre en œuvre des réformes structurelles pour diversifier les sources de financement et les économies”. Et de conclure : “Face à ces défis, les pays d’Afrique subsaharienne auront besoin d’un soutien supplémentaire de la communauté internationale pour développer un avenir plus inclusif, durable et prospère.”

Pour en savoir plus : Lire le rapport

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