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Perceptions négatives de l’Afrique : le rôle des médias africains

Une étude d’Africa No Filter révèle que les représentations stéréotypées entravent la demande de biens africains aux États-Unis et au Royaume-Uni. C’est le combat mené depuis plus de dix ans par Africa News Agency (ANA) : promouvoir le “made in Africa”. RDV le 23 janvier 2026 pour la seconde édition de sa rencontre annuelle réunissant l’écosystème médiatique panafricain pour réfléchir ensemble à l’avenir du secteur dans un continent en mutation au cœur des défis mondiaux.

Par Dounia Ben Mohamed, CEO ANA

L’Afrique regorge de richesses, d’innovations et de talents. Pourtant, ses produits peinent encore à trouver leur place sur les marchés occidentaux, victimes d’un handicap invisible mais puissant : les perceptions négatives persistantes. C’est ce que met en lumière un récent rapport d’Africa No Filter, fruit d’une étude menée entre 2023 et 2025 auprès de plus d’un millier de consommateurs aux États-Unis et au Royaume-Uni.

Des clichés qui persistent et limitent la demande

Lorsque le mot « Afrique » est évoqué, une majorité des personnes interrogées associent spontanément le continent à des stéréotypes ou à des images à connotation négative. Plus de 40 % des réponses relèvent de clichés, et 75 % incluent au moins un élément péjoratif, un contraste saisissant avec l’Europe où ce chiffre est seulement de 13 %. Ces représentations figées influencent directement les comportements d’achat : il existe une forte réticence à consommer des produits africains, particulièrement dans les secteurs de la technologie, des logiciels, des médicaments ou de l’électronique. Même les biens culturels comme la musique et le cinéma peinent à susciter un véritable engouement.

Cette défiance découle d’une absence de projection économique positive. L’Afrique est majoritairement perçue à travers des prismes liés à la nature sauvage, au désert ou au climat, plutôt qu’en tant que territoire d’innovation et de production industrielle. Cette image empêche la crédibilité des produits africains à l’export, et crée une « prime de préjudice » estimée à 4,2 milliards de dollars chaque année sur le service de la dette africaine, alimentée par des récits médiatiques focalisés sur la pauvreté, les conflits et la corruption.

Vers un engagement collectif et un changement de narration

L’étude montre que les idées associant l’Afrique à la pauvreté ou à l’instabilité ont un effet délétère sur la volonté de consommation de ses produits. À l’inverse, les évocations positives liées à la culture ou au tourisme renforcent l’intérêt. Plus important encore, l’exposition à des récits valorisants et positifs modifie réellement les intentions d’achat, tandis que la simple négation des clichés ne suffit pas à changer les mentalités.

Face à ce constat, les auteurs du rapport appellent à une révolution des communications autour de l’Afrique. Il s’agit de créer de nouvelles représentations fortes et positives, plutôt que de tenter vainement de déconstruire les anciennes. Le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a récemment souligné l’importance d’une mobilisation coordonnée pour diffuser une image équilibrée du continent, mettant en avant ses succès, ses innovations et ses opportunités.

Pour changer durablement la perception de l’Afrique, un engagement structurel est nécessaire, impliquant États, entreprises, institutions financières et acteurs culturels… et médias !

Africa News Agency : un acteur clé de la transformation médiatique panafricaine

Assumant pleinement cette responsabilité, Africa News Agency (ANA) joue un rôle essentiel en accompagnant ses médias partenaires dans la valorisation d’une Afrique en pleine mutation. C’est à ce titre qu’ANA, forte de dix ans d’expérience, annonce ANA 2026 : Shaping the Future of Pan-African Media, qui se tiendra les 23 et 24 janvier 2026 à Kigali.

La célébration du dixième anniversaire d’ANA, le 10 janvier 2025 à Kigali, à travers un évènement, inédit, en Afrique,  consacré à l’avenir des médias panafricains a été un véritable succès, rassemblant journalistes et dirigeants de médias, mais également entrepreneurs, partenaires institutionnels et acteurs de la société civile. L’occasion de renouveler l’expérience, mais en allant plus loin, en proposant non seulement un moment de réflexion, mais aussi un engagement concret en faveur de l’écosystème médiatique panafricain avec le lancement d’un Fonds dédié à la formation aux métiers des médias panafricains.

Plus qu’un simple moment de réflexion, cette rencontre se veut un acte fondateur pour l’écosystème médiatique panafricain. Une initiative qui rassemblera médias, institutions, entrepreneurs, acteurs de la société civile et partenaires internationaux.

Inscrivez-vous dès maintenant : ANA 2026 : Shaping the Future of Pan-African Media redaction@africa-news-agency.com

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