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Parcours Ludovic Ouattara, l’entrepreneur citoyen

La cinquantaine passée Ludovic Ouattara est un serial entrepreneur. Après des années à entreprendre en Belgique, il est rentré au pays en 2012 où il lance plusieurs sociétés, reprenant des concepts développés en Europe, et les adapte au paysage local. Parmi lesquels, Djoba, une solution de transfert, non pas d’argent, mais de service, et, depuis fin octobre, Autolibre. Une startup citoyenne qui propose des services de covoiturage et de location véhicules électriques. Portrait.

 

Par DBM

 

Depuis peu, sont apparus à Abidjan, des vélos, des motos et autos, écolos. En termes de consommation d’énergie. De mode d’utilisation également. « C’est du transport urbain alternatif. Du covoiturage, de l’autopartage, et de la location simple », explique Ludovic Ouattara, fondateur d’Autolibre.

 

La cinquantaine passée Ludovic Ouattara est un serial entrepreneur. Après des années à entreprendre en Belgique, il est rentré au pays en 2012, répondant à l’appel d’ « ADO », désireux, lui aussi, d’apporter sa pierre à l’édifice de reconstruction de la Côte d’Ivoire. Il lance ainsi plusieurs projets entrepreneuriaux, reprenant des concepts développés en Europe, et les adapte au paysage local. Parmi lesquels, Djoba, une solution de transfert, non pas d’argent, mais de service (ticket de soins médicaux, paiement de fournitures scolaires, achat de produits de premières nécessités, etc.), qui répond à une demande de la diaspora africaine dans le monde. « Djoba est une nouvelle application web mobile. Un nouveau concept en rupture avec ce que nous connaissions, assure Ludovic. Jusqu’à présent, on envoyait de l’argent aux parents, qui souvent s’arrêtait en chemin. Avec Djoba, vous avez un membre de famille qui a un souci de santé, vous lui envoyer un ticket qui va lui permettre de se faire soigner dans une des cliniques de notre réseau. Actuellement, 1200 cliniques ont signé un partenariat avec nous en Côte d’Ivoire. Vous avez votre ticket, vous allez dans la clinique de votre choix, vous êtes pris immédiatement en charge parce que la clinique reçoit en même temps que vous le ticket. Si vous avez un solde dans le ticket, vous pouvez aller dans une pharmacie du réseau récupérer les médicaments prescrits. Toutes les pharmacies de Côte d’Ivoire étant dans notre réseau. De même, nous avons signé avec le plus grand supermarché du pays afin que la diaspora puisse envoyer des bons alimentaires, y compris dans les villages les plus reculés. Seule interdiction, l’achat d’alcool et tabac. » Et de souligner : « C’est une solution innovante puisqu’elle est basée sur la blockchain et la cryptomonnaie. » Opérationnelle en Côte d’Ivoire, le même concept va être étendu à d’autres pays de la région.

 

 

En attendant, depuis fin octobre, Ludovic s’est lancé dans une autre aventure, avec le même souci de répondre à un besoin. Autolibre. Une startup citoyenne qui propose des services de covoiturage et de location d’auto hybride, de moto et de vélo électriques. Son objectif est de répondre au défi climatique et de proposer des alternatives au défi de la mobilité en Côte d’Ivoire.

 

« Un moyen de transport alternatif à la mode ivoirienne »

 

« Il y a un problème de mobilité en Côte d’Ivoire pour les gens qui travaillent en premier lieu, observe Ludovic. Ils ont des distances à parcourir pour se rendre sur leur lieu de travail, parce qu’ils sont de plus en nombreux, avec l’augmentation des loyers à Abidjan, à habiter en périphérie à Bassam, Bingerville, et autres. Ils doivent souvent changer 3 à 4 fois de véhicules avant d’arriver.  Et pour cela, ils sont contraints de se lever très tôt, à partir de 4h, pour avoir la bonne correspondance et arriver à l’heure. » A ce problème, il va proposer une solution des plus simples. « On a imaginé un autre moyen de transport à la mode ivoirienne. » Autrement dit, répondant aux us et coutumes en vigueur dans le pays. « Vous téléchargez l’application, sur la plateforme, vous choisissez un véhicule,  le lieu de prise du véhicule, près du travail ou de la maison, que vous louez à un prix modeste. » Grâce à un partenariat avec Shell, les voitures sont à récupérer sur l’une des stations du groupe où des hôtesses vérifient votre identité avant de vous remettre les clés. « Le mieux, recommande Ludovic, c’est de louer à 4 ou 5 pour payer moins cher. Et à tour de rôle, chacun le garde le week-end pour en profiter en famille. » A louer entre amis pour un week-end, entre collègues, le système s’adapte aux usages, avec possibilité de louer à la journée, à la semaine, au mois, ou encore à l’année. « Surtout, ce sont des véhicules hybrides, qui polluent mois. C’est un concept avec un vrai impact socio-économique. » Un abonnement est également proposé aux entreprises qui souhaitent proposer le service à leurs employés et s’assurer ainsi qu’ils arrivent, à l’heure, au travail.

 

 

« On vise dans un premier temps le marché local, et ensuite aller au-delà, dans la sous-région, où on a le même problème »

 

Le même principe existe avec des motos et vélos, électriques. « Les vélos sont disponibles à Abidjan, mais pour les motos et les voitures, nous les avons importées dans un premier temps des États-Unis. Pour pouvoir mettre sur le marché une vingtaine de voitures, une trentaine de vélos et de motos. Mais plus tard, nous prévoyons de construire une usine pour les fabriquer sur place. » A condition que le service, lancé à Abidjan fin octobre, trouve sa clientèle. Pour s’en assurer Ludovic, qui se conçoit comme un entrepreneur citoyen, a pensé à tous les petits détails. « Par exemple, pour séduire un public féminin qui n’oserait pas faire de la moto, nous avons pensé à des véhicules à trois roues. Ils disposent également d’un coffre pour répondre aux besoins des entreprises et des livraisons. » Un partenariat a également été conclu avec un assureur local, Comar, ainsi les véhicules sont loués assurés.

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