Onshore : 22 milliards de dollars d’investissements attendus en 2026, entre stabilité et expansion
Selon les perspectives de la African Energy Chamber (AEC), les investissements dans le secteur onshore africain atteindront 22 milliards de dollars en 2026, tandis que la production devrait rester stable grâce à l’optimisation des champs matures et aux nouvelles campagnes d’exploration en Angola, au Zimbabwe et en Namibie.

Le paysage pétrolier et gazier africain connaît une évolution notable, avec un recentrage sur les champs onshore. Si les projets offshore continuent de se développer, les opérations terrestres demeurent essentielles pour l’approvisionnement en hydrocarbures du continent, notamment en Algérie, en Libye et au Nigeria. La production onshore reste ainsi un pilier stratégique pour les économies locales et pour la sécurité énergétique régionale.
La production onshore reste ainsi un pilier stratégique pour les économies locales et pour la sécurité énergétique régionale
En Algérie, la production totale d’hydrocarbures devrait rester stable à environ 3 millions de barils équivalent pétrole par jour au cours des cinq prochaines années, avec un objectif d’atteindre 200 milliards de mètres cubes de gaz par an, dont 100 milliards destinés à l’exportation. Les projets en cours, tels que Tin Fouye Tabankort Sud et In Amenas II, qui débuteront en 2026, contribueront à stabiliser la production de pétrole et de gaz à terre, estimée à 1 million de barils par jour et 10 milliards de mètres cubes par an respectivement.
La Libye mise également sur une stratégie diversifiée pour augmenter sa production onshore. Avec 93 % de son pétrole et de son gaz produit à terre, le pays vise à atteindre 2 millions de barils par jour, soutenu par un cycle d’octroi de licences pour 22 blocs terrestres en 2025, dont 11 sont disponibles pour l’exploration. Le gouvernement libyen donne également la priorité à la remise en état des champs existants, tels que Sarir, Mesla, Amal, Ghani et Waha, ainsi qu’au développement de sites nouvellement découverts, afin de maximiser le taux de remplacement des réserves.
Au Nigeria, la production onshore a progressé en 2024 grâce à l’amélioration des mesures de sécurité et à l’essor des acteurs locaux. Le pays vise 2,1 millions de barils par jour d’ici fin 2025 et 3 millions d’ici 2030. Ce plan est soutenu par des projets tels que le développement gazier Ubeta de TotalEnergies et le projet ANOH mené par Seplat et Renaissance. NJ Ayuk, président exécutif de l’AEC, souligne que « l’émergence de nouveaux acteurs terrestres laisse présager un avenir prometteur pour le paysage onshore africain. Alors que la majorité des investissements des grandes compagnies se sont déplacés vers l’offshore, l’essor des acteurs locaux permettra à la production terrestre de rester stable, voire d’augmenter, dans les années à venir. »
Les marchés émergents montrent également un fort potentiel
Les marchés émergents montrent également un fort potentiel. Au Zimbabwe, les explorations menées par Invictus Energy sur le projet Cabora Bassa ont donné des résultats positifs, avec un programme de forage prévu au site de Musuma-1 en 2025, visant jusqu’à 1 200 milliards de pieds cubes de gaz. En Angola, Corcel prépare le forage du premier puits pré-salifère onshore du bassin de Kwanza depuis près de 40 ans, soutenu par des acquisitions de données sismiques 2D sur 326 km. La Namibie se concentre sur la ceinture de plis de Damara avec des campagnes de forage de plusieurs puits et un programme sismique 3D prévu pour le second semestre 2025.
Selon NJ Ayuk, plusieurs pays africains, dont le Gabon, le Soudan du Sud, l’Angola, le Mozambique, le Nigeria, la Libye, l’Algérie, l’Ouganda et la Guinée équatoriale, reconnaissent le potentiel de l’exploration et de la production onshore. « Cette approche génère des emplois bien rémunérés, offre aux industriels africains un avantage concurrentiel grâce à des coûts d’énergie et de matières premières abordables, et assure des revenus aux gouvernements », précise-t-il.
L’Afrique peut stimuler sa production de pétrole et de gaz grâce à l’exploration onshore, en utilisant des technologies modernes telles que la fracturation hydraulique. Cette approche améliorera les conditions économiques et renforcera la sécurité énergétique
L’essor du secteur onshore africain a été mis en avant lors de la dernière édition de l’African Energy Week : Invest in African Energies, qui s’est tenu du 12 au 16 octobre. Cet événement a réuni l’ensemble du secteur énergétique et sa chaîne de valeur, facilitant la conclusion de partenariats et d’accords pour stimuler la production et renforcer la sécurité énergétique du continent. « L’Afrique peut stimuler sa production de pétrole et de gaz grâce à l’exploration onshore, en utilisant des technologies modernes telles que la fracturation hydraulique. Cette approche améliorera les conditions économiques et renforcera la sécurité énergétique », conclut NJ Ayuk.
Les perspectives pour 2026 confirment que l’onshore africain demeure un segment stratégique de l’industrie énergétique, offrant à la fois stabilité et potentiel de croissance pour les pays producteurs et les investisseurs. L’optimisation des champs matures et l’expansion des explorations sur de nouveaux sites devraient permettre à l’Afrique de maintenir sa production et d’assurer un approvisionnement durable pour les décennies à venir.



