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Normalisation et certification : déverrouiller la croissance de l’économie circulaire en Afrique

Selon Tolulope Omoyeni, défenseure de la durabilité environnementale, la normalisation et la certification sont des outils essentiels pour libérer la croissance de l'économie circulaire en Afrique. Dans cet article d'opinion, elle plaide en faveur de références spécifiques à l'Afrique pour transformer les engagements écologiques en actions mesurables et reconnues.

Par Tolulope Omoyeni*

« Comment pouvons-nous être audités et certifiés ? »

C’était la question qu’un ingénieur d’actifs du siège ouest-africain d’une entreprise allemande à Lagos m’a posée lors d’une conversation en janvier. Son entreprise avait réussi à réduire d’environ 60 % sa dépendance énergétique aux combustibles fossiles au profit des énergies renouvelables, et elle était impatiente d’obtenir la certification pour ses efforts en matière de durabilité.

Il m’a expliqué que leur siège mondial, situé sur un autre continent, avait récemment été audité et certifié pour avoir atteint les objectifs de durabilité dans cette région. Cette reconnaissance avait renforcé leur motivation à faire encore mieux, espérant devenir la deuxième entité de leur entreprise à obtenir une telle certification.

Cette conversation est restée avec moi, et à mesure que je me préparais à représenter Dr. Natalie Beinisch lors de la Table Ronde Omniverse Africa 2025, elle est devenue encore plus pertinente.

Le 25 février 2025, j’ai eu le privilège de représenter ma supérieure, Dr. Natalie Beinisch, lors de la Table Ronde Omniverse Africa 2025, organisée par Bandung Africa, la Fondation Ajoba Development et le Nigeria Climate Innovation Centre.

Le thème était le suivant : « Déverrouiller le potentiel de l’Afrique en matière de Finance Naturelle et de Bioéconomie tout en renforçant le rôle des femmes dans l’économie verte/climatique émergente du Nigeria : Politiques, Technologie et Durabilité. »

En préparant cette discussion, je me suis rappelée la question de l’ingénieur d’actifs et j’ai pris conscience de l’importance de la normalisation et de la certification pour accélérer l’économie circulaire en Afrique.

Pourquoi la Normalisation et la Certification Sont Cruciales pour l’Économie Circulaire

L’Économie Circulaire a Besoin de Motivation

Pour que les entreprises adoptent les pratiques de l’économie circulaire, il doit y avoir une motivation, qu’elle soit financière, réputationnelle ou réglementaire. La certification agit comme un incitatif, offrant aux entreprises une référence vers laquelle elles peuvent s’efforcer tout en créant de la visibilité pour leurs efforts.

La Certification Stimule la Concurrence Sain

La recherche de certification en matière de durabilité de l’entreprise allemande était motivée non seulement par des objectifs internes, mais aussi par la concurrence. Lorsqu’une organisation voit d’autres être reconnues, elle est inspirée à faire de même. Ce type d’effet de diffusion peut permettre d’intégrer les pratiques de l’économie circulaire dans l’économie verte.

Contrairement à certaines régions développées où les normes de durabilité sont bien établies, l’Afrique fait encore face à des lacunes dans les cadres réglementaires, la normalisation et les processus de certification. Nous avons besoin de :

  • Références de durabilité pour les produits, services et processus.
  • Un système de certification structuré qui qualifie les entreprises pour des incitations réglementaires (telles que des réductions fiscales, des subventions et un accès à des fonds verts).

Un système de certification bien défini encouragerait non seulement les entreprises à intégrer la durabilité, mais créerait également un cadre politique qui récompense les organisations pour l’atteinte de leurs objectifs environnementaux.

Le processus de définition des références de durabilité est complexe, car il nécessite de la recherche, des tests et des pilotes à travers divers secteurs. Cependant, cela n’est pas impossible. Grâce à des partenariats public-privé, à la collaboration académique et au soutien réglementaire, nous pouvons créer un chemin pour une certification en matière de durabilité adaptée au contexte unique de l’Afrique.

Si les entreprises internationales cherchent activement à obtenir une certification dans les communautés locales où elles sont présentes, nous pouvons être certains que de nombreuses autres entreprises font de même. C’est un appel à l’action — un appel à la collaboration entre les gouvernements, les entreprises, le monde académique et la société civile pour :

  • Développer des références de durabilité et des systèmes de certification axés sur l’Afrique.
  • Concevoir des politiques qui récompensent la conformité et pénalisent le greenwashing.
  • Veiller à ce que l’économie circulaire ne soit pas seulement un concept, mais un mouvement pratique et évolutif.

Alors que nous nous battons pour une économie plus durable et circulaire, quels changements politiques pensez-vous être nécessaires pour accélérer la normalisation et la certification en Afrique ?

Continuons la conversation. Vos idées sont importantes.*Tolulope Omoyeni est une fervente défenseure de la durabilité environnementale et de l’éducation climatique, reconnue en tant qu’Ambassadrice Verte et leader certifiée SDGs. Elle est également une mentorée de Woman@Dior et une Climate Education Leaders Fellow.

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