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« Ma société de TIC professionnalise les jeunes » – Earl Mondhlane

Agé de 34 ans, Mondhlane travaille sans relâche pour mettre fin au chômage des jeunes en Afrique du Sud grâce à sa société de technologie de l’information (TIC) créée dans un garage.

C’est dans son garage, entre des cartons et rebus, que le jeune Earl Mondhlane a installé son premier lieu de travail, dont il fera un tremplin pour construire son empire. Il est le fondateur de Netmarks technologies, une startup qui emploie maintenant plus de 100 jeunes de diverses villes en Afrique du Sud. Créées dans le but de responsabiliser les collègues de sa communauté  à travers son expertise dans le secteur des TIC, le technicien a lancé ses activités dans un environnement fort humble.

 

Une entreprise à 14 ans.

« Je viens d’un milieu défavorisé et mon rêve d’entrepreneur a commencé alors que j’avais 14 ans. Contrairement à la plupart de mes pairs, mes parents ne nous ont pas donné d’argent de poche pour l’école. Il fallait travailler dur pour gagner de l’argent. J’ai décidé de créer ma propre entreprise alors que j’avais environ 14 ans. »

 

« J’ai vendu des bonbons à l’école et de la glace après les offices religieux. J’ai estimé qu’il y avait une demande pour ces produits à cette époque et que je pourrais alors me faire un peu d’argent. Je ne dépensais jamais tout ce que je gagnais et j’ai décidé de m’acheter un ordinateur avec mes économies. J’ai appris à l’utiliser en fréquentant des amis qui avaient des ordinateurs et des jeux », explique le futur technicien en informatique.

 

Après avoir acheté deux ordinateurs Pentium d’occasion, Mondhlane décide d’en endommager un afin d’apprendre à le réparer. Il a ainsi commencé à réparer les ordinateurs appartenant à d’autres personnes, tout en se formant lui-même.

 

Un atelier dans le garage de ses parents.

Après avoir accompli l’exploit de réparer les ordinateurs des voisins et amis de façon autodidacte, le jeune homme avait plus d’ambitions. Sans budget pour ouvrir un atelier, le seul espace de travail libre disponible était un garage chez ses parents.

 

« J’ai décidé d’élargir un peu mon activité en utilisant le garage de mes parents comme atelier. C’est là que j’ai réparé et vendu des ordinateurs d’occasion. Ce n’était pas tout rose car les clients n’étaient pas sympas. Après des mois d’intense marketing à l’aide des prospectus et de bouche à oreille, l’entreprise a commencé à attirer de nouveaux clients et a ensuite grandi. »

 

«Je me suis inscrit à une formation en informatique parce que je voulais un diplôme et une formation formelle sur la réparation des ordinateurs. Durant ma formation, l’entreprise était opérationnelle pour me permettre de payer les frais d’école. Ensuite, j’ai décidé de faire enregistrer officiellement l’entreprise auprès du ministère du Commerce. Mon rêve d’employer finalement des jeunes devenait peu à peu réalité. »

 

« Nous employons plus de 100 jeunes. »

« J’ai été constamment submergé par des demandes de clients qui sollicitaient de l’aide, notamment l’entretien des ordinateurs dans plusieurs bidonvilles – et au regard du volume de travail, il me fallait plus de main-d’œuvre. J’ai décidé d’embaucher des personnes de ma communauté. Certains étaient des techniciens qualifiés sans emploi », explique-t-il. Dès 2014, Mondhlane emploie cinq jeunes qu’il forme lui-même, avant de recruter en masse les deux années suivantes.

 

« Deux ans plus tard, j’employais plus de 100 personnes de plusieurs bidonvilles de l’Afrique du Sud. Nous accueillons à présent des étudiants en informatique pour la formation interne et les élèves de terminale qui s’y intéressent. Nous les encourageons – et ceux qui ont du potentiel sont retenus par l’entreprise. Nous encourageons également les jeunes  à créer leurs propres entreprises. » Aujourd’hui, sa société connaît une telle croissance qu’elle a déménagé du garage parental pour un parc de bureaux de luxe.

 

Mondhlane a encore de grands projets pour renforcer ses activités – et embaucher plus encore – à l’international. Il projette de faire grandir son entreprise dans la sous-région et d’améliorer ainsi la vie des jeunes dans des pays comme le Zimbabwe, le Mozambique et le Swaziland.


 

Auteur: Farai Diza // Photo: Earl Mondhlane © Earl M.

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