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Maroc : Phare de Cap Spartel, joyau des côtes nord de l’Afrique

Le phare du Cap Spartel près de Tanger, n’est pas qu’un superbe spot instagramable. La porte d’entrée de l’Afrique par le détroit de Gibraltar marque aussi le croisement entre la Méditerranée et l’Atlantique, et donc de trois continents. Tout un symbole pour le Maroc.

Par Mérième Alaoui

Ouvert au public depuis 2021 seulement, le phare du cap Spartel, un des plus grands du continent, est une enrichissante visite touristique. Situé au cap du même nom, à environ 14 kilomètres à l’ouest de Tanger, c’est l’une des plus prisées du nord du Royaume. A 10 minutes en voiture des célèbres grottes d’Hercule, le phare de 24 m de haut, est érigé par une tour carré à l’architecture mauresque, tel un minaret. Le bâtiment couleur chamois, avec des décors en briques rouges, marque l’entrée du détroit de Gibraltar à l’ouest, sur la rive africaine.

Comme toute bâtisse marocaine, toutes les pièces donnent sur une cour intérieure et sa fontaine traditionnelle. Devenue un lieu d’exposition, chaque pièce décrit une étape de la vie du phare, ou un aspect technique de ce qui était une prouesse à l’époque, ou encore les portraits des différents gardiens qui l’ont habitée. C’est aussi le musée des phares du Maroc, qui retrace leurs différentes histoires locales et expose les objets qui les caractérisent.

Un lieu aux croisements des mondes

D’autres photographies d’époque ornent les murs de l’escalier qui donne sur la partie la plus haute du phare, ou se trouve la lunette, qui surplombe l’endroit où les eaux se mélangent. Une vue à couper le souffle.

En droit international, la longitude du phare du cap Spartel (5° 55’ O) est reconnue comme la limite ouest de la Mer Méditerranée.

Ce lieu aux croisements des mondes offre une savoureuse sérénité. Entouré de majestueux jardins en hauteur et de lieux de repos, c’est un havre de paix propice à la méditation. Joyaux du Maroc, le phare n’est-il pas représenté sur les billets de 200 DH depuis 2012 ?

C’est à la fin du 19ème siècle, que le Maroc et l’Espagne s’étaient accordés pour organiser la sécurité maritime à l’ouest du détroit de Gibraltar et la construction de ce phare en était une des priorités. Anglais, Américains et Français étaient également intéressés par le projet, vu comme une clé pour favoriser le développement du commerce entre les colonies et l’Europe. Faut-il rappeler l’importance stratégique du détroit de Gibraltar ? Le seul passage qui relie l’Amérique du Nord et l’Europe nord-occidentale d’un côté et le Proche et Moyen-Orient et au-delà l’Asie de l’autre.

D’ un grand intérêt international, le contrôle du phare a été confié à une commission internationale avec une présidence annuelle tournante

C’est après le terrible naufrage de la frégate-école Dona Isabel, qui vit périr 250 jeunes cadets de la marine brésilienne que la construction du phare fut décidée en 1860. Commandé par le Sultan Mohammed ben Abderrahmane à l’ingénieur français Léonce Reynaud, les travaux commencent en 1861 par le service des Ponts et Chaussées, assisté par une main d’eouvre des marocaine spécialisée.

Le phare, (toujours en activité à ce jour), sera maintenu en service pendant la période coloniale par un consortium de puissances occidentales. D’un grand intérêt international, le contrôle du phare a été confié à une commission internationale avec une présidence annuelle tournante. Une convention fut signée, l’année suivant son inauguration (1865), entre le Maroc et 10 pays, pour la prise en charge des frais de fonctionnement et de maintenance. Aujourd’hui, environ 100 000 navires (cargos, vraquiers, pétroliers, porte-conteneurs) passent chaque année par le détroit de Gibraltar.

Une belle visite en famille, dans ce lieu chargé d’histoire, de découvertes technologiques et d’enseignements géopolitiques. A quelques dizaines de minutes de la superbe Tanger la Blanche.

Pour en savoir plus : https://pharcapspartel.com

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