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Les startup africaines : un écosystème en pleine mutation malgré une baisse des investissements

180 millions de dollars. C’est le dernier chiffre des fonds levés par les startups africaines, selon le rapport de la plateforme Africa: The Big Deal. Bien que le montant total des investissements diminue par rapport à l'année précédente, l'écosystème tech africain confirme son attractivité, notamment dans les domaines de l'énergie et de l'innovation numérique.

D’après les données publiées par Africa: The Big Deal, les start-up africaines ont levé un total de 180 millions de dollars en novembre 2024, un chiffre significatif mais révélateur du contexte mondial de ralentissement des investissements. Sur ce montant, 122 millions de dollars (68%) proviennent de financements par dette, 55,5 millions (31%) en capital-investissement, et 2,5 millions (1%) en subventions.

Depuis le début de l’année, les start-up africaines ont mobilisé 1,86 milliard de dollars, dont 1,2 milliard (64%) en capital-investissement, 635 millions (34%) en dette et 33 millions (2%) en subventions. En comparaison, ces chiffres marquent une baisse de 34% par rapport aux 2,8 milliards de dollars levés en 2023.

Le Nigeria et le Kenya continuent de dominer

Parmi les pays les plus attractifs, le Nigeria et le Kenya continuent de dominer, représentant ensemble 76% des fonds levés depuis janvier 2024. Cette répartition confirme l’ancrage de ces deux nations comme hubs technologiques en Afrique, grâce à leurs écosystèmes dynamiques et leur capacité à attirer les investisseurs.

En novembre, l’opération phare a été menée par Sun King, une entreprise nigériane spécialisée dans les solutions d’énergie solaire hors réseau. Ce dernier a obtenu un prêt de 80 millions de dollars de la Société financière internationale (SFI), soit 44% du total des fonds levés sur le mois. Cet intérêt pour les solutions énergétiques durables témoigne de l’importance des investissements dans des secteurs stratégiques répondant aux besoins locaux.

Résilience et l’attractivité

Malgré la diminution des volumes d’investissement, plusieurs tendances soulignent la résilience et l’attractivité de l’écosystème technologique africain. La diversification des sources de financement, avec une part croissante de la dette dans les levées de fonds, reflète l’évolution des stratégies des start-up face à la raréfaction du capital-risque.

Les investisseurs continuent de cibler des secteurs prioritaires comme l’énergie, les fintechs et l’agritech, qui répondent directement aux besoins locaux tout en offrant un potentiel de croissance significatif. Par ailleurs, l’émergence d’incubateurs, d’accélérateurs et de fonds locaux dans des pays comme l’Égypte ou l’Afrique du Sud structure davantage l’écosystème, offrant une plus grande diversité d’opportunités.

Perspectives pour 2025 : une reprise modérée

Alors que l’année 2024 touche à sa fin, les acteurs du secteur anticipent une reprise modérée en 2025, soutenue par des initiatives gouvernementales et des projets de digitalisation. L’amélioration des infrastructures numériques et l’accès élargi au financement pour les startups émergentes joueront un rôle clé dans ce processus.

Cependant, l’instabilité économique mondiale et les défis liés à l’inflation continueront de peser sur les investisseurs. Pour rester compétitives, les start-up africaines devront s’appuyer sur des modèles économiques innovants, durables et adaptés aux besoins locaux.

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