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Les Etats-Unis prospectent en Afrique de l’Ouest

Depuis l’élection de Donald Trump, les Etats-Unis peinent à définir un vrai plan stratégique dans leur relation avec les états du continent africain.. Peut-être que la tournée que mène actuellement l’OPIC – (Overseas Private Investment Corporation) organisme gouvernemental chargé de prospecter à l’étranger en vue d’éventuels investissements – devrait les aider à y voir plus clair.

 

C’est dans la plus grande discrétion que l’OPIC effectue une tournée ouest africaine en ce début d’année. Composée d’une vingtaine de membres, la délégation a d’abord fait escale au Ghana. Un choix stratégique. Selon l’ambassade américaine à Accra: les investissements américains au Ghana s’élèvent à 1,2 milliards de dollars principalement dans les secteurs du logement, de la santé, de l’éducation et de l’énergie.

Puis, la délégation américaine est arrivée au Togo il y a deux jours. Au cours d’un dîner organisé dans les locaux de l’ambassade américaine : plusieurs entrepreneurs togolais soutenus par les Etats-Unis ont pu échanger avec eux. «Ils étaient dans un esprit d’écoute, d’échanges. Ils cherchent à créer des ponts avec les sociétés civiles sans passer obligatoirement par les gouvernements. Leur objectif est de créer des passerelles entre les entreprises américaines et nous», nous a confié Gnarou Manibézouwé, entrepreneur dans le secteur agricole qui a participé à ce dîner. Ce passage au Togo de la part de cette délégation est peu surprenant dans la mesure où l’OPIC finance actuellement une centrale électrique de 100 mégawatts à proximité de Lomé. Enfin la délégation devrait se rendre au Cameroun prochainement. 

Donald Trump dans l’inconnu

Cette tournée africaine de l’OPIC peut-elle permettre à l’administration Trump d’avoir un avis plus tranché sur sa future ligne politique avec le continent africain? Pas si sûr. Cela s’explique par la relative non connaissance du président américain sur ces sujets. Même si le locataire de la Maison-Blanche avait fait un discours plutôt remarqué lors d’un dîner organisé en présence exclusivement de chefs d’états africains à New-York. Le président américain les avait même félicités «pour leur incroyable croissance», expliquant que «ses amis voulaient y investir beaucoup d’argent dans l’espoir d’être plus riche», leur avait-il dit. S’il semble encore trop prématuré pour prédire le destin des amis de Donald Trump, en revanche : l’accord de libre-échanges entre les Etats-Unis et le continent africain dénommé AGOA s’essouffle. Celui-ci permet l’exportation sur le sol américain de 6800 produits sans aucune surtaxe à leur arrivée. Mais depuis, il semblerait que cet accord ait du plomb dans l’aile. Entre 2008 et 2016, selon le département d’état américain, les exportations africaines aux Etats-Unis seraient passées de 81 milliards de dollars à 18,7 milliards de dollars. Du côté des Américains: celles-ci ont également chuté sur la même période passant de 36,9 à 33,7 milliards de dollars.

 


 Crédit photo : drapeau Togo-Usa crédit DR

 

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