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L’Afrique face aux défis de 2025 : résilience économique, intelligence artificielle et souveraineté numérique

L'économie africaine connaît une transformation profonde, marquée par des défis persistants mais aussi par des opportunités croissantes. L'édition 2025 de L’Economie africaine, publiée par l’Agence française de déveloloppement (AFD) dresse un état des lieux des tendances actuelles, des perspectives de croissance et des dynamiques qui façonnent le continent.

L’édition 2025 de L’Economie africaine, publiée par l’Agence française de déveloloppement (AFD) et des universitaires spécialisés, analyse les tendances économiques du continent dans un contexte de bouleversements climatiques, géopolitiques et technologiques. Si la croissance africaine devrait atteindre 4% en 2025, la croissance par habitant reste faible, à seulement 2%. « La part de l’Afrique s’accroît dans l’économie mondiale, qui, elle, croît de 2% », souligne Rémy Rioux, directeur général de l’AFD.

La part de l’Afrique s’accroît dans l’économie mondiale

L’ouvrage met en avant la résilience des économies africaines malgré les chocs successifs. Toutefois, il insiste sur les vulnérabilités persistantes : des marges budgétaires limitées et une dépendance au système financier international. Certains pays tirent leur épingle du jeu, comme le Sénégal avec l’exploitation gazière, ou la RDC et la Zambie grâce au cuivre.

L’IA, un levier de développement et de souveraineté

L’intelligence artificielle s’impose comme un thème majeur de cette édition. Le professeur Paulin Melatagia Yonta souligne que l’IA est déjà un outil stratégique pour l’Afrique : « La prédiction des épidémies, l’automatisation des diagnostics en imagerie médicale, ou encore la détection de maladies agricoles illustrent le potentiel de l’IA ». Cette technologie permet de pallier le manque de ressources humaines dans des secteurs clés comme la santé, l’agriculture et l’éducation.

Cependant, l’ouvrage insiste sur un enjeu crucial : la souveraineté numérique. « Qui contrôle les données contrôle l’avenir », avertit le professeur Yonta. La mainmise des grandes entreprises technologiques internationales sur les données africaines pourrait accentuer la dépendance du continent. Des initiatives locales émergent, comme le programme national d’IA du Sénégal, pour contrer cette tendance.

Une Afrique en quête de transformation structurelle

L’ouvrage analyse aussi la renaissance de la recherche africaine, longtemps marginalisée. Bien que la recherche soit sous-financée et dépendante des partenariats internationaux, elle devient un levier essentiel pour l’innovation et le développement.

Sur le plan politique, L’Economie africaine 2025 met en lumière les trajectoires démocratiques contrastées. Si le recul démocratique n’est pas une fatalité, les tensions persistent. Les pratiques citoyennes et les initiatives locales jouent un rôle essentiel dans la consolidation de la gouvernance.

Les besoins d’investissement restent considérables, et l’avenir de l’Afrique repose sur des coalitions d’acteurs déterminés à bâtir un développement durable

L’ouvrage s’intéresse enfin à l’évolution de la place de l’Afrique sur la scène mondiale. Si l’influence de la Chine et d’autres acteurs émergents se renforce, les crises économiques et sécuritaires ralentissent cette dynamique. « Cette édition vise à offrir un décryptage des grands défis du continent, en s’éloignant des idées reçues », rappelle Rémy Rioux.

Avec 5 milliards d’investissements engagés en 2024, l’AFD souligne l’importance d’un financement adapté aux besoins du continent. Cependant, les réductions budgétaires prévues pour 2025 pourraient freiner ces ambitions. « Les besoins d’investissement restent considérables, et l’avenir de l’Afrique repose sur des coalitions d’acteurs déterminés à bâtir un développement durable », conclut Sandra Kassab, récemment nommée à la tête du département Afrique de l’AFD.

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