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Interview Samson Ndayishimiye : “La passion du cyclisme au Rwanda est naturelle et historique”

Alors que le Rwanda a récemment investi dans le basketball, le cyclisme reste le sport le plus populaire du pays. À la veille du Tour du Rwanda et en préparation du Championnat du monde de cyclisme, qui se tiendra pour la première fois en Afrique en 2025, le président de la Fédération rwandaise de cyclisme discute de l'importance de ces événements pour le pays.

Interview par DBM

Samson Ndayishimiye, avant de devenir président de la Fédération rwandaise de cyclisme, vous étiez avant tout un cycliste. Un champion national ! Parlez-nous de votre carrière…

Je m’appelle Samson Ndayishimiye. Je suis Rwandais, né et élevé au Rwanda. J’ai 43 ans et j’ai été un ancien Olympien pour le Rwanda, représentant le pays aux Jeux olympiques de Sydney en 2000.

J’ai été élu à la fédération le 5 novembre 2023, mais je travaille dans le domaine du cyclisme depuis deux ans avec notre Tour du Rwanda. À l’origine, je conduisais des voitures de rallye. J’ai commencé à travailler avec la fédération en tant que chauffeur-mécanicien pour le Tour du Rwanda.

La fédération rwandaise de cyclisme a connu des difficultés, mais elle est là où elle devrait être. Le Rwanda, avec ses mille collines, offre des terrains diversifiés pour le cyclisme. Nous avons un centre à Musanze, avec des montagnes élevées, et à Bugesera, qui est presque plat. Avoir accès à tous ces terrains rend l’entraînement des cyclistes facile et attire des gens au Rwanda pour s’entraîner.

En effet, malgré l’attention croissante accordée au basketball, le cyclisme reste le sport le plus populaire au Rwanda. Comment expliquez-vous cela ?

La passion pour le cyclisme est naturelle ici. Depuis longtemps, au Rwanda, les gens utilisent des vélos pour le travail quotidien ; c’est un mode de transport. Beaucoup font de l’exercice sans s’en rendre compte. Bien que cela ne soit peut-être pas le sport le plus important, nous avons aussi le football, le basketball et le BAL au Rwanda. Le cyclisme est le seul sport qui va directement à la porte des gens, le rendant le plus accessible. La Fédération le promeut à travers le Plan de Développement de la Jeunesse, organisant des courses dans différentes parties du pays chaque mois et la Coupe Nationale du Rwanda.

Le Rwanda a été choisi pour accueillir le Championnat du monde de cyclisme de l’UCI en 2025, une première en Afrique. Quels enjeux cela représente-t-il pour le pays, tant sur le plan sportif qu’économique ?

Le Rwanda est honoré et ravi d’accueillir le Championnat du Monde de l’UCI en 2025. C’est une opportunité massive. En le présentant l’année prochaine, lors du 104e anniversaire des championnats de l’UCI, c’est une bénédiction. Nous nous préparons pour l’événement, en mettant l’accent sur la santé grâce au cyclisme et à l’éducation. Le championnat met également le Rwanda sous les feux de la rampe, attirant des opportunités. Le Rwanda est un pays sans visa pour tous les pays africains, facilitant les affaires. Nous espérons que l’événement attirera des investissements, et personnellement, je rêve qu’une grande entreprise de cyclisme installe une usine au Rwanda.

C’est un héritage important, et le tourisme en bénéficiera. L’événement aura un impact économique pendant huit jours et au-delà, accueillant des touristes et montrant le potentiel du Rwanda.

En ce qui concerne les défis pour le Rwanda et le reste du continent pour accroître l’impact du sport sur nos économies et notre développement, quels sont selon vous les enjeux ?

Se concentrer sur le développement de la jeunesse par l’éducation est crucial. Des individus éduqués poursuivant leurs passions dans divers sports généreront un plus grand impact. Nous devons passer des anciennes façons de penser et voir les opportunités comme une communauté. Le développement et l’éducation nous aideront à grandir et à briller davantage.

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