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Interview Mody-Oury Barry : “L’ambition de Ceditech est de bâtir un réseau panafricain de centres d’excellence interconnectés”

Depuis quelques mois, Abidjan compte un nouveau centre d’excellence digitale qui transforme le paysage de la formation technologique en Côte d’Ivoire et prépare la jeunesse africaine à relever les défis du futur. Rencontre avec Mody-Oury Barry, CEO de Ceditech, pour comprendre l’origine, la mission et l’impact de ce campus innovant.

Par Dounia Ben Mohamed, à Abidjan

Pouvez-vous nous raconter l’origine de Ceditech et ce qui vous a motivé à créer ce centre d’excellence digitale en Côte d’Ivoire ?

Ceditech est né d’une conviction profonde : l’Afrique doit cesser d’être seulement consommatrice de technologies pour en devenir créatrice

@Ceditech

Ceditech est né d’une conviction profonde : l’Afrique doit cesser d’être seulement consommatrice de technologies pour en devenir créatrice. En observant le fossé croissant entre les besoins des entreprises et les compétences disponibles sur le marché, avec mon équipe nous avons voulu bâtir un centre d’excellence en mesure de former des talents immédiatement opérationnels pour accompagner la transformation numérique du continent. La Côte d’Ivoire, pays dynamique et tourné vers l’innovation, s’est imposée naturellement pour accueillir ce projet, combinant expertise locale et standards internationaux.

Comment fonctionne le campus au quotidien et quelles sont les méthodes pédagogiques innovantes qui distinguent Ceditech des autres centres de formation ?

Chez Ceditech, la formation n’est pas une fin en soi : elle est pensée comme un tremplin vers l’emploi

Au quotidien, Ceditech propose une formation numérique accélérée sur six mois, destinée à une nouvelle génération de talents prêts à répondre aux besoins du marché. La pédagogie est immersive et hybride, combinant présentiel et distanciel, et axée sur la pratique et l’acquisition de certifications reconnues. Chez Ceditech, la formation n’est pas une fin en soi : elle est pensée comme un tremplin vers l’emploi. Chaque étudiant bénéficie d’un accompagnement intensif, travaille sur des projets réels et bénéficie d’un placement garanti à l’issue de son parcours. L’approche « Learn by Doing » combine théorie et pratique dès le premier jour, dans un environnement collaboratif et agile. Les formateurs agissent comme des coachs et les progrès sont mesurés avec des indicateurs concrets.

Comment Ceditech crée-t-il une véritable valeur ajoutée pour les jeunes diplômés et les professionnels en reconversion, notamment en matière d’employabilité et de compétences numériques ?

Ceditech prépare ses apprenants aux métiers les plus recherchés : administrateur de systèmes cloud, ingénieur en intelligence artificielle, analyste sécurité, data analyst cloud, développeur full-stack, ingénieur DevOps, administrateur systèmes et réseaux, spécialiste en digital marketing. Mais l’apprentissage ne se limite pas aux compétences techniques : le développement de soft skills, comme le leadership, la communication ou la gestion de projet, est également central. Résultat : les jeunes diplômés et professionnels en reconversion sortent prêts à être recrutés ou à créer leur propre activité, avec un suivi post-formation et un réseau d’entreprises partenaires pour faciliter leur insertion.

Alors que 80 % des métiers actuels vont disparaître au cours des vingt prochaines années avec l’arrivée de l’intelligence artificielle, comment préparez-vous la jeunesse africaine à relever ces nouveaux défis et à s’adapter à un marché du travail en mutation ?

Face à l’automatisation et à l’intelligence artificielle qui transformeront 80 % des métiers dans les vingt prochaines années. L’objectif est clair : non seulement former aux métiers existants, mais préparer la jeunesse à inventer ceux de demain

Face à l’automatisation et à l’intelligence artificielle qui transformeront 80 % des métiers dans les vingt prochaines années, Ceditech mise sur la formation d’esprits agiles. Les programmes intègrent déjà l’ IA, data science, automatisation et compétences transversales, tout en sensibilisant à l’éthique et à la responsabilité numérique. L’objectif est clair : non seulement former aux métiers existants, mais préparer la jeunesse à inventer ceux de demain. Le campus collabore avec le Ministère de la Transition Numérique et de la Digitalisation de Côte d’Ivoire, la Fondation Jeunesse Numérique et la GIZ pour créer un écosystème durable d’apprentissage et d’innovation.

Quelle est votre feuille de route en ce début d’année scolaire, notamment le programme 2025 visant à former et insérer 500 jeunes ivoiriens dans le secteur digital ?

Le programme 2025 de Ceditech vise à former et insérer 500 jeunes ivoiriens dans les métiers du digital entre 2025 et 2026

Le programme 2025 de Ceditech vise à former et insérer 500 jeunes ivoiriens dans les métiers du digital entre 2025 et 2026. Ce dispositif repose sur une formation intensive et certifiante, une insertion professionnelle structurée avec un réseau d’entreprises partenaires, et un suivi post-formation pour accompagner l’évolution des diplômés. Le campus renforce également son offre de formation continue pour les entreprises et les institutions publiques et organise des événements comme Afterworks et petits-déjeuners stratégiques pour connecter startups, institutions et jeunes talents.

Pour conclure, envisagez-vous de reproduire le modèle Ceditech dans d’autres pays africains ?

L’avenir de Ceditech, c’est celui d’une Afrique qui se forme, s’adapte et innove par elle-même

Nous envisageons en effet de reproduire le modèle Ceditech dans d’autres pays africains. L’ambition est de bâtir un réseau panafricain de centres d’excellence interconnectés, partageant les valeurs d’excellence, d’inclusion, d’innovation et d’impact. Si des pays voisins se sont déjà montrés intéressés, la priorité reste de consolider le succès du campus d’Abidjan pour en faire une référence continentale avant de déployer le concept à plus grande échelle. L’avenir de Ceditech, c’est celui d’une Afrique qui se forme, s’adapte et innove par elle-même.

Ceditech est né d’une conviction profonde : l’Afrique doit cesser d’être seulement consommatrice de technologies pour en devenir créatrice”

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