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Interview Delphine Remy-Boutang, CEO the Bureau & JFD « 2020 nous a appris la puissance du digital, la résilience et la détermination pour les entrepreneurs. 2021, sera l’année des femmes et de l’Afrique ! »

Depuis 9 ans, la Journée de la femme digitale, JFD, qui n’est plus qu’un simple RDV annuel mais une plateforme de promotion de l’entreprenariat numérique au féminin, met à l’honneur et connecte les femmes qui s’emploient à révolutionner le monde grâce au digital, à la fois en Europe et en Afrique. Cette année, la JFD élargit la cible avec le Prix les Margaret Junior, dédié aux jeunes filles africaines et européennes âgées entre 7 et 18 ans. Explications avec Delphine Remy-Boutang, CEO the Bureau & JFD.

 

Propos recueillis par Dounia Ben Mohamed

 

 

Avant d’évoquer la JFD en 2021, un retour sur l’année qui s’est écoulée. Une année complexe qui a vu le monde basculer… Mais en même temps de belles innovations sur le plan numérique et notamment en Afrique. Quel regard portez-vous sur cela ?

 

2020 a été une année particulière avec cette crise sanitaire qui est également devenue une crise économique. Il a fallu s’adapter pour ne pas subir. Et en même temps, anticiper pour préparer l’après, le futur qui doit et sera différent pour nous tous. Cette crise aura été une opportunité d’être meilleur pour la planète et pour l’humanité. L’empathie aura été au cœur des stratégies des pays qui ont “réussi” à gérer cette crise. Et je pense aux pays gouvernés par des femmes comme l’Australie, ou encore les pays nordiques.

Le continent africain a aussi été un bon exemple par sa faculté à saisir les opportunités qu’offrent la technologie et l’innovation. Mais aussi par la créativité et la résilience de ses populations.

Les événements de 2020 nous ont montré à quel point cette transformation digitale nous a pris de vitesse. Ils nous ont aussi prouvé que le digital,  l’IA, l’loT, la Big Data ou encore la robotique rendront les entreprises de tous les secteurs plus résistants aux défis futurs. Celles qui sauront s’adapter vite à ce changement réussiront à survivre.

Les métiers de la cyber sécurité sont en pleine expansion également, les entreprises font face à de nouveaux enjeux avec la généralisation du télétravail. Les grandes entreprises de la santé, les hôpitaux ou l’industrie agroalimentaire sont la cible de cyberattaques visant à mettre leurs sites Internet hors d’usage. Il s’agit de nouvelles opportunités sur le marché du travail et de croissance pour le continent. Donc une opportunité pour les femmes de s’inscrire dans ces nouveaux métiers, ces nouvelles opportunités.

 

Une situation qui perdure alors qu’une partie de l’Europe se reconfine. Du coup, comment allez-vous adapter la JFD à cette réalité pas tout à fait encore Post-Covid ?

 

 

La JFD c’est plus qu’une journée depuis des années maintenant, nos actions pour un monde digital inclusif sont multiples au travers de différents programmes : Le JFD Club présent en Afrique, à Libreville au Gabon, nos études et la dernière que nous menons avec notre partenaire BVA, le prix les Margaret, un accélérateur de croissance puissant pour les start-ups que nous accompagnons, la Fondation Margaret pour aider des jeunes filles au travers des bourses d’étude, un lobbying important avec les gouvernements et bien sûr notre métier de communicant de the Bureau au service de la JFD. Ces valeurs que nous portons depuis 9 ans se résument en 3 piliers : Formation, Financement et Rôles Modèles. Nous avons su transformer un modèle en place depuis 2013, orchestré par mon groupe de communication the Bureau. Notre mission et notre cœur de métier d’influence et de communication restent intactes.

Nous avons d’ailleurs poursuivi nos actions en créant des rendez-vous digitaux “Connect live with JFD”. En 2020, nous avons réalisé près de 20 événements digitaux et avons atteint 13,5 millions de personnes. C’est gigantesque et nous en sommes très fiers ! La JFD a aussi tenu le lancement de son Manifeste pour un digital monde plus inclusif, le 4 mars 2020 au Ministère de l’économie et Finance sous le haut patronage de Cédric O, secrétaire d’État pour les affaires numériques en France.

 

Que nous réserve le programme de la JFD 2021 ?

 

Comme toujours nous mettrons en lumière des femmes inspirantes à travers le Prix les Margaret, qui récompense tous les ans des femmes entrepreneurs et intrapreneurs en Afrique et en Europe. Ces femmes qui osent, innovent et entreprennent pour un monde meilleur.

 

Depuis le 18 décembre, nous lançons un appel à toutes les femmes et filles en Europe et en Afrique, qui osent, innovent et entreprennent dans le cadre des Prix les Margaret et notre nouvelle catégorie Junior.

Elles pourront candidater et partager leurs projets et innovations jusqu’au 8 février 2021 sur www.joinjfd.com. A travers ce prix, la JFD récompensera le 8 mars 2021, la créativité, l’audace et les innovations de quatre femmes et deux jeunes filles européennes et africaines.

 

Et des innovations, dont le prix Margaret Junior ?

 

Le Prix les Margaret Junior est la grande nouveauté 2021 du Prix les Margaret. Ce prix rend hommage à Margaret Hamilton, Directrice de la division génie logiciel qui a contribué au premier pas de l’homme sur la lune avec le programme spatial Apollo en 1968. Le prix les Margaret Junior est dédié aux filles de 7 à 18 ans en Afrique et en Europe. A travers la mise en avant de jeunes talents qui osent,  innovent et qui ont déjà l’esprit d’entreprendre, la JFD a l’ambition de démystifier les filières technologiques et les métiers du numérique.

Nous remettrons le 8 mars, les premiers prix Margaret Junior à deux jeunes filles : Margaret Junior Afrique et Margaret Junior Europe.

Deux types de profils seront étudiés : l’entrepreneur en herbe, une idée qui répond à une problématique sociétale (santé, environnement, éducation…) par l’application d’une technologie; la créative à travers un programme informatique, une application, un jeu ou l’utilisation d’une technologie (intelligence artificielle, 3D, big data, IoT…) dans le développement d’un prototype.

Les lauréates bénéficieront d’une visibilité médiatique d’un million d’euros, de programmes de formation et de mentorat pour les aider à développer leurs projets, d’équipements numériques, d’une bourse d’étude de 1000 euros.

 

Temps fort du programme, le prix les Margaret…

 

Le prix les Margaret est composé de quatre catégories :  Entrepreneur Europe, Entrepreneur Afrique, Intrapreneur Europe et Intrapreneur Afrique. Toutes les femmes fondatrices ou co-fondatrices d’entreprises innovantes, pour la catégorie “Entrepreneur” et les employées d’entreprises ayant développé des projets digitaux en accord avec leurs employeurs, tout en restant salariées, pour la catégorie “Intrapreneur”, peuvent déposer sur notre site un dossier de candidature jusqu’au 8 février 2021.

Un jury d’exception se réunira le 12 février pour élire les lauréates qui bénéficieront d’une visibilité médiatique d’une valeur de 1 million d’euros, de programmes de mentorat ou de coaching, d’équipements numériques, d’un soutien financier de 5 000 euros pour la catégorie entrepreneur et de l’opportunité de participer à un voyage, “la JFD Entrepreneurship Expédition » sur les pas de Margaret Hamilton.

Les prix n’auront jamais été aussi importants que cette année, la JFD, the Bureau et nos partenaires proposent des récompenses considérables pour participer à la réussite des projets retenus.

 

A la lumière des dernières candidatures reçues, à quoi ressemble le crue 2021 et que nous révèle-t-il sur l’évolution de l’écosystème numérique au féminin en Afrique ?

 

D’année en année, je suis impressionnée par l’énergie apportée par les femmes africaines de      l’écosystème. Elles ont toujours été au premier plan dans la croissance économique du continent et elles portent de plus en plus de projets innovants qui répondent à des enjeux locaux, mais aussi internationaux.

Au regard des candidatures reçues jusqu’à présent, le cru 2021 promet d’être fabuleux. Nous avions eu près de 350 candidatures avec une forte mobilisation des entrepreneurs et intrapreneurs africaines (70% des candidatures).

Nous avons encore une fois offert une plateforme exceptionnelle aux entrepreneurs et intrapreneurs comme, Jacqueline Mukarukundo, Margaret Entrepreneur Afrique 2020, co-fondatrice rwandaise de Wastezon, une application mobile qui met en relation les foyers et les industries du recyclage pour traiter les déchets dans le cadre d’un processus respectueux de l’environnement. Ou encore Vanessa Moungar, Margaret Intrapreneur Afrique 2020, Directrice du département genre, femmes et société civile à la Banque africaine de développement, pour le Global Gender Summit, dont l’objectif est de partager les meilleures pratiques et catalyser les investissements afin d’accélérer les progrès en matière d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes en Afrique et dans le monde.

Les nominées étaient Fatim Niang Niox, Directrice exécutive de Jokkolabs au Sénégal, un espace de travail partagé professionnel avec une atmosphère communautaire; la nigériane, Nneka Mobisson, co-fondatrice de mDoc Healthcare, entreprise sociale qui vise à réduire considérablement le poids des maladies chroniques en Afrique subsaharienne en fournissant aux malades un soutien intégré en matière de soins grâce à des plateformes mobiles et Internet; Hanae Bezad, Présidente de Douar Tech, qui promeut l’indépendance économique des jeunes dans les douars, en particulier des femmes issues de milieux précaires dans les zones rurales du Maroc, par le biais de formations à l’entrepreneuriat innovant et aux technologies intensives.

 

Un écosystème dont vous faites désormais partie à travers la JFD Afrique. Depuis l’ouverture du bureau à Libreville, quelles actions, programmes, avez-vous ou allez-vous mener sur le continent ?

 

Avec nos partenaires locaux et internationaux, nous mettons en place des programmes d’accompagnement pour les femmes et les jeunes filles.

Dès que le contexte le permettra nous animerons des ateliers de formations, des sessions de coaching au développement personnel et professionnel, des événements dédiés aux femmes et jeunes talents au JFD Club Libreville. JFD Club Libreville est notre tout premier club en Afrique, il est dirigé par Camélia Ntoutoume Leclercq, ministre Déléguée auprès du Ministre de l’Enseignement Supérieur au Gabon.

Nous travaillons aussi étroitement avec 10 000 Codeurs, dont l’objectif est d’insérer d’ici 2025, 10 000 jeunes d’Afrique (50% de femmes) dans les métiers du numérique. Cet accompagnement sera notamment offert à la lauréate Margaret Junior Afrique.

Et nous sommes en train d’organiser des programmes d’échanges et de découverte entre l’Afrique et l’Europe.

 

Pour conclure, comment voyez-vous cette année 2021 : 2020 était l’année de la résilience, quid de 2021 ?

 

2020 nous a appris la puissance du digital, la résilience et la détermination pour les entrepreneurs. 2021, sera l’année des femmes et de l’Afrique !

Eleanor Roosevelt disait “The future belongs to those who believe in the beauty of their dreams.”

 

Pour en savoir plus: https://joinjfd.com

 

 

 

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