L'AFRIQUE DANS LE MONDE

International : l’économie mondiale à la croisée des chemins

Selon le dernier World Economic Outlook publié récemment par le Fonds monétaire international (FMI), la croissance mondiale devrait atteindre 3,2 % en 2025, contre 3,3 % en 2024, avant de ralentir à 3,1 % en 2026. Malgré cette révision légèrement positive par rapport aux prévisions d’avril, les perspectives restent fragiles dans un contexte d’incertitudes géopolitiques et de tensions commerciales.

L’économie mondiale poursuit sa lente adaptation à un environnement économique reconfiguré. Après les chocs successifs liés à la pandémie, aux tensions géopolitiques et aux réajustements commerciaux, les perspectives du FMI révèlent une croissance modérée mais stable.

Une économie mondiale qui résiste aux vents contraires

« Nous projetons une croissance mondiale de 3,2 % pour 2025. Cela reste inférieur aux niveaux d’avant pandémie, mais reflète une économie mondiale qui résiste aux vents contraires », a déclaré Pierre-Olivier Gourinchas, économiste en chef du FMI, lors de la présentation du rapport à Washington.

Les pays émergents et en développement devraient enregistrer une croissance juste au-dessus de 4 %, soutenus par la reprise en Asie, l’investissement en Afrique et la résilience de certains marchés latino-américain

Cette relative stabilité masque toutefois de profondes disparités. Les économies avancées devraient croître autour de 1,5 %, freinées par la politique monétaire encore restrictive et la faible productivité. À l’inverse, les pays émergents et en développement devraient enregistrer une croissance juste au-dessus de 4 %, soutenus par la reprise en Asie, l’investissement en Afrique et la résilience de certains marchés latino-américains.

Sous une apparente stabilité, des forces complexes sont à l’œuvre

« Sous une apparente stabilité, des forces complexes sont à l’œuvre », souligne le rapport du FMI, évoquant notamment la montée du protectionnisme, les tensions sur le marché du travail et les risques liés à la dette publique.

Une inflation en repli, mais des politiques à affiner

L’inflation mondiale continue de ralentir, grâce à la baisse des prix de l’énergie et au resserrement monétaire des banques centrales. Cependant, le FMI note des écarts persistants entre régions : supérieure aux objectifs aux États-Unis, modérée en Europe et globalement sous contrôle dans les pays émergents.

Le Fonds recommande aux gouvernements de reconstituer des marges budgétaires tout en maintenant la crédibilité des politiques monétaires.

« Les décideurs doivent s’attaquer aux vulnérabilités budgétaires et renforcer la transparence de la dette publique pour éviter un retour de la volatilité », avertit le rapport.

Des réformes structurelles toujours nécessaires

Face à la lenteur de la reprise, le FMI insiste sur la nécessité de réformes structurelles pour stimuler la productivité et renforcer la résilience des économies. Cela passe par le soutien à l’innovation, la diversification des échanges et une meilleure gouvernance économique.

Il est temps de mettre en œuvre des politiques crédibles, transparentes et viables pour soutenir une croissance inclusive et durable

Le chapitre 3 du rapport met également en garde contre les dérives d’une politique industrielle mal calibrée : si elle peut favoriser la compétitivité, elle doit tenir compte « des coûts d’opportunité et des arbitrages » qu’elle implique.

« Il est temps de mettre en œuvre des politiques crédibles, transparentes et viables pour soutenir une croissance inclusive et durable », conclut Pierre-Olivier Gourinchas.

L’enjeu : trouver un équilibre entre discipline budgétaire, stabilité financière et soutien à l’investissement productif

En somme, malgré un léger redressement des projections, le FMI reste prudent : l’économie mondiale demeure vulnérable à de nouveaux chocs externes. L’enjeu est désormais de trouver un équilibre entre discipline budgétaire, stabilité financière et soutien à l’investissement productif.

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