Île Maurice : 250 millions de dollars de la BAD pour la reprise économique post-Covid-19
Avec ces fonds, cet archipel de l’océan Indien va financer la mise en œuvre de son Programme d’appui à la compétitivité et à la résilience économique. Grâce à ce programme, l’Île Maurice va augmenter sa capacité installée d’énergie renouvelable.
Le 29 mars 2023, à Abidjan, le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé l’octroi d’un prêt de 250 millions de dollars américains à l’Île Maurice. L’information est révélée le même jour dans un communiqué de presse paru sur le site web de la BAD. Les parties s’accordent pour dire que « ce financement est destiné à mettre en œuvre le Programme d’appui à la compétitivité et à la résilience économique pour soutenir la reprise économique post-Covid-19 de l’archipel de l’océan Indien ».
« Le programme va renforcer la compétitivité du secteur privé mauricien dans l’agro-industrie et la pêche ».
La première composante de ce programme vise à « renforcer la participation et la compétitivité du secteur privé dans les domaines clés (développement agro-industriel et la pêche) ». Elle comprend plusieurs activités qui consistent à exploiter le développement agro-industriel et la pêche, à améliorer l’environnement des affaires, à développer les compétences et les petites et moyennes entreprises. Les parties ont convenu de la mise en place d’un fonds renouvelable pour l’industrie de la canne à sucre. Par ailleurs, le gouvernement mauricien va développer une politique d’aquaculture visant à exploiter le potentiel de l’industrie aquacole de l’île.
« L’Île Maurice et la BAD veulent accélérer la transition verte et renforcer la gouvernance environnementale »
Pour la seconde composante, il est question « de favoriser un environnement propice aux affaires et exploiter les deux secteurs, de renforcer la relance verte et la résilience climatique, de soutenir l’accélération de la transition vers les énergies propres et le renforcement de la gouvernance environnementale ». Ici, le projet va déployer un programme de prêts au secteur industriel neutre en carbone pour offrir une option viable aux entreprises industrielles et les inciter à la production d’énergie renouvelable (solaire et éolienne) pour leur propre consommation. Le projet devrait aussi permettre au gouvernement de mettre en place un cadre national pour la biomasse pour aider à atteindre l’objectif de production de 60 % d’énergie à partir de sources renouvelables à l’horizon 2030, en éliminant progressivement l’utilisation du charbon.
« Les réformes vont permettre à l’Île Maurice de réduire les gaz à effet de serre de 40 % d’ici à 2030 »
L’Île Maurice compte sur ce programme « pour augmenter la part de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche, de 2 % en 2024 dans le produit intérieur brut (PIB) contre 0,93 % au cours des trois dernières années (2017, 2018 et 2019), avant le Covid-19 ». « La valeur ajoutée brute du secteur manufacturier au PIB devrait, quant à elle, augmenter de 2 % en 2024 (contre une moyenne triennale avant Covid-19 de 1,03 %) », indique la BAD. Pour qui, « les différentes réformes seront cruciales et devraient aider l’économie mauricienne à renforcer sa résilience. Elles permettront notamment au gouvernement d’atteindre son objectif de réduire les gaz à effet de serre de 40 % d’ici à 2030 ».
L’on s’attend à ce qu’à la fin du projet, l’Île Maurice augmente sa capacité installée d’énergie renouvelable de 496 MW en 2024 contre 306,98 MW en 2021 ; et la mobilisation supplémentaire des financements climatiques (adaptation et atténuation) à 3,6 % du produit intérieur brut en 2024 contre 2 % en 2021.
Pour rappel, au 31 décembre 2022, le portefeuille actif du Groupe de la BAD à l’Île Maurice comprenait sept projets pour un engagement total de 286 millions de dollars américains.