IDE en Afrique : une hausse spectaculaire de 86 % dans un contexte mondial incertain
Alors que les investissements directs étrangers (IDE) vers les pays en développement ont reculé de 2 % en 2024, l'Afrique se distingue par une progression impressionnante de 86 % selon le dernier rapport de la CNUCED. Analyse.
Selon le dernier rapport de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), les IDE vers les économies en développement ont chuté de 2 % en 2024, poursuivant une tendance baissière amorcée en 2023.
L’Asie, qui capte traditionnellement la majeure partie des IDE vers les économies en développement, a enregistré une baisse de 7 %, notamment en Chine, où les flux ont chuté de 29 %. En Amérique latine et dans les Caraïbes, les investissements ont reculé de 9 %, affectant particulièrement le Brésil.
En revanche, l’Afrique a connu une augmentation spectaculaire de 86 % des IDE, atteignant 94 milliards de dollars. Cette croissance est largement attribuable à un important projet en Égypte. Toutefois, même en excluant ce projet, les IDE vers le continent ont progressé de 23 %, atteignant 50 milliards de dollars.
Des investissements en baisse dans les secteurs stratégiques
Malgré cette embellie en Afrique, le rapport met en garde contre une tendance inquiétante : le financement international des projets a chuté de 31 % en 2024, compromettant les Objectifs de développement durable (ODD). Le nombre de nouveaux projets annoncés a diminué de 200 en Afrique et de 150 en Asie.
Les secteurs essentiels comme les infrastructures, l’eau et l’assainissement, et les systèmes agroalimentaires ont été particulièrement touchés. Ce recul du financement pèse sur les perspectives de croissance inclusive et de développement durable des économies du Sud global.
Nécessité pour les pays africains d’adopter des stratégies plus diversifiées pour attirer et stabiliser les flux d’IDE
Les prévisions pour 2025 indiquent une croissance modérée des IDE, soutenue par une amélioration des conditions financières et un regain d’activité dans les fusions et acquisitions. Cependant, la faiblesse persistante des investissements de création souligne la nécessité pour les pays africains d’adopter des stratégies plus diversifiées pour attirer et stabiliser les flux d’IDE. “Les tensions géopolitiques et l’instabilité économique posent des défis importants pour les économies développées et en développement” conclut le rapport.
Face à un contexte mondial marqué par des tensions géopolitiques et des incertitudes économiques, la capacité de l’Afrique à capter et maintenir des investissements à long terme sera essentielle pour assurer une croissance durable et inclusive.
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