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IDE 2023 : De belles perspectives pour l’Afrique

Dans un contexte de pandémie du Covid-19 et de crise russo-ukrainienne qui continuent d’impacter les économies mondiales, l’Afrique représente désormais un terreau fertile pour les investissements directs étrangers (IDE). Notamment en ce qui concerne l’énergie et les mines dont regorge le continent. Mais il faudra accompagner la reprise de décisions gouvernementales courageuses. Ce sont les principales conclusions de deux récents rapports, «FDI Standouts Watchlist 2023 » de la FDI et « Performance et perspectives économiques de l’Afrique en 2023 » de la Banque africaine de développement. 

Par Bernard Bangda

Selon la « FDI Standouts Watchlist 2023 » de la FDI, récemment publiée, les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA) devraient connaître une forte dynamique économique et d’investissement. La hausse des prix des produits de base dans certaines régions, un cycle de réforme solide dans d’autres justifient ces projections ainsi que des projets importants dans le secteur de l’énergie et des métaux.

“ 2023 sera l’année de la reprise des investissements directs étrangers sur le continent”

Dans un contexte de risques majeurs de sécurité énergétique et alimentaire, cette tendance haussière va être observée dans quelques pays de l’Afrique subsaharienne.  Pour les analystes, parmi lesquels la PDG du cabinet de conseil Development Reimagined, Hannah Wanjie Ryder, le Fonds Monétaire International (FMI) se trompe en annonçant des perspectives extrêmement négatives sur cette partie du continent. Son avis se fonde sur le fait que quatre pays d’Afrique subsaharienne (le Sénégal, la République démocratique du Congo (RDC), le Rwanda et le Niger) seront parmi les 10 pays à la croissance la plus rapide au monde en 2023. Hannah Wanjie Ryder note qu’« en moyenne, leur croissance dépassera les niveaux d’avant Covid ». Elle conseille les investisseurs à « considérer les marchés africains en 2023, même s’ils n’en ont jamais entendu parler auparavant. »

Ces analyses boostent l’espoir des dirigeants africains que 2023 sera l’année de la reprise des investissements directs étrangers sur le continent. Les secteurs de l’énergie et des mines sont ceux choisis pour bénéficier des fonds ainsi reçus. Cette bouffée d’oxygène attendue viendra faire oublier que la plupart des pays africains ont traversé une année difficile en 2022. Une année marquée par des problèmes aigus de financement pour certains États et une forte poussée inflationniste sur quasiment tout le continent. En effet, surtout en ce qui concerne l’Afrique subsaharienne, plus de la moitié des pays sur deux a connu une inflation à deux chiffres. Conséquence, l’incertitude qui planait sur ce climat des affaires a mis un bémol à la croissance. Elle a également découragé les investisseurs étrangers.

« La croissance économique de l’Afrique dépassera les prévisions mondiales en 2023-2024« 

Des perspectives optimistes confirmées par le rapport semestriel de la Banque africaine de développement (BAD), intitulé « Performance et perspectives économiques de l’Afrique en 2023 », rendu public le 19 janvier 2023 à Abidjan en Côte d’Ivoire, « la croissance économique de l’Afrique dépassera les prévisions mondiales en 2023-2024 ». « Cette croissance devrait dépasser celle du reste du monde au cours des deux prochaines années, avec un produit intérieur brut (PIB) réel d’environ 4 % en moyenne en 2023 et 2024 », peut-on lire dans le document.

La BAD expose que « la croissance moyenne estimée du PIB réel en Afrique a ralenti à 3,8 % en 2022, contre 4,8 % en 2021, dans un contexte de défis majeurs consécutifs au choc du Covid-19 et à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Malgré ce ralentissement économique, 53 des 54 pays d’Afrique ont affiché une croissance positive ».

La confluence de multiples chocs n’a en rien altéré la croissance dans les cinq régions africaines. Bien au contraire, elle a été positive en 2022 et les perspectives pour 2023-2024 devraient être stables.

Les cinq économies africaines les plus performantes de la période pré-Covid-19 devraient connaître une croissance de plus de 5,5 % en moyenne en 2023-2024 et retrouver leur place parmi les dix économies les plus dynamiques du monde. Ces pays sont le Rwanda (7,9 %), la Côte d’Ivoire (7,1 %), le Bénin (6,4 %), l’Éthiopie (6,0 %) et la Tanzanie (5,6 %).

D’autres pays africains devraient connaître une croissance supérieure à 5,5 % au cours de la période 2023-24. Il s’agit de la République démocratique du Congo (6,8 %), de la Gambie (6,4 %), de la Libye (12,9 %), du Mozambique (6,5 %), du Niger (9,6 %), du Sénégal (9,4 %) et du Togo (6,3 %).

“ Des mesures politiques audacieuses à l’échelle nationale, régionale et mondiale pour aider les économies africaines à atténuer ces risques cumulés”

Pour autant, afin de maintenir ces chiffres sur le long terme, tant les risques de rechute sont nombreux, la BAD préconise l’adoption de mesures politiques audacieuses à l’échelle nationale, régionale et mondiale pour aider les économies africaines à atténuer ces risques cumulés. Celles-ci comprennent un mélange de politiques monétaires, fiscales et structurelles, notamment un resserrement rapide et agressif de la politique monétaire dans les pays à forte inflation, et un resserrement modéré dans les pays où les pressions inflationnistes sont faibles. La coordination efficace des actions budgétaires et monétaires optimisera les résultats des interventions ciblées visant à maîtriser l’inflation et les pressions budgétaires.

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