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Good practice : Smart Finance & Digital Banking, la réponse de l’UA pour accompagner les PME africaines

Lancée début février par l’Union africaine, l’initiative African Smart Finance and Digital Banking est un dispositif d’accompagnement destiné aux PME, aux femmes et aux jeunes. Trois leviers clés pour accélérer la croissance économique du continent.

Maillon essentiel des économies africaines, les micro, petites et moyennes entreprises (MPME) représentent plus de 90 % du total des sociétés commerciales et la très grande majorité des emplois du continent. Il n’empêche, elles peinent souvent à trouver les financements et l’accompagnement nécessaires au développement de leur activité. Pour remédier à cette situation, en exploitant notamment les possibilités du numérique et du renseignement économique, l’Union africaine, en partenariat avec l’AeTrade Group, a lancé l’initiative « African Smart Finance and Digital Banking ». 

Un dispositif pour aider les PME, les femmes et les jeunes africains à atteindre l’autonomie financière

Annoncée début février, en marge du sommet de l’Union africaine, le dispositif vise en particulier à « aider les PME, les femmes et les jeunes africains à atteindre l’autonomie financière […]», précise le communiqué de l’institution panafricaine, et ce en mettant notamment en place une « stratégie qui favorise une tolérance plus élevée au risque et un déploiement renforcé de financements à long terme ». Pour ce faire, des outils numériques associés aux procédures bancaires ont été mis en œuvre dans le cadre de cette initiative pour fournir des prêts dans différents pays africains à un taux d’intérêt faible, la réduction du coût du financement entraînant de facto une baisse du risque. Le tout avec une réduction sensible du cycle de prêt, qui passera de 3 mois à 3 jours. 

Le nouveau dispositif s’inscrit dans le droit fil de la stratégie pour les PME de la Commission de l’UA, initiée en 2017 pour servir de cadre de référence aux États membres de l’UA. Après l’opérationnalisation de la plateforme panafricaine de commerce électronique Sokokuu.Africa, l’initiative cherche ainsi à présenter une solution intégrée pour stimuler la création d’emplois à travers le continent dans cette période post-Covid. Albert Muchanga, le commissaire de l’Union africaine chargé du développement économique, du commerce, de l’industrie et des mines, a pour sa part estimé que le lancement de l’African Smart Finance and Digital Banking Initiative devait être considéré comme « une partie intégrante de la stratégie visant à mieux reconstruire le continent ».

Le secteur privé, moteur de la croissance économique

Une stratégie qui selon le dirigeant, passera notamment par le redémarrage du « moteur de la croissance économique, qui est le développement du secteur privé ». De son côté, Vincent Biruta, Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Rwanda- présent pour la signature de l’accord du pays hôte avec l’Ae Trade Group- a félicité la Commission de l’UA et l’AeTrade Group « pour cette étape importante dans le soutien aux PME et à l’esprit d’entreprise en Afrique ». Quant à Haile Mariam Desalegn, l’ancien premier ministre éthiopien (2012-2018) et président de l’AeTrade Group, il a souligné le parti pris de l’initiative d’adopter une approche inclusive, en travaillant en étroite collaboration avec les partenaires des secteurs public et privé, afin d’établir « une machine à créer des emplois » pour sortir des millions de personnes de la pauvreté. 

« La création d’emplois est une priorité absolue pour chaque dirigeant et nous travaillons à l’objectif de créer 80 à 125 millions d’emplois au cours des 15 prochaines années »

« La création d’emplois est une priorité absolue pour chaque dirigeant et nous travaillons à l’objectif de créer 80 à 125 millions d’emplois au cours des 15 prochaines années », a affirmé le dirigeant éthiopien. De ce point de vue, le système de paiement interopérable et de financement intelligent d’AeTrade devrait être l’un des éléments clés du soutien aux MPME, aux femmes et aux jeunes apporté par l’initiative African Smart Finance and Digital Banking. Mais plus largement, le dispositif ne sera pas « seulement financier », a promis Mulualem Syoum, le  fondateur d’AeTrade Group voyant dans le projet un moyen aussi de « développer le savoir-faire commercial et de rendre les produits fabriqués en Afrique plus visibles sur le marché national, régional et mondial ». 

Pour en savoir plus : 

https://au.int/en/pressreleases/20220205/african-smart-finance-and-digital-banking-initiative-game-changer-msmes

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