Alors que les signaux sont redevenus verts après une traversée du désert due à la baisse du cours des matières premières, les autorités ghanéennes envisagent d’accélérer la cadence. Grâce à la mise en place d’un nouveau programme de développement voulu par Nana Akufo-Addo, le président ghanéen. Quels en sont les grands axes ?
Par Blame Ekoue
Pour la nouvelle administration ghanéenne en fonction depuis un an, cet ambitieux programme devrait permettre la création de milliers d’emplois. Celui-ci met la priorité sur le développement des infrastructures et l’accélération des investissements dans le secteur de l’agriculture cette année. Ce plan intègre également d’autres initiatives comme « Planter pour la Nourriture et les Emplois » et « un District-une Usine » déjà lancées l’an dernier. Pour Ken Ofori Atta, ministre des finances, ce programme ambitionne de «moderniser l’agriculture, d’améliorer la productivité pour atteindre la sécurité alimentaire et augmenter les revenus des paysans », explique-t-il. A travers ce programme, les autorités ghanéennes veulent maintenir le cap de la croissance en 2018 après une baisse des investissements due en partie à la chute des matières premières dont le cacao. Le pays étant le deuxième producteur mondial derrière la Cote d’Ivoire.
Un programme pour une agriculture efficiente
A travers le programme de Nana Akufo-Addo pour la transformation économique, les autorités comptent investir dans l’agriculture et l’agrobusiness. L’objectif : générer environ 750 000 emplois directs et indirects en misant sur la transformation des produits agricoles à travers le « Plant for food and Jobs ». Ce programme sera exécuté dans 216 districts du pays. «Le gouvernement va investir dans les infrastructures et l’énergie. Nous souhaitons également désenclaver les zones agricoles » précise-t-il. Puis il développe : «Des investissements importants seront aussi réalisés dans les secteurs ferroviaires et routiers afin de faciliter le commerce et la libre circulation des personnes et des biens», a expliqué Ken Ofori Atta, ministre des finances sans en préciser le montant. Ce nouveau plan permettra aussi l’instauration d’un fonds dédié aux starts-up spécialisées dans l’agrobusiness. Il poursuivra ainsi les engagements déjà pris dans le cadre du Plan national de l’entrepreneuriat et de l’innovation. La création de ce fonds suscite beaucoup d’espoirs auprès des porteurs de projets ghanéens. «Nous avons besoin d’un fonds depuis des années qui va spécialement prendre en compte les besoins de financements des startups. J’ai sollicité les structures bancaires classiques mais elles doutaient de la viabilité de mon projet. Aujourd’hui, je pense qu’il y a une lueur d’espoir avec ce nouveau fonds », s’est réjoui Georges Mensah, un jeune entrepreneur ghanéen. Le gouvernement a aussi décidé d’améliorer ses infrastructures par la construction de 35 nouveaux ponts et routes dans le pays d’ici les trois prochaines années. Cela permettra aux agriculteurs de convoyer plus rapidement leurs productions vers les unités de transformations.
De nouvelles initiatives pour soutenir l’agrobusiness
Très impactées par la crise du cacao : les autorités annoncent la mise en place d’une aide financière pour ces producteurs ainsi que l’exonération de taxes sur certains équipements de transformations des produits agricoles. Autre mesure phare : Accra va instaurer un fonds de garantie pour protéger les investissements des entrepreneurs dans le secteur de l’agrobusiness. Ces objectifs- aussi ambitieux soient-ils – portent un coût élevé. Le parlement ghanéen a ainsi adopté en décembre dernier le budget 2018 dénommé « Remettons le Ghana au travail ». Il est estimé à 13 milliards $, soit une hausse de 14,5% par rapport à l’année précédente.