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Gaming :  L’Afrique du jeu vidéo veut prendre sa place sur l’échiquier mondial

Le « Global Games Market Report » publié en juillet dernier par Newzoo révèle que l’Afrique et le Moyen-Orient ont engrangé 488 millions de joueurs contre 434 millions en 2021. Les deux régions du monde représentent 15% de parts de marché estimées à 7.1 milliards de dollars US. Vitrine de l’essor du secteur, la 6ème édition du Festival de l’électronique et du Jeu vidéo d’Abidjan (FEJA) aura été l’occasion de se projeter dans l’avenir du gaming en Afrique. 

Par Issiaka N’guessan à Abidjan

Sidick Bakayoko et son équipe de Paradise Game croient fermement à l’impact économique du secteur de l’électronique et du jeu vidéo en Côte d’Ivoire et en Afrique. Le couvert du Festival de l’électronique et du Jeu vidéo d’Abidjan (FEJA) a donc été remis cette année, à Cosmos Yopougon, les 26 et 27 novembre pour permettre aux aficionados de jeu, venus de la France, de Madagascar, du Togo et du Niger de se livrer à leur passion.

Il s’agit de « partager avec les gamers africains la passion du jeu vidéo en général parce qu’on voit partout dans le monde des compétitions qui sont organisées, donc pourquoi pas l’Afrique ? » interpelle Charles Atokoli, responsable de salle de jeu chez Paradise Game. 

Un vecteur de création d’emplois

6ème édition du Feja@FEJA2022

«L’Afrique est toujours en dernière position, là, notre objectif est de permettre à ces jeunes Africains, jeunes Ivoiriens de pouvoir exprimer leur talent, leur passion à travers le jeu vidéo » qui souligne par ailleurs qu’avec des sponsors et la forte participation des jeunes, il y a une possibilité de création d’emploi « temporaire ou permanent, c’est-à-dire que le FEJA est pourvoyeur d’emploi et permet de réduire le chômage en Côte d’Ivoire.»

“C’est ce type de compétition qui va promouvoir ce sport”

Une passion pour les jeux vidéos qui a conduit Sidick Bakayoko à créer l’événement, devenu au fil des éditions une vitrine du gaming en Afrique et une plateforme de rencontre pour les acteurs du secteur. Avec pour ambition « d’être 1er en Afrique et en Côte d’Ivoire à promouvoir le Esport » indique Wilfried Diallo, Manager de Paradise Game.  « Les jeux vidéo sont des outils ludiques, qui rapportent de l’argent, certes pas beaucoup mais suffisamment pour créer des emplois pour les jeunes. » Et de rappeler au passage:  « Le jeu vidéo, ce n’est pas que jouer, c’est développer l’éveil des enfants, car à travers eux l’enfant apprend à résoudre des problèmes qui l’amèneront à  s’en sortir face aux soucis de sa vie future. »

Aurélien Supot est arrivé de France pour prendre part à ce festival du jeu vidéo et de l’électronique. « Je m’entraîne tous les jours sur des simulateurs de rallye Formule 1, c’est mon domaine et c’est intéressant de venir participer » confie-t-il même s’il reconnaît qu’il y a « moins de gamers, c’est moins développé que d’autres jeux, il y a moins d’engouement que d’autres activités. En Afrique il n’y a pas de circuit GT, de formule 1, il y a une audience moindre. »

Il estime toutefois qu’ « il n’y a pas de raison qu’on ne puisse pas développer ce jeu car les gens sont passionnés. A condition de le doter de moyens plus importants. Quand il y aura des compétitions qui seront organisées » indiquant avoir lui-même « sponsorisé un jeune Ivoirien qui a participé au championnat du monde de formule 1. Deux pays africains étaient qualifiés sur 123 fédérations au monde. C’est ce type de compétition qui va promouvoir ce sport. »

 “L’industrie du jeu devrait enregistrer un TCAC de 12 % au cours de la période de prévision (2021 – 2026)”

Selon Modor Intelligence, une plateforme consacrée au jeu électronique et vidéo, les nouveaux supports, smartphones, contribueront à l’essor des jeux vidéo. « Carry1st, une startup de développement de jeux, a annoncé qu’elle avait levé un investissement de 2,5 millions USD dirigé par CRE Venture capital pour soutenir et investir dans l’édition de jeux à travers l’Afrique » fait savoir l’étude réalisée par Modor Intelligence. « L’industrie du jeu devrait enregistrer un TCAC de 12 % au cours de la période de prévision (2021 – 2026). La pandémie de Covid-19 a eu un effet positif sur le marché africain des jeux. La pandémie a conduit à des commandes à domicile obligatoires, ce qui a obligé les clients à consacrer plus de temps et d’argent à divers jeux et consoles de jeu, ce qui a entraîné la croissance du segment commercial du marché des jeux ».

Les jeux sur smartphone représentent 24% en Afrique 

Par ailleurs, une étude comparative menée par le Centre national d’information biotechnologique sur les jeux mobiles dans le monde indique que les jeux sur smartphone représentent 24% en Afrique. 

« En Côte d’Ivoire, on ne perçoit le potentiel socio-économique du secteur du jeu vidéo qui reste vu comme un jeu d’enfant or, le jeu vidéo permet à des gens de vivre de ce jeu, pas forcément en Afrique” observe le champion en titre d’E-football 2022, Eric Kasson de la team LMJ (Les Maîtres du Jeu). 

Charles Atokoli est toutefois optimiste quant à l’avenir de l’industrie du jeu vidéo en Afrique. « Beaucoup de sponsors étrangers s’intéressent au secteur, ils viennent vers nous pour rehausser le gaming africain à l’échelle mondiale offrant par conséquent plus d’opportunités aux jeunes africains de pouvoir s’affirmer sur l’échelle mondiale et représenter l’Afrique ».

Un avis partagé par Sidoine Assandé, un autre passionné de jeu vidéo. « Depuis tout petit je suis passionné de sport automobile, de rallye. J’ai déjà été champion du programme FR Rallye star qui consistait à commencer sur des simulateurs et à finir sur des stars cross. J’ai déjà une fois gagné ce championnat en Côte d’Ivoire ». Pour ce dernier, « ce secteur a de l’avenir car durant la crise sanitaire du Covid-19, il y avait des champions mondiaux qui pilotaient sur des simulateurs, et vu le nombre croissant de jeunes passionnés, il ne peut avoir, dans un futur très proche, qu’un bel avenir. »

Orange Esport Experience@Orange

En attendant, Abidjan accueille les 28 et 29 janvier prochains, la 5ème édition de l’Orange Esport Experience. Organisé par l’opérateur de télécoms, un des principaux sponsors du secteur en Afrique, la manifestation se veut une plateforme destinée à faire émerger les champions Esport des pays Afrique et Moyen Orient.

Chaque année, des tournois sont organisés dans les pays à différents niveaux (local, régional, national) afin de sélectionner les meilleurs. Ces vainqueurs locaux sont ainsi désignés pour représenter leur pays à la Grande Finale Orange Esport Experience qui a lieu chaque année dans un pays Orange de la zone Afrique et Moyen Orient ou en Online comme l’édition 2021.

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