Le dossier du mois

Focus sur une innovation Enova Robotics, des robots 100% «Made in Tunisia»

Enova Robotics fabrique des robots 100% «Made in Tunisia», exportés vers l’Europe essentiellement, avec l’Afrique en ligne de mire. Son credo, E-santé, télé-enseignement, sécurité… ou la technologie au service du développement.

 

Anis Sahbani enseignait la robotique à Paris quand il décide, en 2014, de créer, à Tunis, Enova Robotics. Implantée dans la pépinière d’entreprises SoftTech, à Sousse, la société qui, comme son nom l’indique, fabrique des robots, 100 % Made in Tunisia ! «Au départ, il a fallu former les équipes, les ingénieurs sur place, confie Anis.  On a commencé avec des produits assez simples, notamment un robot dédié à l’enseignement et à la recherche. Puis progressivement on a développé une série de robots… »

 

PearlGuard, eTouch-Bot, Mini-lab… Des robots qui assurent des opérations de sécurité, télé-enseignement ou télé-médecine

 

PearlGuard, eTouch-Bot, Mini-lab… Des robots qui assurent des opérations de sécurité, télé-enseignement ou télé-médecine. «On part d’une feuille blanche, à partir d’un dessin, c’est de la conception, de la programmation puis de la fabrication. Le taux d’intégration se situe entre 60 et 75% pour l’ensemble des robots», souligne le fondateur de la startup.

 

Au service de la lutte contre la Covid

 

Un savoir-faire que le fondateur n’a pas hésité à mettre au service de son pays au début de la pandémie Covid 19. «On s’est rapproché du ministère de l’Intérieur pour mettre à sa disposition, gracieusement, des robots pour assurer les contrôles pendant le confinement. Equipé de caméras thermiques, avec une transmission des données en temps réelle vers la salle des opérations, depuis laquelle on le  commande, le robot interpelle les passants et assure les contrôles. C’est ce qui a permis de respecter les principes de distanciation. Par la suite, nous avons déployé un autre robot à l’Ariana, où se trouvait le l’hôpital principal pour le traitement du Covid, un robot de télé-présence. Le patient voit le médecin, il peut dialoguer avec lui, le robot est autonome et peut circuler d’une chambre à l’autre. Le dernier, déployé pendant la Covid, et dans un temps record, a servi à faire le tri à l’entrée des hôpitaux.»

 

«Très vite, en Afrique, on va avoir un marché mature pour absorber ce type de technologies»

 

Une innovation développée dans le sud, avec pour principal marché l’Europe, avec des perspectives en Amérique du Nord, en attendant de se déployer sur le marché africain. «Quand on parle de robotique, le marché évolue très vite. Aujourd’hui, l’Afrique subsaharienne est focalisée sur l’infrastructure et le digital, très vite on va avoir un marché mature pour absorber ce type de technologies. On a commencé à travailler au Maroc, on a des échanges au Kenya, pour des robots assurant la sécurité dans les parcs contre le vandalisme et le braconnage. Dans le télé-enseignement également. Il y a notamment un projet européen auquel on participe, pour ce qu’on appelle du télé-enseignement adaptif. En Afrique par exemple, des ONG travaillent avec des médecins qui ne peuvent pas toujours se déplacer dans des zones isolées. Au Kenya, nous collaborons avec une ONG sur de la télé-médecine pour des consultations à distance.

 

Distinguée à plusieurs reprises, la société, qui se classe parmi les 20 plus importants constructeurs de robots dans le monde, selon MarketDesk, a procédé à une levée de fonds de 4,5 millions de dinars (1,5 million €) en 2018.

 

 

 

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