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FMI au Togo : un accord de 238 millions de dollars

Les autorités togolaises et le Fonds monétaire international (FMI) sont tombés d’accord fin janvier sur un accord de financement d’un montant de 238 millions de dollars. Conclue au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC), cette somme représente 128% du quota du Togo au FMI. L’institution a été motivée par les efforts du gouvernement togolais en vue de réduire la dette publique du pays.

 

Il y a de cela une semaine que la presse togolaise a salué une nouvelle ère de collaboration entre le FMI et le Togo. Après avoir séjourné du 05 au 18 janvier 2017 dans la capitale togolaise, la mission du FMI  vient d’annoncer un accord de financement de 238 millions de dollars avec le gouvernement, quoique des efforts soient encore à faire pour maîtriser la dette.

 

Priorité au secteur social

Remboursable sur 10 ans,  avec un différé de 5 ans et un taux d’intérêt de 0%, le prêt ultra-concessionnel est effectué au titre de la FEC. Ses fonds sont destinés à supporter les secteurs prioritaires, notamment le social. D’après le Ministre de l’économie et des finances du Togo, Yaya Sani les prêts concessionnels sont destinés « au financement des dépenses sociales et d’investissement – comme le Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC) et le Programme d’appui aux populations vulnérables (PAPV). »

 

Plus précisément, pour Cemile Sancak, chef de la mission à Lomé et responsable de division adjoint du département Afrique du FMI en charge du Togo, « l’accord vise à améliorer les conditions de vie des populations et à maintenir un environnement macroéconomique stable, compatible avec la viabilité de la dette publique. »

 

La dette publique du Togo explose

La dette du Togo a explosé ces dernières années, suite aux investissements effectués pour la réalisation d’infrastructures, notamment routières. Selon les dernières chiffres disponibles la dette est passée de 48,6% du Produit intérieur brut (PIB) en 2011 à 75,4% en 2015, alors que la commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) a fixé le plafond à 70%. De nombreuses réformes ont déjà été engagées par le gouvernement pour mieux maîtriser son budget et ses recettes – réformes qui ont convaincu le FMI de renouveler sa confiance au pays.

 

« Ce qui est important et qui nous a emmené à soutenir le Togo, c’est l’engagement du gouvernement à réduire progressivement la dette intérieure du pays à travers un programme bien établi. C’est un décaissement avec des conditions très favorables pour le Togo », a souligné Mme Cemile Sancak. Selon elle, ce sont aussi les efforts du gouvernement togolais qui ont permis de maintenir une croissance de 5,3% dès 2015, « avec un cadrage macroéconomique, à moyen terme, permettant au pays d’avancer. »

 

Des efforts à poursuivre

En accord avec le FMI, et sous la direction du Ministre de l’économie, le pays s’est aussi engagé à poursuivre de nouvelles réformes concernant notamment l’administration des recettes et la gestion des finances publiques ; le renforcement de la gestion de la dette ; la résolution des faiblesses des banques publiques ; ou encore l’accompagnement du développement du secteur privé.

 

Notons que si l’accord de prêt au Togo doit encore être validé par les hautes instances du FMI d’ici avril 2017, le programme pourrait déjà susciter l’intérêt d’investisseurs pour le pays. D’autant que le Togo devrait percevoir en plus, dans le cadre de son partenariat avec la Banque Mondiale pour la période 2017-2020, une nouvelle enveloppe de 350 millions de dollars US annoncée la même semaine par la seconde institution.


Auteur : Emmanuel Atcha // Photo : Cemile Sancak, la responsable de division adjoint du département Afrique du FMI en charge du Togo © Emil Kouton

 

 

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