FESPACO 2023 : Cinéma d’Afrique et culture de la paix
L’évènement culturel le plus important, le plus ancien, également, le Fespaco, revient pour une 28ème édition, qui se tiendra du 25 février au 4 mars 2023 à Ouagadougou. 170 films ont été retenus sur 1200 pour cette édition au titre plus qu’approprié « Cinéma d’Afrique et culture de la paix ».
Par Ibrahima Sanou, à Ouagadougou
Ouagadougou, qui, en 28ème édition a plus que mérité son titre de capitale du Septième Art africain, accueille, bravant tous les défis, la prochaine grande messe, voire la plus grande du continent, du cinéma africa, le Fespaco. . « Depuis sa création en 1969, aucune édition n’a jamais été annulée, rappelle le délégué général (DG) du Fespaco, Alex Moussa Sawadogo. La dernière édition, malgré la Covid et la crise sécuritaire, a enregistré autant de monde que les précédentes, attestant du caractère fédérateur de ce festival qui a su dépasser les frontières du Burkina Faso et même de l’Afrique.” Une résilience, et une longévité qui relève de la “magie” mais pas seulement ainsi que l’explique Alex Moussa Sawadogo. . « Cet événement est une plateforme unique, parce qu’il est parvenu à rassembler tous ceux qui s’intéressent à l’audiovisuel africain et qui viennent s’y abreuver pour dénicher de nouvelles pépites, produire de nouveaux contenus, trouver des producteurs et des partenaires.»
“ Un comité de sélection panafricain ”
Un événement que ce dernier suit depuis de longues années avant d’être invité à en prendre la direction. « C’est la première fois qu’un privé est nommé à la tête du FESPACO. Après avoir été chargé de la Presse et de la Culture à l’ambassade du Burkina Faso en Allemagne, j’ai créé et dirigé pendant plusieurs années un festival consacré aux cinémas africains à Berlin (le Festival des films d’Afrique de Berlin – AFRIKAMERA, NDLR). » Et il ne tardera pas à y mettre sa touche. « Quand j’ai pris les rênes du Fespaco, ma première initiative a consisté à mettre en place et diriger un comité de sélection panafricain composé de professionnels originaires des six grandes régions du continent qui choisissent les œuvres que nous recevons, et dont le travail quotidien consiste exclusivement à visionner des films. »
Résultat, 170 films ont été retenus sur 1200. Dont 15 films long métrage en lice pour succéder à La femme du fossoyeur du Somalien Khadar Ahmad, l’Etalon d’Or de Yennenga de la 27ème édition, parmi lesquels Sira, de la Burkinabè Apolline Traoré. Un film de 120 minutes qui évoque le combat de Sira contre des terroristes.
“La production existe, elle est forte et dynamique”
Dans cette sélection également, 14 documentaires long métrage dont un film de 90 minutes du Burkinabè Boubacar Sangaré Or de vie. 11 films en compétition “perspectives” dont Les scarifiés du Burkinabè Wabinle Nadie.
Pour la compétition “Fespaco Shorts”, 31 films sont inscrits, 16 films d’animation, 11 séries télévisées, 12 films en compétition “Burkina Shorts et long métrage et documentaires” et 31 films des écoles de cinéma dont 6 films de l’Institut supérieur de l’image et du son (ISIS) du Burkina Faso.
Au total, une trentaine de films burkinabés ont été sélectionnés. « Ce qui montre que la production existe, elle est forte et dynamique. Le choix n’a pas été facile » confie Alex Moussa Sawadogo.
Un Fespaco sécurisé
Si le thème de cette édition, ”Cinéma d’Afrique et culture de la paix” est plus qu’approprié, le contexte, complexe dans lequel se tient, encore une fois, la manifestation, est au cœur des préoccupations des organisateurs. Le DG a ainsi indiqué qu’ils travaillent d’arrache-pied pour que tous leurs invités soient en sécurité et logés dans de bonnes conditions afin que la fête du cinéma se passe bien. Et de préciser : « Nos autorités nous accompagnent pour la sécurisation du Festival pour le bonheur de tous les professionnels et le public qui seront là ».
De même que les partenaires internationaux, institutions, producteurs, et autres membres de la grande famille du cinéma, à nouveau réunis pour célébrer le cinéma africain. Pour renforcer l’industrie cinématographique africaine plus encore. « C’est pourquoi j’ai souhaité replacer les professionnels au cœur du festival, en développant des programmes comme le FESPACO Pro ou Yennenga Coproduction : il s’agit de permettre aux porteurs de projets cinématographiques de rencontrer d’éventuels partenaires, et pour le Fespaco, de jouer pleinement son rôle de transmission et de facilitation ». Et de rappeler «Il ne faut pas oublier que si le cinéma relève de l’art, c’est aussi un produit commercial, une économie. Or, pour que cette économie soit forte et compétitive, il faut trouver de nouveaux débouchés, créer des opportunités, attirer de nouveaux talents et leur permettre de rencontrer les décideurs qui leur permettront de mener leur projet à bien. »