L’e-Learning comme solution à une éducation inclusive
En Afrique, 62% de la population a moins de 25 ans. Le nombre d’habitants sur le continent africain, actuellement d’1,4 milliard, devrait atteindre près de 2,6 milliards en 2050. La demande d’éducation continue ainsi de s’accroître, amenant les gouvernements, les sociétés civiles et professionnelles de toute l’Afrique à faire face à de grands défis.
Par Maguette Mbow
Président-fondateur de la plateforme « L’Afrique C’est Chic World »
Maître de conférences dans l’innovation numérique et la transformation digitale
A l’horizon 2030, les jeunes africains représenteront plus de 600 millions d’individus, à insérer professionnellement, pour seulement 740 universités à travers le continent.
A ce déséquilibre évident, s’ajoutent d’autres défis. A commencer par les difficultés logistiques et l’insuffisance des équipements d’enseignement en Afrique. Les coûts hors de portée des études internationales pour les ménages moyens africains. Le choc social et la séparation familiale impactant les étudiants africains à l’étranger qui souvent restent des années sans retour en Afrique. Le risque d’ « exportation » permanente de l’Intelligentsia Africaine, formée dans des domaines inexistants en Afrique. L’inadéquation des programmes de formation par rapport aux besoins évolutifs du marché. Le nombre insuffisant d’africains ayant obtenu des diplômes post-bac (- de 10% en Afrique subsaharienne). Enfin, l’inclusion digitale, une priorité primordiale (accès à l’internet, à l’énergie, aux outils numériques, aux plateformes de connaissances adaptées à l’Afrique).
Aujourd’hui, plus de la moitié des enfants non-scolarisés dans le monde vivent en Afrique. Les filles et les zones rurales sont les plus touchées par cette situation. Par ailleurs, l’enseignement supérieur africain doit faire face à des défis majeurs dont la croissance des effectifs d’étudiants, qui est liée plutôt à une non-planification des structures d’accueil et à une insuffisance des ressources allouées. En 2022, l’Afrique compte 9 600 000 étudiants actifs en cycle supérieur.
Des plateformes éducatives, des logiciels et des programmes d’e-learning sont développés par des entreprises africaines tels que TooShare, Gomycode…
Au sortir de la crise pandémique mondiale COVID-19, de plus en plus de gouvernements reconnaissent les opportunités offertes par les nouvelles technologies en matière de solutions favorisant l’accès équitable à l’éducation à la formation et à l’acquisition et au renforcement de compétences et de capacités, d’améliorer la qualité d’apprentissage et d’enseignement, mais également d’émanciper économiquement les populations dans un contexte économique souvent instable.
L’investissement dans ces nouvelles infrastructures éducatives se révèlent efficace à produire un impact plus large sur le développement personnel et professionnel des communautés africaines en les encourageant à participer à l’économie mondiale fondée aujourd’hui sur le savoir.
En parallèle, plusieurs projets d’infrastructures de grande échelle, portés par l’alliance Smart Africa en collaboration avec les états africains, permettent de renforcer la connectivité et la transition digitale sur le continent avec la dématérialisation des procédures, l’accès à l’internet haut-débit, mais aussi aux technologies et équipements mobiles avec notamment de faibles coûts d’accès aux smartphones «low-cost», visant spécifiquement le marché africain. Ainsi, le téléphone portable devient l’outil de communication le plus utilisé en Afrique pour se connecter, interagir, partager des contenus.
Parallèlement à cette expansion rapide du marché, des plateformes éducatives, des logiciels (Learning Management System) et des programmes d’e-learning sont développés par des entreprises africaines tels que TooShare, Gomycode…
« A l’heure où l’Afrique s’achemine vers la création d’un marché unique avec la ZLECAF, l’e-learning doit permettre de changer la donne«
Toutefois, en dépit de ces investissements, des problèmes systémiques, entravant les progrès, persistent au sein des communautés africaines : manque d’enseignants qualifiés, de ressources matérielles, contenus inadaptés pour l’e-learning et non pertinents par rapport au marché de l’emploi etc…
Bien que les technologies permettent d’améliorer l’accès à l’éducation, elles creusent aussi les inégalités entre les populations des zones urbaines et rurales. L’objectif majeur est de réduire cette « fracture numérique » sur le continent pour démocratiser l’éducation en Afrique et la rendre accessible à des millions de jeunes pour leur permettre d’exploiter tout leur potentiel, qui aujourd’hui, freiné par le filtre social, culturel et économique au stade actuel d’émergence du continent.
A l’heure où l’Afrique s’achemine vers la création d’un marché unique avec la ZLECAF, l’e-learning doit permettre de changer la donne grâce à ses innovations numériques éducatives, immersives et inclusives avec des solutions d’enseignement en ligne à destination de toutes les communautés enseignantes & apprenantes (urbaines et rurales) d’Afrique, dans le but d’assurer la continuité & l’inclusion pédagogique, d’améliorer le taux de scolarisation, de favoriser l’insertion professionnelle des jeunes & le développement de l’entrepreneuriat, au service du développement humain et du bien-être des populations africaines.
Parcours de Maguette MBOW, Fondateur « L’AFRIQUE C’EST CHIC WORLD »
D’origine sénégalaise, Monsieur Maguette MBOW est entrepreneur et professeur dans l’innovation numérique et la transformation digitale des entreprises, institutions publiques et privés. Maguette MBOW a travaillé pendant plus de 20 ans en tant que directeur du département digital et de la stratégie numérique pour les plus grandes multinationales européennes avant de fonder L’AFRIQUE C’EST CHIC WORLD (Plateforme d’innovations économique, sociale et culturelle pour l’Afrique). Maguette MBOW est passionné par l’industrialisation et la transformation digitale en Afrique. Avec son expérience, il aide les Etats et les sociétés privées à la relocalisation d’industries créatives en Afrique et conçoit des programmes pédagogiques pour l’entrepreneuriat et l’employabilité multisectoriels des jeunes en Afrique.
Contexte, vocation et objectifs de « L’AFRIQUE C’EST CHIC WORLD »
L’AFRIQUE C’EST CHIC WORLD est une nouvelle plateforme d’innovations économique, sociale et culturelle génératrice de bien-être, d’industries, de startups et d’emplois en Afrique. L’idée est de promouvoir une image positive de l’Afrique et de contribuer à l’industrialisation et la transformation digitale du continent, en collaboration avec les secteurs privé et public pour générer des industries créatives, en développant l’entreprenariat et l’employabilité des africains sur le Continent. L’entreprise travaille sur la promotion de 9 secteurs d’activités identifiées comme étant des gisements d’emplois pour le continent.