Destinations d’investissement : pourquoi les Seychelles et Maurice sont en tête en Afrique
Un nouveau rapport signé Rand Merchant Bank (RMB) place les deux îles de l’océan Indien — Seychelles et Maurice — en tête des pays africains les plus attractifs pour l’investissement. Pour les investisseurs, ces micro‑économies offrent aujourd’hui davantage de garanties dans la stabilité, l’innovation et le développement humain que des géants comme l’Égypte, l’Afrique du Sud ou le Maroc. Analyse.

Le rapport Where to invest in Africa 2025 de RMB évalue 31 pays africains, représentant près de 92 % du PIB continental et 75 % de sa population, selon 20 indicateurs regroupés en quatre piliers : performance économique, accessibilité et innovation, stabilité économique et climat d’investissement, développement humain.
Seychelles et Maurice : des micro‑économies en tête
Seychelles conserve la première place grâce à « ses niveaux élevés de liberté personnelle, de développement humain et un environnement économique stable ». Maurice se classe 2ᵉ pour son orientation vers l’innovation, la liberté économique et un revenu par tête parmi les plus élevés d’Afrique. Son cadre réglementaire solide et transparent renforce également son attractivité.
Ces micro‑économies devancent des géants africains : l’Égypte se place 3ᵉ, l’Afrique du Sud 4ᵉ et le Maroc 5ᵉ, malgré leur taille et leur population beaucoup plus importantes. Cette hiérarchie reflète l’importance croissante de la qualité institutionnelle et de la prévisibilité plutôt que de la seule taille du marché.
Isaah Mhlanga, Chief Economist chez RMB, souligne : « Au cours de l’année écoulée, le paysage de l’investissement en Afrique a été marqué par d’importants changements politiques et stratégiques… La redirection des flux mondiaux de capitaux est en train de transformer la manière dont les économies africaines interagissent avec le reste du monde, passant de la dépendance à la résilience et à l’autodétermination. »
Une attractivité basée sur la stabilité et l’innovation
Le rapport met en avant que les investisseurs privilégient désormais la maturité des écosystèmes, la prévisibilité du cadre réglementaire et la capacité d’innovation. Les indicateurs d’accessibilité et d’innovation sont montés en puissance, supplantant la simple taille du marché. Certaines économies comme le Nigeria ou le Kenya, malgré leur potentiel, voient leur attractivité relative diminuer si les réformes sont tardives ou les monnaies dévaluées.
Cependant, RMB rappelle que la petite taille des îles constitue un facteur limitant : la dimension du marché intérieur reste restreinte et les économies peuvent être vulnérables aux chocs externes. Maurice et les Seychelles appartiennent à la catégorie des « Global Connectors », des économies avancées mais de taille modeste, ce qui doit être pris en compte par les investisseurs.
La compétitivité africaine repose sur la qualité des institutions, l’efficacité réglementaire, le capital humain et l’innovation
Le succès des îles‑État souligne que la compétitivité africaine repose sur la qualité des institutions, l’efficacité réglementaire, le capital humain et l’innovation. Le Maroc, 5ᵉ du classement, bénéficie de sa forte performance en connectivité, innovation et stabilité économique. Pour les autres pays, le message est clair : il ne suffit plus d’avoir un grand marché, il faut aussi un écosystème fiable et agile.
Le rapport conclut que « la transition en cours sur l’ensemble du continent » repose sur une transformation profonde des structures économiques, et non sur la seule course à la taille des marchés. Les économies africaines doivent combiner croissance et qualité pour attirer les investisseurs.
Maurice et les Seychelles restent des valeurs sûres pour les investisseurs cherchant un point d’entrée solide en Afrique
Maurice et les Seychelles restent des valeurs sûres pour les investisseurs cherchant un point d’entrée solide en Afrique. Le classement RMB 2025 confirme que les micro‑économies bien régulées et stables offrent des avantages supérieurs aux marchés plus vastes mais plus exposés aux risques. Pour le continent, l’objectif est désormais de construire des écosystèmes robustes, innovants et centrés sur le capital humain pour renforcer l’attractivité globale de l’Afrique.
Consulter le rapport : Where to invest in Africa 2025



