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Davos 2019 Alibaba choisit l’Afrique plutôt que l’Europe

Face à un monde de plus en plus inquiet, l’Afrique, présente au Forum de Davos, le rendez-vous des décideurs de la planète, incarne l’avenir. Le patron du géant du E-commerce chinois Alibaba, n’a pas manqué, comme d’autres, de saluer le dynamisme du continent, une terre d’investissement aujourd’hui incontournable…

Par Assanatou Baldé

L’époque où les médias occidentaux titraient au début des années 2000 « l’Afrique est maudite » est définitivement révolue. Désormais le futur se rêve en Afrique. A Davos, elle était bien au rendez-vous pour faire valoir ses atouts. Parmi les dirigeants du continent qui ont participé au Forum, réunissant depuis maintenant 48 ans, les politiques et décideurs économiques du monde entier, le président rwandais Paul Kagamé, le chef d’État Ouganda, Yoweri Musevini, le Premier ministre d’Éthiopie Abiy Ahmed, son homologue libyen Faeiez Al Serrag, ainsi que le chef du gouvernement d’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa. Parmi les personnalités de la société civile, le docteur congolais Denis Mukwege, qui soigne les victimes de violences sexuelles en République démocratique du Congo, et récent prix Nobel de la paix.

« L’Europe s’inquiète de demain, l’Afrique pas »

Rares sont aujourd’hui les dirigeants économiques qui font des affaires sans y inclure l’Afrique. Jack Ma, le fondateur du géant chinois de l’e-commerce Alibaba, a bien compris que le continent est synonyme de multiples opportunités. Il a ainsi affirmé, lors d’une conférence de presse à Davos, en présence du président rwandais Paul Kagamé, les ambitions de sa société en Afrique, saluant le potentiel économique du continent, qu’il estime plus propice pour les affaires qu’une « trop inquiète » Europe face à l’expansionnisme de Pékin. Selon Jack Ma, « l’Afrique ressemble à la Chine d’il y a vingt ans, avec tant de jeunes gens qui ne redoutent pas l’avenir. L’Europe s’inquiète de demain, l’Afrique pas ». Alors qu’aujourd’hui, le monde est miné par la suspicion, « l’Europe s’inquiète trop : on y demande comment peut-on réguler ceci ? Comment peut-on se protéger ? Du coup nous n’allons pas d’abord dans les pays européens, nous allons là et où l’on croit en nous, en Afrique », a-t-il réitéré.

Des mots déjà transformés en acte, puisque le géant du commerce électronique chinois a créé début novembre 2018 une plateforme de commerce en ligne, au Rwanda, qu’il estime comme étant le futur plus grand hub du continent. Pour le chef d’entreprise, l’Afrique, qui abrite, 1,2 milliards de personnes, dotée d’une population jeune, offre « un potentiel colossal aux firmes technologiques » mais à conditions que « les infrastructures et Internet soient accessible pour tous ». Il a ainsi appelé les gouvernements africains à prendre cela en compte et à ne pas couper internet, au risque de se « nuire à eux-mêmes ».

Des réformes structurelles nécessaires pour faire face à la mondialisation

Le continent africain qui passera en 2050 à 2,5 milliards de populations a de multiples défis à relever et devra trouver un moyen de mettre sur le marché de l’emploi la jeunesse, qui souffre actuellement du chômage de masse, qui la pousse souvent à l’exil vers les pays européens.

En attendant, comme le souligne la Banque africaine de développement (BAD), le continent qui est désormais à la croisée des chemins face à une mondialisation constamment en mutations, devra effectuer de profondes réformes structurelles pour diversifier son économie » afin de relever ses multiples défis.

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