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Daniel Tjongarero : pilote du développement du motorsport en Namibie

Daniel Tjongarero, président de la Fédération de sport automobile de Namibie, s'engage à promouvoir le motorsport tout en contribuant au développement économique et social de son pays. Dans cette interview, il partage sa vision, ses défis et les opportunités qu’il voit pour l’avenir de ce sport en Namibie et en Afrique.

Daniel Tjongarero est une figure incontournable du motorsport en Namibie. En tant que président de la Fédération de sport automobile de Namibie, il joue un rôle central dans le développement de cette discipline en Afrique australe. Avocat de profession, Daniel est avant tout un passionné de sport automobile. Dès son plus jeune âge, il a su se tourner vers cette discipline qu’il a rapidement embrassée à la fois comme compétiteur et comme organisateur.

Une passion précoce pour le sport automobile

« Je m’appelle Daniel, et je suis le président de la Fédération de sport automobile de Namibie. De profession, je suis avocat, mais ma véritable passion a toujours été le sport automobile, surtout en tant que compétiteur. J’ai toujours aimé les voitures et l’univers du motorsport. Cette passion m’a conduit à fonder un motoclub à la maison », raconte Daniel avec enthousiasme.

Originaire de Namibie, il a grandi dans un pays où les opportunités de pratiquer des sports mécaniques étaient limitées, mais cela ne l’a pas empêché de se lancer dans cette voie. Très jeune, il a saisi l’opportunité de créer un club et de participer à des compétitions. Une initiative qui allait marquer le début d’une carrière dédiée à l’essor du motorsport en Namibie. « J’ai fondé le motoclub à Namibie, et cela m’a permis d’attirer quelques membres et de participer à des compétitions », se souvient-il.

Le chemin vers la présidence de la Fédération de sport automobile

Fort de son expérience au sein du motoclub, Daniel a progressivement gravi les échelons de la fédération. Son engagement a été remarqué, et il a été élu président de la Fédération de sport automobile de Namibie en 2016. Depuis cette date, il œuvre sans relâche pour développer la discipline à l’échelle nationale et internationale. « Grâce à ma position au sein du motoclub, j’ai été élu membre du comité d’administration de la Fédération. Cela m’a permis d’être élu président de la fédération en 2016, et j’exerce cette fonction depuis lors », explique Daniel avec une modestie qui cache la détermination de son parcours.

Le développement du motorsport en Namibie : Un enjeu stratégique

Lorsqu’on évoque les raisons de sa présence à l’Assemblée générale de la Fédération internationale de sport automobile, Daniel insiste sur l’importance de ces rencontres pour l’avenir du sport en Namibie. « Nous sommes ici pour l’Assemblée générale de la Fédération internationale. C’est un moment essentiel pour échanger sur les défis du sport, les projets de développement et les besoins de nos fédérations. C’est un espace où l’on peut partager nos expériences, mais aussi poser des questions et faire entendre nos voix. Pour nous, c’est aussi l’opportunité de discuter des financements, des budgets et de nos projets », précise-t-il.

Au-delà des aspects administratifs et financiers, Daniel met également en lumière l’importance des échanges directs, souvent plus fructueux que les discussions à distance par e-mail ou téléphone. « L’Assemblée générale permet une interaction en face-à-face, et c’est crucial, car cela permet de mieux faire passer nos préoccupations et de renforcer nos relations avec les autres pays », ajoute-t-il.

Nous voulons nourrir les jeunes talents, les identifier, les former et leur offrir un cadre pour évoluer

L’un des principaux objectifs de Daniel et de la Fédération de sport automobile de Namibie est de nourrir les jeunes talents. « Nos objectifs sont principalement locaux, car nous voulons nourrir les jeunes talents, les identifier, les former et leur offrir un cadre pour évoluer. Nous avons des programmes de développement en place pour cela », explique Daniel. Cette démarche vise à former non seulement les pilotes, mais aussi les officiels et toutes les personnes qui participent au fonctionnement de la discipline.

Bien que la Namibie soit un pays relativement petit, avec une population de seulement trois millions d’habitants, elle parvient à offrir une large palette de disciplines liées au sport automobile. « Nous proposons environ neuf catégories de compétitions, allant du motocross à l’enduro, en passant par le karting, le drag racing, le gymkhana, les courses sur circuit, le drift, etc. Cela permet de donner des options à tout le monde », souligne Daniel.

Le grand défi est de créer des conditions d’accessibilité, notamment pour les enfants qui n’ont pas forcément les moyens d’acheter du matériel coûteux

Comme dans de nombreux pays africains, le financement reste un des principaux défis pour le développement du motorsport en Namibie. « Le sport automobile est coûteux, et cela reste une barrière pour beaucoup de jeunes qui rêvent d’y participer. Nous cherchons à rendre le sport plus accessible en travaillant avec des sponsors pour créer des opportunités », explique-t-il. Une grande partie de ces efforts consiste à attirer des partenaires privés qui peuvent soutenir la fédération et ses programmes, tout en créant une dynamique d’entreprise autour du sport.

Daniel évoque également la nécessité d’améliorer les infrastructures et les conditions d’accès à ces sports. « Le grand défi est de créer des conditions d’accessibilité, notamment pour les enfants qui n’ont pas forcément les moyens d’acheter du matériel coûteux. Nous avons mis en place des initiatives pour les aider à participer en subventionnant des cartes et en mettant en place des partenariats avec des entreprises », précise-t-il.

Le sport crée des emplois, il stimule l’économie locale, et il peut également avoir un impact sur le développement personnel des jeunes

Selon Daniel, le sport a un potentiel considérable non seulement sur le plan social, mais aussi économique. « Le sport crée des emplois, il stimule l’économie locale, et il peut également avoir un impact sur le développement personnel des jeunes, en leur inculquant des valeurs de discipline, de persévérance et de travail en équipe », affirme-t-il. Cependant, il reconnaît que les ressources sont limitées et que le chemin reste semé d’embûches.

Dans ce contexte, le rôle des entreprises est fondamental. « Nous cherchons à collaborer avec des entreprises locales et internationales pour renforcer le financement du sport. Cela permet de développer des projets à long terme et de donner aux jeunes la chance de se lancer dans des carrières prometteuses », explique Daniel.

Le potentiel est énorme, mais il faut du temps et de la persévérance pour surmonter les obstacles

Malgré les nombreux défis, Daniel reste optimiste quant à l’avenir du motorsport en Namibie et en Afrique. « Le potentiel est énorme, mais il faut du temps et de la persévérance pour surmonter les obstacles. Nous devons continuer à travailler sur l’accessibilité, le financement et le développement des talents. Et avec le soutien de nos partenaires, je suis convaincu que nous réussirons à faire du motorsport un sport encore plus populaire et respecté en Namibie et en Afrique », conclut-il.

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