L’édition 2020 de Crystal Ball Africa (CBA) s’est tenue à Accra le 16 janvier . Cette conférence d’affaires panafricaine annuelle réunit des dirigeants d’entreprises, investisseurs, décideurs politiques pour discuter des tendances et des changements politiques qui auront un impact sur le secteur privé au cours de la nouvelle année. Et pour sa 7e édition, organisée entre autre par AB David and Law, AfroChampions et l’Association of Ghana Industries (AGI), la rencontre avait pour fil conducteur la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA/AfCFTA) et les nombreuses opportunités qu’elle offre au secteur privé. A condition de s’y préparer…
Par Bilkiss Mentari
Avec l’arrivée de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA/AfCFTA), la plus grande zone de libre-échange du monde, les entreprises africaines devraient bénéficier des premières opportunités de ce changement du jeu à partir de la mi-2020. Du moins c’est la certitude qui aura réuni, à Accra le 16 janvier, des dirigeants d’entreprises, investisseurs, décideurs politiques pour la 7éme édition de Crystal Ball Africa (CBA). Les organisateurs, dont le cabinet AB David and Law, AfroChampions et l’Association of Ghana Industries (AGI), de cette rencontre panafricaine et annuelle qui a vocation à nourrir des discutions autour des tendances et des changements politiques qui auront un impact sur le secteur privé au cours de la nouvelle année, ne s’y seront pas trompés. La Zleca sera au cœur des échanges de l’agenda africain 2020. Pour les acteurs publics et privés du continent, comme pour leurs partenaires et investisseurs internationaux.
C’est pour mieux en saisir les enjeux, et les opportunités, que 200 personnalités, d’Afrique et du monde, étaient invités à Accra. Parmi lesquels Albert Muchanga, commissaire pour le commerce et l’industrie au sein de l’Union Africaine, David Luke, coordinateur African Trade Policy Centre ; Abena Osei-Poku directeur général chez Barclays Bank Ghana, ou encore Paulo Gomes, fondateur de Constelor Investment Holdings. Des experts avant tout.
« Les opportunités pour le secteur privé africain sont infinies… »
« Je travaille au Département du commerce et de l’industrie de la Commission de l’Union africaine en Éthiopie. Je suis un expert principal du commerce des services et je travaille sur les négociations de la ZLECAF. Je participe à Crystal Ball Ball Africa 2020 pour faire connaître les négociations sur les services et leur importance pour la création du marché unique africain, souligne ainsi Béatrice Chaytor. Les opportunités pour le secteur privé africain sont infinies. Il s’agit d’un marché de 1,2 milliard de personnes. La réduction des tarifs, la suppression des barrières non tarifaires, la simplification des procédures douanières, la suppression des restrictions au commerce des services se feront dans le cadre de la ZLECA. Des chaînes de valeur régionales seront développées, ce qui rendra diverses industries très compétitives. L’expansion des activités commerciales à travers le continent aidera le secteur privé à accéder à de nouveaux marchés. »
Autant d’opportunités à saisir pour les opérateurs privés du continent… A condition de s’y préparer. « Le secteur privé doit mieux s’organiser pour profiter des opportunités offertes par la ZLECAf, poursuit Béatrice. Le secteur privé africain devrait rechercher des partenariats avec d’autres pour apporter des investissements et augmenter la capacité de production afin d’améliorer leur compétitivité collective. Il devrait plaider pour plus de recherche et de développement de la part des gouvernements, s’associer avec des universitaires, chercher à avoir une voix forte dans la formulation des politiques au niveau national. Le secteur privé africain, en particulier les PME, devrait être aidé à mieux s’organiser, recevoir des subventions pour le développement de produits ou de services, des incitations fiscales pour la création d’emplois. Il devrait être inclus dans les missions commerciales dans d’autres pays, et avoir accès aux informations, bénéficier de prêts concessionnels pour développer et moderniser leurs entreprises… »
« La réussite du marché commun africain dépend de la capacité des entreprises africaines – de toutes tailles – de relever le défi du libre-échange, tout en développant leur activité »
« La réussite du marché́ commun africain dépend de la capacité́ des entreprises africaines – de toutes tailles – de relever le défi du libre-échange, tout en développant leur activité́, explique Anne-Elvire Esmel, Directrice des Programmes, Comité Exécutif AfroChampions. Nous avons commencé́ à nous faire connaitre en 2018 à travers des roadshows destinés à rencontrer associations professionnelles et chambres de commerce pour échanger avec les entrepreneurs, comprendre leurs interrogations et leurs inquiétudes sur la ZLECA mais aussi les encourager et leur expliquer que, s’ils allaient bientôt être confrontés à une plus grande concurrence dans leurs pays respectifs, ils auraient également la capacité́ de penser plus grand et plus loin en pénétrant d’autres marchés, dans les pays voisins voire dans d’autres régions du continent. Les conversations à Accra au sein de CBA s’inscrivent complètement dans cette démarche de sensibilisation au plus près du terrain – et c’était notre principal objectif en participant à l’évènement. »
Au menu des échanges : règles d’origine, mécanismes de règlements des différends et recours en cas de législation non conforme au Traité ZLECA, enjeux de standardisation, etc. Des conseils, des recommandations destinées à élaborer « des ‘boites à outils ZLECA’ permettant à̀ chaque entrepreneur d’avoir une synthèse de l’information clé́ dont il a besoin pour opérer selon les nouvelles règles et d’évaluer sa position de marché pour déterminer, au sein de ces nouvelles règles toujours, les leviers à actionner pour développer son activité́ ».
Tout l’intérêt de ce CBA : informer et sensibiliser la communauté́ d’affaires en vue de susciter une prise de conscience.