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Cameroun Un nouveau souffle pour la filière café

Selon le Conseil interprofessionnel du cacao et du café (Cicc), la production annuelle est passée de 150 mille tonnes dans les années 1990 à 20 mille tonnes de nos jours. Lancée il y a trois ans, le programme « New generation » devait relancer la production caféière au Cameroun en misant sur les jeunes…

 

Mahamat Ben Abdel, à Yaoundé

Lancée depuis trois ans, le programme « New generation » visait à relancer la production caféière au Cameroun. Alors que, selon le Conseil interprofessionnel du cacao et du café (Cicc), la production annuelle est passée de 150 mille tonnes dans les années 1990 à 20 mille tonnes de nos jours. Seulement, cette ambition gouvernementale peine à imprimer sa marque. Et la production poursuit sa chute au fil des années. Pour encourager cette filière, ses acteurs ont décidé de miser sur la jeunesse. Depuis deux ans, ils ont à cœur le rajeunissement des caféières et des producteurs, dont la moyenne d’âge est de 60 ans. En décembre 2017, une évaluation de ce programme consacré aux jeunes, a révélé que 95 jeunes sont allés au bout du processus, mettant en place un hectare de caféier chacun. Soit 95 ha de nouveaux vergers. Cette année, on annonce l’enrôlement de 300 jeunes. Pour le président du Conseil interprofessionnel du cacao et du café, Apolinaire Ngwé, l’implication des jeunes dans la relance de cette filière s’impose. « Grâce aux jeunes, à la disponibilité de la semence, d’ici trois ans, nous pouvons relever la courbe de la production ».

Une tendance prometteuse

En lançant mercredi, 4 avril dernier, la sixième édition du Festival du café (Festicoffee), le ministre du Commerce (Mincommerce), Luc Magloire Mbarga Atangana a échangé avec les producteurs. A Yaoundé, le Festicoffee a permis d’évaluer les avancées enregistrées dans la filière. La tendance est prometteuse selon Michael Ndoping, directeur général de l’Office national du café et du cacao (Oncc), Mouen Bedimo, directeur général adjoint de l’Institut de Recherche agricole pour le développement (Irad) et Omer Maledy, secrétaire exécutif du Cicc. Tous ont salué l’introduction des variétés de semences améliorées mises à la disposition de nombreux caféiculteurs et des initiatives visant à encourager la culture et la consommation du café à travers le pays.

Le volume de café transformé localement est passé de 3.786 tonnes à 5.610 tonnes, soit une hausse de 48 %

Selon l’Interprofession, le Cameroun a produit 20 270 tonnes de café pour le compte de la campagne caféière 2016-2017. Un résultat en régression comparativement à la campagne 2015-2016 durant laquelle il a enregistré 25 500 tonnes. Seulement 2% de cette production est consommé localement. Toutefois, d’une campagne à l’autre, entre 2015/2016 et 2016/2017, le volume de café transformé localement est passé de 3.786 tonnes à 5.610 tonnes, ce qui équivaut à une progression de 48 %. En 2014 et 2015, le Cameroun transformait seulement 448 tonnes de son café. En l’espace de trois campagnes, les quantités transformées localement ont ainsi bondi de 1.150 %. Selon M. Mbarga Atangana, «aujourd’hui, le Cameroun figure parmi les 80 pays, dont cinq africains, à l’avant-garde de la promotion de la consommation locale». 

Objectif 2020 : production de 160.000 tonnes de café

Le gouvernement a adopté, le 30 septembre 2014, un Plan de relance et de développement des filières cacao et café à l’horizon 2020, avec pour ambition de porter, à l’échéance 2020, la production de cacao à 600.000 tonnes et celle du café à 160.000 tonnes, dont 125.000 tonnes de café robusta et 35.000 tonnes de café arabica. Ce plan venait compléter, en ce qui concerne le café, la stratégie de développement de la Filière, élaborée en 2010 par le ministère du Commerce (Mincommerce) avec le concours notamment du Centre du commerce international de Genève.


 

Mahamat Ben Abdel, à Yaoundé

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