Avec une population estimée à près de 25 millions d’habitants, le poumon économique de la sous-région compte actuellement 22 millions d’abonnés mobiles pour un taux de pénétration internet de 25%.
Par Didier Ndengue à Douala
Le marché de la téléphonie mobile est fleurissant au Cameroun. Dans ce pays de la sous-région Afrique centrale d’environ 25 millions d’âmes, les smartphones de dernière génération sont les plus prisés. Ils se vendent comme des petits pains. Certains utilisateurs aiment se rendre directement dans les points de vente agréés pour s’en procurer, pendant que d’autres préfèrent passer leurs commandes sur la plateforme d’achat en ligne Jumia pour être livrés à domicile. Jumia confirme ainsi la tendance : le marché de la telephonie mobile contribue à hauteur de 3,5 % au Produit Intérieur Brut du Cameroun.
6,13 millions d’abonnés Internet
En effet, chaque année, Jumia mène une enquête approfondie sur l’évolution du marché de la téléphonie mobile et d’Internet dans les pays où elle opère. Cette année, le CEO de la filiale camerounaise, l’Ivoirien Koné Dowogonan n’a pas dérogé à la règle. Le 14 mars, le jeune patron a rendu public le résultat de l’enquête réalisée sur l’année 2017. Il en découle que sur une population d’environ 25 millions d’habitants, on y enregistre 6,13 millions d’abonnés Internet. Soit un taux de pénétration de 25% contre 18% il y a environ deux ans.
Malgré sa progression, le leader d’ Afrique centrale a encore du chemin à faire pour rivaliser avec certains pays du continent en termes de connectivité mobile et Internet. « L’écosystème n’a pas beaucoup évolué », regrette Emmanuel Forsong, CEO de Yoomee Mobile. Le patron du premier opérateur de téléphonie mobile privé 100% camerounais souligne toutefois : « le taux de pénétration de l’internet à doubler en une décennie grâce au fort taux de pénétration des smartphones ». Plus loin, le rapport de Jumia révèle que le nombre d’abonnés mobiles actifs (en termes d’usage de la carte SIM) est en baisse. Cette baisse, selon les auteurs de l’étude, est liée essentiellement aux mesures réglementaires et sécuritaires mises en place par les autorités camerounaises. En effet, le gouvernement oblige les opérateurs de téléphonie mobile à déconnecter toutes les cartes SIM non enregistrées.
Le marché de la téléphonie en hausse
Reste que le marché des smartphones connait un boom significatif, au Cameroun, comme dans l’ensemble du continent. Cette avancée se justifie par le fait qu’il existe de plus en plus de smartphones de qualité à moindre coût. L’autre levier est le développement du Mobile money qui a pris de l’ampleur et enfin les réseaux sociaux qui occupent une place de plus en plus prépondérante dans la vie quotidienne des Camerounais. « Avec une augmentation constante de téléphones abordables entrant sur le marché camerounais et, en prenant en compte la trajectoire de croissance entre 2016 et 2017 (31%), il est possible que d’ici la fin de 2018, la pénétration atteigne 100% d’abonnements mobiles », projette Koné Dowogonan. « Bien que le taux de pénétration des smartphones ne soit pas aussi élevé que dans les pays plus développés, ce secteur possède tout de même l’une des croissances les plus fortes au Cameroun (à deux chiffres en tout cas) », conclut Jean-Jacques Essome Bell, Managing Director SAC International (Strategy & Analytics Consulting).