Biashara Afrika 2024 : vers une intégration économique et une transformation numérique de l’Afrique
Le Forum Biashara Afrika 2024 a réuni à Kigali des acteurs publics et privés autour du thème « Oser inventer l’avenir de la ZLECAf ». Cet événement visait à renforcer l’intégration économique et la transformation numérique du continent en abordant les défis structurels et en mettant en avant le rôle clé du secteur privé, pour favoriser le commerce intra-africain et développer les infrastructures numériques essentielles à la croissance économique de l'Afrique.
Du 9 au 11 octobre 2024, le Forum Biashara Afrika s’est tenu à Kigali, au Rwanda, sous le thème « Oser inventer l’avenir de la ZLECAf ». Cet événement, organisé par le Secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) en partenariat avec le gouvernement rwandais, visait à unir les secteurs public et privé pour relever les défis structurels et politiques entravant le développement économique du continent. Avec des acteurs clés comme MTN, le forum a permis d’aborder des sujets cruciaux pour le commerce intra-africain et la transformation numérique.
Encourager le commerce intra-africain pour atteindre l’Agenda 2063
L’Agenda 2063, le plan de développement de l’Union africaine, vise une « Afrique intégrée, prospère et pacifique, dirigée par ses propres citoyens ». Pour atteindre ces ambitions, la Banque africaine de développement (BAD) souligne la nécessité pour le continent de maintenir une croissance soutenue d’au moins 7 %. Cependant, en 2023, l’Afrique n’a atteint qu’une croissance de 3,1 %, en baisse par rapport aux 4,1 % de l’année précédente. Pour stimuler cette croissance, la ZLECAf entend créer un marché unique pour les 1,3 milliard d’habitants de l’Afrique, avec un PIB combiné de 3,4 trillions de dollars.
Cependant, le commerce intra-africain reste un défi. Alors qu’en Asie de l’Est, il représentait plus de 40 % du commerce régional en 2021, en Afrique, il était de 14,5 %, avec une baisse à 13,7 % en 2024. Le succès de la ZLECAf pourrait générer jusqu’à 450 milliards de dollars de revenus supplémentaires d’ici 2035, mais cela nécessite des investissements majeurs dans l’économie numérique.
Le secteur : Un acteur clé pour l’infrastructure numérique
Lors du Forum, MTN a réaffirmé son engagement à soutenir l’intégration africaine grâce à ses infrastructures numériques. Avec plus de 280 millions d’abonnés, MTN joue un rôle essentiel en facilitant la connectivité à travers le continent. Que ce soit pour les petits commerçants utilisant MoMo (le service de Mobile Money), les entrepreneurs connectés via Ayoba, ou les grandes entreprises utilisant l’infrastructure Bayobab, MTN met en avant l’importance d’un réseau numérique solide.
Thato Motlanthe, directeur par intérim du développement durable et des affaires corporatives chez MTN, a souligné l’importance des réformes réglementaires pour réduire les coûts et encourager les investissements. « En réformant la politique, l’accessibilité pour les consommateurs et les investissements par les opérateurs peuvent être améliorés. Par exemple, les taxes et frais représentent 30 % des revenus du secteur, ce qui pourrait être réinvesti pour stimuler la croissance », a-t-il déclaré.
L’Afrique subsaharienne comptera plus de 230 millions d’emplois numériques d’ici 2030, mais le déficit de compétences est l’un des plus importants au monde
L’Afrique fait face à un déficit d’infrastructures estimé à 100 milliards de dollars, selon la BAD. Pour y remédier, des efforts conjoints entre secteurs sont nécessaires. Mais le développement de la « soft infrastructure », comme l’éducation et les compétences numériques, est tout aussi crucial. Thato Motlanthe a annoncé la création de l’Académie des compétences MTN, visant à former la prochaine génération de professionnels du numérique en Afrique. « L’Afrique subsaharienne comptera plus de 230 millions d’emplois numériques d’ici 2030, mais le déficit de compétences est l’un des plus importants au monde», a-t-il précisé.
C’est dans ce sens que le forum s’est notamment intéressé à la question des paiements numériques transfrontaliers. Selon Mapula Bodibe, PDG de MTN Rwanda, « la capacité à faciliter des transactions transfrontalières sécurisées et abordables est essentielle au succès de la ZLECAf. » Les petites et moyennes entreprises, représentant 80 % des entreprises en Afrique, bénéficieraient énormément de systèmes de paiement simplifiés. MTN, pionnier de la technologie MoMo, développe des solutions pour réduire les coûts de transaction et aider les entreprises à accéder à de nouveaux marchés.
La transformation numérique de l’Afrique est une responsabilité partagée
Les discussions se sont poursuivies autour d’une conviction : la transformation numérique de l’Afrique est une responsabilité partagée. Les dirigeants africains, les entreprises et les partenaires internationaux ont ainsi été invités à collaborer pour créer un avenir où la connectivité favorise la croissance économique et l’inclusion et à contribuer à la réalisation de « l’Afrique que nous voulons », feuille de route de l’Union africaine.