« Avec Select Maghreb, nous valorisons les diasporas actives et positives » – Djamila Zeroual, présidente.
Sélect Maghreb, réseau fédérateur des diasporas fondé en 2011, organise le 10 Mars prochain à Paris la 4ème édition de son forum « Algériens de France ». Avec plus de 36 évènements organisés pour 3500 participants et près de 110 initiatives soutenues – le réseau promeut le rôle de la diaspora algérienne par la voix de sa présidente Djamila Zeroual. Interview.
Propos recueillis par ANA.
Quel est aujourd’hui le regard de la diaspora sur l’Algérie ?
L’Algérien de France aime l’Algérie, c’est dans son ADN et il est sans cesse en recherche de reconnaissance de sa mère originelle. Mais il y a toujours eu des difficultés à s’organiser dans la diaspora : chacun le faisait de son côté et au final peu de structuration, peu d’évènements… avec à la clé plus de jeux d’égos que d’opportunités de rencontres. La diaspora a donc perdu beaucoup de temps mais il faut rester confiant – et ne pas oublier de donner de la visibilité aux nouvelles générations qui s’organisent maintenant avec les nouveaux outils digitaux.
Justement, comment encourager cette génération à investir en Algérie ?
Nombreux sont les talents de la diaspora qui ont le désir de s’installer en Algérie, cependant ils font face à de nombreux freins. L’Algérie doit être plus incitative et je pense ici à plusieurs choses, telles que : la création d’une banque pour la diaspora ; la création d’une filière de transports aériens « low cost » ; la suppression du système d’équivalence des diplômes étrangers détenus par la étudiants de la diaspora… Il y a aussi la question de la remontée du plafond de rapatriement des capitaux.
En quoi le rapatriement des capitaux constitue-t-il un frein ?
Aujourd’hui seuls les expatriés (hors origine algérienne) ont la possibilité de rapatrier leur revenu à hauteur de 90% hors de l’Algérie. Ce n’est pas le cas pour la diaspora qui est souvent confrontés à payer de charges à l’étranger (prêt immobilier, impôts, etc. …). Mais il faudrait aussi créer une structure dans chaque ambassade spécialement dédiée à la valorisation de talents et des compétences de la diaspora ; multiplier les initiatives culturelles ; valoriser l’apprentissage de la langue arabe et amazigh ; ou encore créer un guichet unique dans les consulats pour faciliter les démarches des ressortissants… de quoi faire de nouveau rêver de l’Algérie.
Comment alors aidez-vous à porter ce rêve ?
Il faut d’abord que la fierté d’être Algérien se porte au-delà du drapeau que la diaspora brandit à chaque match de foot… C’est ce à quoi nous travaillons avec notre évènement « Algériens de France » qui a pour vocation de réunir les Talents de la Diaspora et de les faire connaître au plus grand nombre via nos tables rondes et notre networking. Nous cherchons à mettre en lumière des parcours atypiques et à susciter l’ambition des talents en devenir.
Et pour ces jeunes talents qui voudraient vous rejoindre, que préconisez-vous ?
Il faut garder le cap vers la réussite pour chacun, mais avoir de l’ambition pour tous. C’est pourquoi tous nos intervenants sont sélectionnés non seulement pour leur parcours d’exception mais surtout par une passion commune de partager leur savoir, leur expérience et transmettre des messages d’espoir autour de valeurs communes. Plus concrètement, nous accompagnons la diaspora grâce à un cycle d’évènements et avons déjà soutenus 109 initiatives entre les deux continents. Notre prochain forum « Algériens de France », le 10 Mars, sera donc l’occasion de les valoriser, car, encore aujourd’hui, nous avons trop rarement l’occasion de les entendre.