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ATEO 2025  : une croissance de 4 % attendue en 2025 malgré un contexte mondial incertain

Malgré un environnement mondial marqué par l'incertitude, l’Afrique devrait enregistrer une croissance économique de 4 % en 2025, selon le rapport ATEO 2025 d’Afreximbank. Porté par une hausse des exportations, une désinflation progressive et des réformes économiques, le continent fait preuve d’une résilience remarquable. Toutefois, des défis subsistent, allant des tensions géopolitiques aux effets du changement climatique, en passant par la dette publique et les inégalités sociales. Pour maintenir le cap, Afreximbank appelle à une transformation structurelle profonde, soutenue par l’intégration régionale et le développement du capital humain.

Alors que l’économie mondiale reste fragile, marquée par des tensions géopolitiques persistantes, la volatilité des prix des matières premières et un ralentissement potentiel en Chine et aux États-Unis, l’Afrique montre des signes encourageants de résilience et de redressement économique. C’est ce que souligne le rapport 2025 sur les perspectives africaines du commerce et de l’économie (ATEO), publié par Afreximbank.

Ce document prévoit une croissance du Produit Intérieur Brut réel de l’Afrique de 4 % en 2025, poursuivant une trajectoire ascendante vers 4,1 % en 2026 et 4,2 % en 2027. Une performance remarquable à l’échelle internationale, portée par une demande mondiale croissante pour les exportations africaines, une tendance à la désinflation, ainsi que par la mise en œuvre de réformes structurelles visant à diversifier les économies du continent.

41 % des économies africaines devraient enregistrer une croissance d’au moins 5 %, soit presque le double de la moyenne mondiale de 21 %

Le rapport met en avant un fait marquant : « 41 % des économies africaines devraient enregistrer une croissance d’au moins 5 %, soit presque le double de la moyenne mondiale de 21 % ». Ce chiffre illustre le rôle croissant de l’Afrique comme moteur de croissance à l’échelle globale.

Toutefois, cette dynamique n’est pas exempte de risques. Les auteurs du rapport notent que « le ralentissement économique aux États-Unis et en Chine pourrait également avoir un impact sur les conditions financières internationales et sur la demande pour les ressources africaines ». À cela s’ajoutent des facteurs internes préoccupants, tels que les conflits, les instabilités politiques et les effets de plus en plus marqués du changement climatique.

La ZLECAf  représente une opportunité de renforcer l’intégration économique et les échanges intra-africains, réduisant la vulnérabilité aux chocs externes à moyen terme

En contrepartie, plusieurs éléments pourraient venir soutenir davantage cette croissance. La baisse anticipée des taux d’intérêt mondiaux, attendue dès 2025 en cas de stabilisation des tensions géopolitiques, pourrait élargir l’accès au financement pour les pays africains. Le rapport souligne également l’importance de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), qui, selon ses auteurs, « représente une opportunité de renforcer l’intégration économique et les échanges intra-africains, réduisant la vulnérabilité aux chocs externes à moyen terme ».

Assurer la soutenabilité de la dette nécessite une meilleure efficacité des dépenses publiques et une priorisation des investissements axés sur la croissance

Face aux incertitudes, les auteurs recommandent d’adopter une politique monétaire proactive, de renforcer la résilience face aux chocs climatiques et géopolitiques, de soutenir la consommation intérieure et de développer les services. À plus long terme, il est essentiel d’investir dans la diversification économique, le développement du capital humain et l’amélioration de la gouvernance publique.

L’Afrique souffre encore d’une forte dépendance aux matières premières. Le rapport appelle à « accélérer la transition structurelle vers une économie plus diversifiée et résiliente » afin de réduire l’exposition aux fluctuations des prix mondiaux. Autre préoccupation majeure : la soutenabilité de la dette. Plusieurs pays africains allouent plus de 50 % de leurs recettes publiques au service de la dette, ce qui freine les investissements productifs. Pour y remédier, « assurer la soutenabilité de la dette nécessite une meilleure efficacité des dépenses publiques et une priorisation des investissements axés sur la croissance ».

L’amélioration du capital humain est également jugée essentielle pour la transformation économique du continent. Le rapport recommande d’investir davantage dans la santé et l’éducation, en particulier dans les secteurs scientifiques et technologiques. « Renforcer la formation en sciences et technologies facilite le développement des compétences et l’allocation des talents, essentiels à la transformation structurelle », peut-on y lire.

Adresser les inégalités comme partie intégrante des objectifs de développement durable, en assurant un accès équitable à une éducation de qualité, aux soins de santé, à l’énergie, aux infrastructures de transport et aux services financiers

La croissance économique en Afrique a encore peu d’impact sur les conditions de vie de nombreuses populations, en raison d’un progrès insuffisant dans la réduction de la pauvreté. Pour y remédier, le rapport propose d’« améliorer la fourniture d’infrastructures et de services publics de base » et d’« adresser les inégalités comme partie intégrante des objectifs de développement durable, en assurant un accès équitable à une éducation de qualité, aux soins de santé, à l’énergie, aux infrastructures de transport et aux services financiers ».

Enfin, l’environnement représente un défi croissant. La multiplication des événements climatiques extrêmes et la dégradation des écosystèmes menacent les bases de la croissance. Selon Afreximbank, « la promotion de la croissance verte doit s’inscrire dans des cadres politiques cohérents, prenant en compte les besoins et les défis du continent ».

Dans ce contexte contrasté, l’Afrique avance avec détermination. En misant sur ses atouts — jeunesse, ressources, intégration régionale — et en investissant dans la transformation structurelle, le continent pourrait jouer un rôle encore plus central dans l’économie mondiale. Le rapport ATEO 2025 trace un cap réaliste, mais ambitieux, pour que cette ambition devienne réalité.

Lire le rapport complet : https://media.afreximbank.com/afrexim/African-Trade-and-Economic-Outlook-ATEO-2025-1.pdf

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