Arab-African Summit : repenser le financement du non-profit pour une solidarité durable
Du 20 au 21 novembre 2025 à Rabat, le premier Sommet arabo-africain sur le financement du secteur non lucratif entend transformer les modèles de solidarité entre le monde arabe et l’Afrique, en mobilisant finance islamique, investissement à impact et innovations numériques.

Face à la montée des besoins sociaux et au ralentissement des financements publics, le financement du secteur non lucratif en Afrique et dans le monde arabe connaît une mutation cruciale. Pour répondre à ces enjeux, EPIK Leaders, association panafricaine fondée en janvier 2025, organise le tout premier Sommet arabo-africain sur le financement du non-profit, qui se tiendra à Rabat du 20 au 21 novembre 2025. L’objectif : réinventer les modèles de financement et consolider les ponts entre acteurs publics, privés et associatifs.
Il est essentiel de diversifier les sources de financement pour réduire la dépendance à l’aide internationale
Selon Dr. Nizar Chaari, co-fondateur d’EPIK Leaders, « il est essentiel de diversifier les sources de financement pour réduire la dépendance à l’aide internationale. Les ONG doivent être capables de générer leurs propres leviers de résilience ». Cette approche prend tout son sens dans un contexte où moins de 15 % des financements publics destinés au non-profit en Afrique subsaharienne ont été maintenus à leur niveau pré-pandémie, selon le rapport 2025 de la Banque africaine de développement.
Réinventer les modèles de financement traditionnels, en mobilisant des mécanismes hybrides
Le sommet mettra l’accent sur quatre axes stratégiques. D’abord, réinventer les modèles de financement traditionnels, en mobilisant des mécanismes hybrides combinant subventions, dons privés et revenus générés par des activités sociales. Ensuite, valoriser la finance islamique et l’investissement à impact, en particulier à travers le Zakat et le Waqf, qui représentent déjà une contribution annuelle estimée à 80 milliards de dollars dans le monde musulman, selon les statistiques de l’Organisation de coopération islamique (OCI). Ces instruments pourraient être partagés avec des ONG africaines pour soutenir des projets éducatifs, sanitaires et agricoles.
La confiance des donateurs repose sur la transparence et la responsabilité
Le troisième axe concerne la gouvernance et la transparence. L’usage des technologies financières et des outils de traçabilité permettra aux donateurs et investisseurs de suivre l’impact réel des financements. « La confiance des donateurs repose sur la transparence et la responsabilité », explique Mahmoud Cherkaoui Salhi, co-fondateur d’EPIK Leaders. Enfin, le sommet ambitionne de créer un réseau arabo-africain permanent, favorisant le dialogue entre institutions, entreprises et associations, et stimulant des initiatives pilotes transfrontalières.
Les retombées attendues sont concrètes : l’élaboration d’une feuille de route commune pour un financement plus résilient, le lancement de projets pilotes dans plusieurs pays africains et arabes, et la mise en place d’une plateforme permanente de coopération. Pour EPIK Leaders, qui rassemble déjà plus de 50 000 membres et 550 clubs actifs dans 15 pays, l’événement constitue une étape majeure pour outiller la jeunesse et les acteurs associatifs dans la construction d’un avenir durable.
Réinventer la solidarité régionale
L’Afrique et le monde arabe disposent ainsi d’une opportunité historique pour réinventer la solidarité régionale, en combinant innovation sociale, finance durable et engagement citoyen. Dans un contexte où la pauvreté touche encore plus de 460 millions de personnes en Afrique subsaharienne, selon la Banque mondiale, ces initiatives pourraient transformer profondément le paysage associatif et renforcer l’impact social sur le continent.
Le Sommet arabo-africain sur le financement du non-profit n’est pas seulement une rencontre diplomatique : il s’agit d’un catalyseur pour créer des solutions concrètes, inclusives et durables, capables de soutenir l’éducation, la santé, l’agriculture et l’entrepreneuriat social sur tout le continent africain et dans le monde arabe.



