Au pays du jasmin, les choses recommencent à bouger, notamment en matière de législation relative aux start-up. Et ce n’est pas pour déplaire aux jeunes entrepreneurs tunisiens. Ameni Mansour, une jeune startupeuse, apprécie les efforts des autorités tunisiennes pour rattraper le retard accusé par rapport à ses voisins.
Par Mohamed Abdellaoui à Tunis
Les jeunes tunisiens ne manquent pas d’idées et le brin de liberté qui s’est abattu sur le pays depuis le 14 janvier 2011 a leur a fait pousser des ailes. Mais, la jeunesse tunisienne qui épouse bien son époque en étant à la pointe des nouvelles technologies et les modèles du business informatique, se sont confrontés à une législation vieillissante bien que la Tunisie fut pionnière sur le continent africain s’agissant de création de Startups.
Toujours est-il qu’à cause des événements post-révolutionnaires, le pays a perdu du terrain dans bien des domaines économiques et il tente ces derniers temps de rattraper son retard, notamment dans le domaine technologique. Ce qui n’a pas échappé à la vigilance des jeunes entrepreneurs tunisiens qui n’aspirent qu’ à une chose : disposer d’un cadre juridique adéquat à l’accompagnement de leurs projets.
Ameni Mansouri, une startupeuse qui a lancé, en janvier 2016 « Dabchy », une application pour vendre et acheter des vêtements, fait partie de ces entrepreneurs tunisiens « nouvelle génération » qui attendent avec impatience que l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) vote dans une semaine le projet de loi adopté par le conseil des ministres de Youssef Chahed en décembre 2017 : « Tant que cette nouvelle loi nous fournisse le cadre juridique dont nous avons besoin en tant que « startupeurs » pour exercer légalement notre activité économique, elle sera la bienvenue. Peu importe si c’est tardif. Mais, ne dit-on pas qu’il vaut mieux tard que jamais ? »
« Cette loi va enfin donner une reconnaissance juridique aux startups tunisiennes »
« Cette loi va enfin donner une reconnaissance juridique aux startups tunisiennes. Nous avons jusque-là eu un statut de PME (petite et moyenne entreprise)avec les contraintes fiscales qui vont», se réjouit la jeune chef d’entreprise dont la plate-forme est aujourd’hui présente sur les marchés algérien et marocain. Mais ce qu’attend Ameni désormais c’est une mise à jour en matière de payement en ligne : « Si les investitures étrangers sont encore réticents sur la région MENA, c’est à cause de la non prolifération des modes de payement en ligne. Chez nous, à titre d’exemple, les gens n’accordent pas assez d’importance à l’E-dinar. Pourtant, cette application générait bien des bénéfices. Malgré cela, ma start-up a commencé à monétiser en Avril 2017 en intégrant le paiement en ligne. En novembre 2017, nous avons intégré le paiement à la livraison et, depuis, nous réalisons une croissance de 30% en terme de transactions et de 60% en termes de chiffres d’ affaires et ce d’un mois à un autre ».
Par Mohamed Abdellaoui à Tunis