La quatrième édition de Ambition Africa s’est tenue à Paris les 4 et 5 octobre, sous le haut patronage du président de la République Emmanuel Macron. C’est quelques semaines avant ce rendez-vous annuel du business franco-africain que Business France a nommé son nouveau Directeur général pour l’Afrique sub-saharienne. Marc Cagnard revient sur les priorités de l’agence, mais aussi sur l’objectif affiché d’un “co-développement” avec les entrepreneurs du continent.
Propos recueillis par Mérième Alaoui
Lire la suite : Ambition Africa : “L’Afrique fait partie des trois priorités de Business France”Vous venez d’être nommé au poste de responsable Afrique sub-saharienne chez Business France, quel est votre parcours ?
Oui, je suis arrivé le 1er septembre, je suis basé à Johannesbourg. J’arrive du réseau Team France, j’étais directeur international à l’export dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Pour mes expériences à l’étranger, j’étais en charge de la zone Proche et Moyen Orient pendant 5 ans, avant cela j’étais au Vietnam, au Brésil, en Russie, au Royaume-Uni… L’Afrique est une grande première. Mais j’ai connu beaucoup de pays émergents, je retrouve des similitudes.
Quels sont les chantiers prioritaires de votre mandat ?
Nos deux actions principales sont d’envoyer les entreprises françaises sur le marché africain et de les faire réussir. Nous sommes dans une démarche d’accompagnement export de ces entreprises pour qu’elles rencontrent des partenaires locaux qui vont être de futurs importateurs et distributeurs. En Afrique cette mission prend une dimension supplémentaire, nous voulons défendre un co-développement, une co-industrialisation, une co-innovation… On pousse nos entreprises pour qu’elles s’installent, qu’elles s’implantent.
Notre seconde mission forte, comme partout dans le monde, est d’attirer les investissements africains vers la France, et il y en a de plus en plus. Historiquement, il y en avait beaucoup au Maghreb, en Afrique subsaharienne cela se développe. Ces entrepreneurs viennent chercher du “made in France” pour aller exporter en Afrique ou ailleurs et servir la diaspora africaine à l’étranger .
Ambition africa présente sa quatrième édition, qui a mobilisé 1600 personnes en présentiel et en digital. Quel est le thème de cette année ?
Nous comptons plus de 700 participants africains dont 100 en visioconférence, et la présence d’une douzaine de ministres présents. Plus de 47 pays sont représentés. C’est conséquent. L’objectif cette année est de mettre en avant les partenariats entre l’Afrique et l’Europe, l’Afrique et la France. Nous avons vu émerger, après la pandémie, mais aussi depuis la guerre en Ukraine, des besoins de souveraineté, de sécurisation, de diversification des approvisionnements. L’Afrique a besoin d’être accompagnée dans cette transition, pour pouvoir produire davantage, notamment au regard de sa jeunesse qui est émergente. Nous voulons l’accompagner dans un partenariat gagnant-gagnant.
Quelle place occupe l’Afrique au sein de Business France, comparée aux autres régions du monde ?
L’Afrique fait partie aujourd’hui des trois priorités de l’agence parce que c’est aussi une grande priorité nationale. C’est une région qui bénéficie d’un soutien particulier et sur laquelle nous avons mis des moyens conséquents : un dispositif de 80 collaborateurs sur l’ensemble du continent, une dizaine d’implantations et une vingtaine de partenaires privés. Cela nous permet de servir les entreprises sur cette destination. Nous avons un “pack France”, un travail étroit avec la BPI et plus largement avec le groupe AFD, Proparco, et les autres acteurs français qui interviennent en Afrique.
Quels sont les chiffres clés du business actuel entre la France et l’Afrique?
Nous accompagnons environ 2000 entreprises distinctes sur la destination Afrique. Nous ciblons les PME, TPE et ETI. Ces entreprises françaises veulent se déployer, exporter ou s’implanter.
Sur ces 2000, une grande partie, environ 1400 sont en Afrique subsaharienne. Nous servons des entreprises dans tous les domaines d’activités : un grand ensemble industrie Cleantech (transport, mobilité, l’énergie et l’environnement), l’agriculture et l’agroalimentaire, le secteur de la Tech, du numérique, et enfin ce qu’on appelle l’art de vivre et la santé, une filière que l’on sert un peu moins que les premières.