Une délégation composée d’une centaine de hauts cadres français se trouve en Algérie pour une visite de deux jours. Pierre Gattaz, président de la première organisation patronale française, décrit l’Algérie comme une terre d’opportunités.
Rudy Casbi
Arrivé à 22h en Algérie, le MEDEF a entamé une visite de deux jours. Pour Pierre Gattaz, le président de la première organisation patronale française : «l’Algérie et la France sont unies, il nous faut renforcer le lien en utilisant la proximité entre nos deux pays et notre volonté de travailler ensemble », a-t-il déclaré. Puis il a poursuivi : « Les enjeux sont immenses avec la transformation énergétique, la révolution numérique et les évolutions migratoires. Ces transformations sont autant de défis pour la croissance de nos pays », a-t-il expliqué.
L’enjeu est de taille pour Pierre Gattaz. Il s’agit avant tout de conforter la position des entreprises françaises dans le pays. Selon le bureau de Business France en Algérie, 500 entreprises françaises sont implantées en Algérie pour 40 000 emplois directs crées. Durant cette visite, Pierre Gattaz doit s’entretenir avec Ahmed Ouyahia, le Premier ministre algérien. Le patron du MEDEF essaiera d’obtenir plus de souplesse de la part d’Alger notamment sur la question des importations de pièces détachées nécessaires aux usines. Alger a récemment renforcé son dispositif législatif sur ce sujet.
Le Maghreb attire
Selon le FMI, les prévisions de croissance économique pour l’ensemble des pays du Maghreb tournent autour des 3%. Ces bonnes perspectives attirent les convoitises. «Les PME sont davantage plus réceptives à l’idée d’investir au Maghreb », explique Sabrine Bouaffasa, directrice générale du Club d’Affaires pour le Développement des Entreprises Françaises en Algérie. Cet organisme qui compte 60 entreprises adhérentes coopère avec Business France.
«Notre mission consiste à informer régulièrement nos investisseurs sur les nouvelles réglementations en vigueur en Algérie. Nous pouvons aussi organiser des rencontres entre investisseurs », détaille Sabrine Bouaffasa. Au-delà de l’Algérie, c’est le Maghreb dans son ensemble qui suscite l’intérêt des investisseurs internationaux. «La Méditerranée est un axe incontournable pour une croissance inclusive pour le continent. C’est pourquoi, les investisseurs issus des deux rives doivent renforcer ce que nous appelons ‘la verticale’, cette route qui lie l’Europe à l’Afrique par le Maghreb », défend Radhi Meddeb, entrepreneur tunisien et ancien Président de l’IPEMED (Institut de Prospective Economique du Monde Méditerranéen). Il s’agit d’un lien vital, dit-on, pour le développement économique sur les deux rives de la Méditerranée.