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AKAA Art Fair : Intimité de la Mémoire, la profonde réflexion de Kingsley Ayogu sur le deuil

Lors de l'édition de cette année de l'AKAA Art Fair à Paris, l'artiste nigérian Kingsley Ayogu présente une exposition poignante intitulée "Intimité de la Mémoire : Un Voyage à Travers le Deuil." Inspirée par le livre Notes on Grief de Chimamanda Ngozi Adichie, cette exposition explore les thèmes de la perte, de la mémoire et de la résilience, à travers un mélange de symbolisme et d’abstraction.

L’AKAA Art Fair (As Known As Africa) revient à Paris du 18 au 20 octobre 2024 pour une nouvelle édition marquée par la diversité et la richesse de l’art africain et de sa diaspora. Parmi les événements les plus attendus, l’exposition solo de Kingsley Ayogu, intitulée Intimité de la Mémoire : Un Voyage à Travers le Deuil, promet de captiver les visiteurs avec une réflexion profonde sur le deuil et la mémoire.

Présentée par The African Art Hub (TAAH), cette exposition s’inspire du livre Notes on Grief de l’auteure nigériane Chimamanda Ngozi Adichie, qui relate ses réflexions suite au décès de son père en 2021.

Les toiles sont un mariage de couleurs, de textures et de symboles qui invitent les spectateurs à une introspection profonde sur la fragilité et la puissance de la mémoire

Kingsley Ayogu, Imbroglio III, 2024, Huile, éponge sur toile 123 x 179 cm(48,43 x 70,47 pouces)

Kingsley Ayogu, reconnu pour ses œuvres hyperréalistes, opère un tournant artistique avec cette exposition. En combinant abstraction et symbolisme, il crée des œuvres qui vont au-delà du simple visuel pour explorer la complexité des émotions liées au deuil. Les toiles sont un mariage de couleurs, de textures et de symboles qui invitent les spectateurs à une introspection profonde sur la fragilité et la puissance de la mémoire. Les œuvres semblent capturer ce moment liminal entre la présence et l’absence, là où les souvenirs persistent et s’effacent simultanément.

L’artiste puise directement dans le récit de Chimamanda Ngozi Adichie pour insuffler à ses œuvres une dimension littéraire et émotionnelle. Les filets africains, symboles de liens et de connexions complexes, sont omniprésents. Leur apparente fragilité cache une robustesse qui reflète la manière dont les souvenirs se tissent et se démêlent dans l’esprit. Les éponges africaines, symboles de purification et de soin, illustrent la guérison lente mais nécessaire après la perte d’un être cher. Ces éléments culturels donnent une profondeur et une authenticité particulière aux œuvres, ancrant l’exposition dans un héritage africain fort.

Le parcours de l’exposition Intimité de la Mémoire est pensé comme une expérience immersive. Les visiteurs se retrouvent au cœur d’un espace où les toiles semblent suspendues dans les airs, créant une ambiance éthérée et flottante. Cette installation incite le public à approcher les œuvres de près, plongeant dans les détails des couches de peinture, à la recherche de significations cachées et de sentiments partagés. À travers cet agencement, Ayogu offre un espace de méditation, où chacun peut trouver sa propre interprétation du deuil et de la mémoire.

Ayogu décrit son processus créatif comme profondément spirituel, presque méditatif. Il explique qu’il entre dans un état de transe lorsqu’il peint, laissant ses émotions guider ses coups de pinceau. Cette connexion intime avec son art se ressent dans chaque œuvre, imprégnée d’une énergie apaisante et introspective. Intimité de la Mémoire n’est pas simplement une série de peintures, mais une véritable invitation à réfléchir sur la perte et à trouver la paix dans les souvenirs.

Pour apporter une perspective académique à l’exposition, le Dr Odile Goubali Talon, spécialiste de la littérature africaine, a rédigé un essai accompagnant l’événement. Elle y examine comment l’art d’Ayogu et les écrits de Chimamanda Adichie abordent le thème du deuil d’une manière profondément enracinée dans les traditions africaines. Selon elle, ces œuvres soulignent l’importance de la communauté, de la mémoire partagée et de la guérison collective dans le processus de deuil.

L’exposition, soutenue par The African Art Hub, témoigne de l’engagement de cette organisation à promouvoir les talents africains sur la scène artistique mondiale. En présentant Intimité de la Mémoire lors de l’AKAA Art Fair, TAAH réaffirme son rôle de catalyseur pour les artistes du continent, contribuant à faire entendre leurs voix et à raconter leurs histoires au-delà des frontières géographiques.

Pour plus d’informations :

www.taah.co.uk

https://akaafair.com/

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