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AG FMI et Banque Mondiale : des pistes de solutions pour la dette africaine

Préoccupante pour les institutions financières internationales, pesante pour les économies, la dette africaine a été au cœur des assemblées générales du FMI et de la Banque mondiale tenues au Maroc.

Par la rédaction

Faut-il tout simplement annuler la dette africaine ou faut-il une profonde restructuration? La question préoccupe, autant qu’elle divise. Si plusieurs chefs d’État africains ont plaidé pour l’annulation pure et simple, du côté des institutions de Bretton Woods la position est toute autre. Les assemblées générales du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale ont été l’occasion de remettre la question sur la table. 

Il faut dire que la question est devenue plus que préoccupante. D’après le FMI par exemple, en 2022, la dette publique en Afrique sub-saharienne a atteint 56 % du PIB. Pire, d’après un document du FMI, le  ratio d’endettement moyen en Afrique subsaharienne a presque doublé en seulement dix ans, passant de 30 % du PIB à la fin de 2013 à un peu moins de 60 % du PIB à la fin de 2022. Le coût du remboursement de cette dette a lui aussi augmenté. Le ratio paiement d’intérêts/recettes, a été multiplié par plus de deux depuis le début des années 2010 et représente désormais près de quatre fois celui enregistré dans les pays avancés. En 2022, plus de la moitié des pays à faible revenu en Afrique subsaharienne présentaient un risque de surendettement élevé ou étaient en situation de surendettement d’après les évaluations du FMI.

Malgré tout, le choix pour les chefs d’États africains, en tout cas pour la plupart, la suspension reste la meilleure solution. Macky Sall, Président de la République du Sénégal alors président de l’union africaine plaidait pour la suspension de la dette. Pour lui, estimée à 365 milliards de dollars, la dette africaine ne représente « que » 2% de la dette mondiale.

80 milliards de dollars entre 2020 et maintenant 

Au centre des discussions lors des assemblées générales, la question préoccupe le FMI. D’après Jihad Azour, directeur du FMI pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale, entre 2020 et aujourd’hui, le Fonds a fourni environ 80 milliards de dollars par le biais de programmes, de financements d’urgence et d’allocations de DTS. Dans le même sillage, six pays ont également bénéficié d’accords approuvés dans le cadre de la Facilité de résilience et de viabilité nouvellement lancée.

Mais les chiffres restent préoccupants. Selon un récent rapport de la Banque Mondiale, 22 pays africains présentent un risque élevé de surendettement ou l’ont déjà atteint, comme le Ghana, la Zambie, le Malawi et le Tchad.

« Il y a un problème de viabilité de la dette »

Alors avec tous ces éléments faut-il annuler? Abebe Aemro Selassie, directeur du département Afrique du FMI admet que les chiffres suggèrent qu’il y a un problème de viabilité de la dette. « C’est à ce moment-là qu’il faut discuter des questions de restructuration de la dette. Et c’est à ce moment-là que l’on entame ce genre de discussions. Je ne suis donc pas sûr qu’il existe une solution globale d’annulation de la dette. C’est pourquoi je pense qu’il est nécessaire de se concentrer sur chaque pays, d’examiner les chiffres et d’essayer d’y faire face », a-t-il analysé. 

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