Le Conseil français des Investisseurs en Afrique (CIAN) s’engage à entretenir de nouvelles relations avec les milieux d’affaires et les gouvernements africains. En partenariat avec le journal français L’Opinion, il organisait le 18 avril 2023 à Paris, en France, forum d’échanges sur le thème « L’heure du new deal avec l’Afrique ». Et pour cause, selon, Étienne Giros, le président du CIAN, « l’Afrique, c’est rentable ! »
Il se fonde sur les résultats d’une enquête dite « Baromètre 2022 du CIAN », conduite fin 2022 auprès de 800 entreprises, filiales de groupes internationaux, implantées dans tous les pays d’Afrique. « Il en ressort que pour 2022, 77 % des entreprises ont été à l’équilibre ou bénéficiaires. Et pour 2023, les entreprises sont encore plus optimistes puisque 92 % se projettent dans une année bénéficiaire ou à l’équilibre », indique Sandrine Soreuil, la directrice générale du CIAN, au cours d’une présentation du rapport de cette enquête en marge du CIAN 2023. « Donc quand on vous dit que l’Afrique est un relais de croissance, c’est bien le cas », poursuit-elle.
La reconstruction de l’ordre économique mondial offre à l’Afrique des opportunités pour de nouvelles alliances, notamment avec l’Europe
Des résultats qui s’ajoutent au fait que « le continent africain, fournisseur majeur de l’Union européenne sur le plan énergétique, dispose de nombreuses matières premières et métaux rares indispensables à la transition énergétique, et fortement recherchés à travers le monde », a-t-on appris au cours de cette troisième édition du Forum CIAN/L’Opinion.
Les résultats de « Baromètre 2022 CIAN » ne suffisent pas à expliquer l’importance de l’Afrique dans le microcosme économique mondial. « La reconstruction de l’ordre économique mondial pose un défi à l’Afrique, mais lui offre aussi des opportunités inespérées. Car le continent dispose de solides atouts pour assurer son avenir et négocier de nouvelles alliances avec ses partenaires, au premier rang desquels l’Europe », expose l’organisation de ce forum économique. Qui explique cette posture stratégique de l’Afrique par « un contexte mondial qui a connu plus de bouleversements et de ruptures au cours des dernières années qu’au cours des deux dernières décennies, avec la pandémie de Covid-19, les crises alimentaires et énergétiques, le retour de l’inflation et la guerre en Ukraine ».
Aujourd’hui, l’Afrique est déjà un fournisseur majeur de l’Union européenne sur le plan énergétique, avec d’immenses réserves encore inexploitées. D’ici à 2035, sa production de gaz naturel va tripler. « Une aubaine pour l’Europe, à la recherche d’alternatives aux hydrocarbures russes », conclut-on au CIAN.
Le Fintech, le Blockchain et les paiements mobiles attirent des flux plus importants d’IDE en Afrique. Une chance pour sa jeunesse
Par ailleurs, a-t-on entendu dire au cours de ces retrouvailles entre investisseurs africains et français, « l’Afrique peut aussi sécuriser l’accès aux matières premières stratégiques et aux métaux rares indispensables à la transition énergétique ». Le continent compte sur son patrimoine vert et son potentiel solaire, éolien et hydroélectrique pour aider l’Europe à développer les énergies du futur, comme l’hydrogène vert, et à compenser les émissions de carbone de ses entreprises.
Ces réserves énergétiques permettent à l’Afrique de financer son propre développement, notamment son électrification et son industrialisation. Les entreprises françaises investies sur le continent sont prêtes à aider dans la nécessité de l’Afrique de renforcer sa souveraineté alimentaire. Ce qui peut booster la production locale et la structuration des filières agro-industrielles. Enfin, les nouveaux systèmes de paiement numériques (Fintech, Blockchain et solutions de paiements mobiles) attirent désormais des flux toujours plus importants d’investissements de directs étrangers (IDE). Une chance pour sa jeunesse, si nombreuse et si entreprenante, à condition d’être au rendez-vous des investissements et de la formation, point crucial.