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African Women Leaders Network Vers la création d’un fond pour encourager le leadership féminin

Du 24 au 28 avril, Addis accueille la deuxième édition de l’African Women Leaders Network, en partenariat avec l’Union Africaine et les Nations-Unies. Une plateforme qui réunit près de 150 femmes leaders du continent, sur la scène politique, économique, sociale, etc. Objectif: prendre des mesures concrêtes pour renforcer la présence des femmes aux postes de décision… Et les imposer ! interview avec Bineta Bineta Diop, envoyée spéciale de l’Union africaine (UA) pour la femme, la paix et la sécurité.

Propos recueillis par Dounia Ben Mohamed, à Addis

Quel est l’objectif de la deuxième édition de l’African Women Leaders Network, en partenariat avec l’Union Africaine et les Nations-Unies qui se tient du 24 au 28 avril à Addis ?

Nous militons pour que l’Afrique  mette au coeur de son développement les jeunes et les femmes. Aujourd’hui tout le monde, les politiques, les analystes, les universitaires, l’ensemble  des parties prenantes y compris les femmes et les jeunes est d’accord sur ce point. C’est aujourd’hui une évidence. Il faut réellement que la population africaine s’approprie le leadership de son continent. Nous regardons les conflits en Afrique, les femmes ne doivent pas être seulement vues comme des victimes, elles ne doivent plus êtres des victimes, mais être présentes sur tout le processus de médiaton, de résolution et de reconstruction.  Non seulement en tant que parties prenantes du procesus mais être au devant de la  médiation. Pour avoir des femmes chez les militaitres, comme gardiennes de la paix,  sur tous les processus de paix, médiation, protection, etc… De la même manière nous devons faire en sorte que la femme soit à tous les niveaux de gouvernance. Dans tous les domaines, agriculture, business, politique, nous devons voir des femmes leaders. La dernière présidente est partie. Ellen Johnson Sirleaf. L’Afrique compte 55 pays aujourd’hui, où sont les femmes ? Ca veut dire qu’il faut qu’on aille maintenant dans les partis politiques. C’est la raison pour laquelle nous organisons ce forum cette semaine. Le premier s’est tenu à New York l’année dernière avec l’Union africaine et les Etats-Unis pour voir comment nous allons paticiper à  la transformation de l’Afrique. Il en est sorti un appel à l’action. Fini les discours. Et nous avons tenu compte de cette demande des femmes à travers cette deuxime édition.

Fini les discours donc, vous allez mettre en place des mesures concrètes ?

Exctement ! Nous avons mis en place six projets, six axes, qui s’inscrivent dans l’Agenda 2063 et 2030 de l’UA. Ce qui nous importe le plus c’est de mettre des projets que nous pouvons suivre. Des projets à identifier, afin qu’ils soient mis en place, non pas par nous, mais identifier les acteurs principaux en mesure de le faire, et faire le suivi. Et le premier axe ce sont les finances. Les femmes entrepreneurs. A chaque fois qu’on leur demande ce qui leur manque, elles parlent de l’accès au financement.  Nous avons à ce titre  demandé aux Nations-Unies et  à la Commission économique pour l’Afrique, qui ont des relations avec les banques et les acteurs de l’économie mondiale de nous donner un cadre pour que nous puissions dire l’année prochaine nous aurons 1000 femmes entrepreneurs et elles auront accès, par exemple, à  100 millions de dollars. Nous sommes donc en train de mettre en place ce mécanisme de financement pour les femmes par le secteur privé et soutenu par l’Union africaine et les Nations-Unies. Un fond pour les femmes leaders en Afrique. A tous les niveaux. Même au milieu rural. Quand il s’agit des femmes, on parle essentiellement de  micro-crédit, mais il a fait son temps. Le micro est toujours pour les femmes et le crédit pour les hommes. Là on enlève le micro pour parler de crédit pour les femmes. Le deuxième axe est celui la participation des femmes aux partis politiques. On parle de discrimination positive, on va par exemple parler de 30% de femmes, on va nommer une femme ministre, mais elles ne sont pas intégrées aux partis politiques. Désormais il s’agit de sanctionner les partis politiques qui ne donnent pas de place aux femmes en appelant  à ne pas voter pas pour eux. Il faut sanctionner.

Vous êtes donc décidées à imposer aux leaders en place les mesures adoptées à Addis Comment ?

A travers des plaidoyers mais également des actions de terrain. Sur l’agriculture par exemple, un des axes ciblés, nous avons vu des pays comme le Maroc développer leur agriculture, nous sommes ainsi en train de travailler avec l’OCP sur ce volet. Nous bénéficions également du soutien d’acteurs politiques tels que le président Obasandjo, le premier ministre éthiopien, Ellen Johnson. Et les jeunes. Nous devons, nous  femmes africaines de tout bord, nous asseoir autour d’une plateforme avec les jeunes et débattre des questions qui les concernent. Comment nous pouvons mettre en place des programmes de mentoring pour les jeunes, les filles en particulier qui subissent beaucoup plus de discriminations que les garçons. Nous devons faire en sorte que les femmes et les jeunes soient accompagnés, soutenus, les coacher, leur transmettre notre savoir et expérience. Et elles ont également beaucoup à nous apporter. Quand on regarde les nouvelles technologies, elles les maîtrisent beaucoup mieux que nous.  Et c’est la raison pour laquelle nous nous appuyons sur l’UA et les Nations-Unies, parce qu’ils ont le pouvoir de mobilier les financiers, les médias,… Mais nous allons également mener des campagnes sur le terrain. Par exemple, sur la question du mariage précoce il faut aller à la base, discuter avec les chefs traditionnels et religieux. et les jeunes peuvent nous aider à aller à la base pour transformer notre continent et les esprits. Et faire en sorte que les femmes ne soient plus reléguées aux derniers étages.


 

Propos recueillis par Dounia Ben Mohamed, à Addis
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