La quatrième édition de l’Africa Tech Summit démarre ce 23 février à Nairobi avec encore plus d’investisseurs et de start-up de la tech Made in Africa. Une dynamique qui confirme l’intérêt grandissant pour le secteur sur le continent.
Par Dounia Ben Mohamed
Principal événement de l’écosystème tech africain, l’Africa Tech Summit a lancé le coup d’envoi de sa quatrième édition le 23 février à Nairobi (Kenya). L’événement, qui se tiendra sur deux jours, réunira à nouveau les parties prenantes de l’espace technologique du continent pour explorer les opportunités et les défis de l’écosystème, tout en présentant des opportunités d’investissement. « Africa tech Summit est une conférence qui rassemble les principaux protagonistes de la scène tech africaine. Lorsque j’ai conçu l’événement en 2016, l’idée était de répondre au besoin des personnes cherchant à élargir leur réseau, mais aussi aux attentes des investisseurs, des start-up, des décideurs politiques », rappelle Andrew Fassnidge, l’organisateur du sommet, qui note que « la tech africaine a énormément progressé au cours des dernières années »
« La tech africaine a énormément progressé au cours des dernières années »
Aujourd’hui, l’Africa Tech Summit fait figure de baromètre de la scène tech africaine tout en étant sa principale plateforme de promotion et de réseautage. Une position idéale pour décrypter les dynamiques en cours. « Plus de 4 milliards d’euros ont été investis dans les start-up africaines en 2021. Mieux, au-delà de la hausse des investissements, nous voyons désormais des entreprises technologiques africaines acquérir d’autres entreprises, et s’implanter sur de nouveaux marchés, en dehors de l’Afrique (Europe de l’Est, Amérique latine, Asie). En clair, nous sommes aujourd’hui dans une ère passionnante pour la tech africaine et Africa Tech Summit contribue à rassembler ces différents acteurs, en les aidant à faire des affaires et à établir des partenariats », se félicite Andrew Fassnidge.
De fait, pour cette édition 2022, l’accent sera une nouvelle fois mis sur l’encouragement des partenariats- notamment entre investisseurs et start-upeurs- dans le but de favoriser le développement de l’entrepreneuriat et de l’innovation en Afrique. Entrepreneurs, investisseurs, décideurs politiques, sociétés établies et organismes industriels cherchant à s’engager avec la communauté de l’entrepreneuriat devraient donc venir nombreux pour nouer des contacts et conclure des deals.
« La fintech reste la tête d’affiche en matière d’investissement parce qu’elle est nécessaire à la plupart des autres services »
Dans les tendances notables, si 2021 a été une année record pour les investissements dans les start-up technologiques africaines, un mouvement de diversification, à la fois géographique et thématique, semble par ailleurs se dessiner. De fait, même si la fintech reste en tête, des secteurs tels que l’Edtech, l’e-santé, l’e-commerce ont su s’attirer les faveurs des financiers au moment des levées de fonds… Quant aux régions en vogue, il y a désormais, aux côtés des traditionnels poids-lourds que sont le Nigéria, l’Afrique du Sud, le Kenya et Égypte, de plus en plus de start-up du Sénégal, du Rwanda et de Tunisie qui font leur percée…« La fintech reste la tête d’affiche en matière d’investissement parce qu’elle est nécessaire à la plupart des autres services. Il doit y avoir un réseau de paiement et une capacité de commerce électronique ou de logistique pour que tous ces autres services soit payés », analyse le patron de l’Africa Tech Summit, qui constate également que « la pandémie a contribué à accélérer la conclusion de nombre de deals ». Les investisseurs ne pouvant plus aller à Nairobi, Lagos ou Accra pour rencontrer leurs partenaires vendeurs, « bien des opérations ont été finalisées via des appels Zoom », observe Andrew Fassnidge.
« Poussées par le défi né du Covid, nombre d’entreprises on su pivoter et se réinventer »
Lucide, l’organisateur de l’Africa Tech Summit déplore toutefois le fait que « la crise [ait] engendré son lot de victimes, beaucoup de start-up échouant notamment parce que plus personne n’utilisait leurs services en période de confinement ». D’autres à l’inverse, poussés par le défi né du Covid, « on su pivoter et se réinventer, à l’instar de la société SafeBoda en Ouganda, passée d’une compagnie de moto-taxis à une plateforme plus large de services associés au transport et à la livraison », conclut sur une note optimiste Andrew Fassnidge. Une résilience probablement partagée par bien des participants du sommet, attendus en nombre à Nairobi pour pitcher, échanger et… séduire des investisseurs !
Pour en savoir plus : Africa Tech Summit