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Africa Risk-Reward Index 2022 : L’incertitude, un tremplin pour les opportunités ?

Les impacts de la crise économique mondiale déclenchée par la pandémie, le réchauffement climatique et le conflit en Ukraine ont exacerbé les incertitudes. Mais l’ampleur et la rapidité de ces changements présentent des opportunités importantes pour les pays et les investisseurs africains, d’après le dernier rapport du cabinet international de conseil spécialisé en gestion des risques, Control Risks, en collaboration avec Oxford Economics Africa.

Par M.A. 

Reflet d’une dynamique positive, le produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique a augmenté d’environ 6,9% en 2021. Cependant, les séquelles de la pandémie de Covid-19 et la guerre russo-ukrainienne ne manqueront pas d’avoir un impact sur les perspectives économiques du continent africain pendant plusieurs années. En 2021, vingt-deux millions d’emplois ont été détruits à cause de la pandémie, et trente millions de personnes ont sombré dans l’extrême pauvreté. 1,8 million de personnes supplémentaires pourraient s’ajouter à ce chiffre, en 2022. 

L’augmentation des prix, la perturbation des chaînes d’approvisionnement et le changement climatique ont exacerbé la crise alimentaire qui sévit sur le continent. Par ailleurs, le ressentiment contre les gouvernements, déjà élevé, ne cesse de s’accentuer à travers l’Afrique. Les populations estiment que les dirigeants restent incapables de relever les défis socio-économiques. 

Pourtant, d’après le rapport Africa Risk-Reward Index, du cabinet Control Risks, le ratio risque-rendement brosse le tableau d’un continent à la croisée des chemins. Le rapport détaille l’évolution du contexte de l’investissement sur les principaux marchés africains et offre une perspective documentée, à long terme, des principales tendances qui façonnent l’investissement dans les économies africaines. 

“De nombreux pays doivent et devront exploiter leurs combustibles fossiles tout en développant activement les énergies renouvelables”

Dans le contexte du dérèglement climatique, et alors que la Cop 27 se tient en Afrique, plus précisément en Egypte, la question des énergies renouvelables devient centrale. Des opportunités existent dans les sous-secteurs de l’énergie (énergies renouvelables, pétrole et gaz, hydrogène) et tout le long de la chaîne de valeur (extraction, développeurs, production, transmission, distribution, exportation). Les gouvernements accueillent favorablement les investisseurs, note le rapport.

“La transition énergétique en Afrique doit se faire graduellement ; de nombreux pays doivent et devront exploiter leurs combustibles fossiles tout en développant activement les énergies renouvelables. Les pays à fort potentiel de gaz naturel liquéfié (GNL), tels que l’Angola, le Mozambique, la Tanzanie et le Nigeria, suscitent un intérêt soutenu des investisseurs et il sera important de suivre les débats sur la fin du torchage”, déclare Patricia Rodrigues, analyste senior chez Control Risks.

Sécurité alimentaire : “Les avancées technologiques des fintechs et de l’agriculture ainsi que le déploiement de la ZLECAf pourraient favoriser les progrès nécessaires”

Si les pays africains se sont engagés, en 2019, à accélérer l’intégration régionale dans le cadre de l’Accord sur la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), ce défi reste encore largement d’actualité. En Afrique, la plupart des activités liées à l’agriculture demeurent des activités de subsistance. Mais lorsque ce n’est pas le cas, le transport des produits agricoles, de la ferme au consommateur, reste coûteux. L’important déficit énergétique et infrastructurel constitue encore un obstacle majeur. 

“Considérant la dépendance du continent à l’égard de l’agriculture pluviale et sa sensibilité au changement climatique, et face à la tendance internationale au renforcement de la sécurité alimentaire de chaque pays, cette situation pourrait encore se détériorer. La résolution de ce problème nécessitera des investissements publics et privés dans le stockage et l’entreposage, l’agro-industrie, les infrastructures agricoles et les services financiers. Les avancées technologiques des fintechs et de l’agriculture ainsi que le déploiement de la ZLECAf pourraient favoriser les progrès nécessaires”, résume Jacques Nel, responsable d’Africa macro, Oxford Economics Africa, cosignataire du rapport. 

Consulter le rapport :https://www.controlrisks.com/campaigns/africa-risk-reward-index

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