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Aérien : l’Union africaine lance un plan de 30 milliards de dollars pour relancer le secteur

Avec un investissement de 30 milliards de dollars, l’Union africaine entend moderniser le réseau aérien du continent et accélérer l’intégration régionale à travers le Marché unique africain du transport aérien (SAATM), un pilier de l’Agenda 2063.

Après des décennies de sous-investissement, l’aviation africaine fait l’objet d’un plan ambitieux de reconstruction et de modernisation. L’annonce a été faite par S.E. Lerato D. Mataboge, commissaire de l’Union africaine pour les infrastructures et l’énergie, lors du IIIᵉ Sommet sur le financement du développement des infrastructures africaines à Luanda, en Angola. Selon elle, ce plan représente l’une des initiatives les plus importantes de l’histoire récente de l’Afrique dans le domaine aéronautique et vise à soutenir le développement du SAATM, projet phare de l’Agenda 2063 de l’UA.

Un moteur stratégique de l’intégration continentale et un élément essentiel de l’Agenda 2063 et de la ZLECAf

SAATM a pour objectif de créer un marché du transport aérien unifié et libéralisé sur le continent, en éliminant les barrières historiques qui ont fragmenté l’aviation africaine. « L’aviation n’est pas qu’un simple mode de transport », a déclaré Mataboge. « C’est un moteur stratégique de l’intégration continentale et un élément essentiel de l’Agenda 2063 et de la ZLECAf. Le marché unique du transport aérien africain ne réussira que si nous construisons l’infrastructure moderne, sûre et efficace dont la croissance de l’Afrique a besoin. »

Le nombre de passagers en Afrique devrait passer d’environ 160 millions en 2024 à près de 500 millions d’ici 2050

Le plan de 30 milliards de dollars s’appuie sur une étude des lacunes des infrastructures aéronautiques réalisée avec la Commission africaine de l’aviation civile (AFCAC), l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) et la Banque mondiale. L’analyse souligne que l’Afrique aura besoin de 25 à 30 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie pour répondre à la demande croissante et combler les carences critiques. Le nombre de passagers en Afrique devrait passer d’environ 160 millions en 2024 à près de 500 millions d’ici 2050, tiré par l’expansion de la classe moyenne, le commerce intra-africain via la ZLECAf et le développement de la connectivité régionale.

Une approche mixte

Le financement du plan repose sur une approche mixte : 10 milliards de dollars seront mobilisés par les gouvernements africains, les partenaires au développement et les institutions multilatérales, afin d’attirer 20 milliards supplémentaires d’investissements privés. L’objectif est de réduire les risques pour les investisseurs tout en stimulant la participation des capitaux institutionnels. L’investissement sera réparti principalement entre les infrastructures aéroportuaires (10 milliards de dollars) et la modernisation des systèmes de communication, de navigation et météorologiques (8 milliards de dollars).

La modernisation du ciel africain se fait de manière durable

Le programme met également l’accent sur l’innovation technologique et la durabilité. Des outils avancés comme la prise de décision collaborative aéroportuaire (A-CDM) et la gestion de l’information à l’échelle du système (SWIM) seront déployés pour améliorer l’efficacité et la coordination. « La modernisation du ciel africain se fait de manière durable », a précisé Mataboge. « Chaque projet est conçu pour répondre aux normes environnementales internationales, réduire la consommation de carburant et les émissions de CO₂, et faire de l’aviation africaine une classe d’actifs attrayante pour les capitaux mondiaux. »

Moderniser les infrastructures, soutenir la croissance du trafic aérien, attirer des investissements privés, tout en respectant des standards de durabilité

Le sommet de Luanda a réuni gouvernements, compagnies aériennes et partenaires au développement, illustrant l’approche collaborative de l’Union africaine pour atteindre ces ambitions. L’initiative est conçue comme un levier de croissance économique, de connectivité et d’intégration régionale, soulignant le rôle central du transport aérien dans la réalisation de l’Agenda 2063.

L’ampleur du plan reflète les enjeux stratégiques pour l’Afrique : moderniser les infrastructures, soutenir la croissance du trafic aérien, attirer des investissements privés, tout en respectant des standards de durabilité. La réussite du projet dépendra de la capacité des États membres à coordonner leurs efforts, à sécuriser les financements et à mettre en place des mécanismes opérationnels efficaces pour un secteur aérien africain résilient et compétitif.

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