Europe, Afrique et Asie, Adam Medella parcourt le monde, et le continent, avec la même passion, partageant son expertise et ses expériences, menées au Tchad notamment.
De son enfance au Moyen-Orient, entre l’Arabie Saoudite où il est né, l’Égypte, la Syrie et l’Irak qu’il devra quitta quand la guerre du Golfe éclate, à la France où il poursuivra ses études, avec à l’issue notamment, un DEES en multimédia, édition et création numérique, Il est également titulaire d’un Exécutif MBA et d’un mini MBA en télécommunications, domaine dans lesquels il travaille près de 10 ans.
Sa carrière professionnelle démarre ensuite dans des domaines divergents de ses études, du marketing à la gestion de patrimoine à Paris, en passant par l’organisation de workshops internationaux à Bangkok. Avant de décider de rentrer au pays, plus précisément celui de ses parents que lui ne connaît pas encore. “J’y suis allé il y a quinze ans, en vacances… et j’y suis toujours.”
Structurer les initiatives entrepreneuriales au Tchad
Car Adam est décidé à partager ses nombreuses expériences à l’international. « Naturellement, je démarre dans la finance, le secteur que je connais le mieux. » Pour plusieurs banques, pour le compte de l’Etat où il sera nommé Directeur Général de l’entreprenariat et de l’emplois jeunes au ministère de la jeunesse, du sport et de la promotion de l’entreprenariat. Adam multiplie les expériences tout en se familiarisant avec l’environnement local dont il décèle très vite les failles tout autant que le potentiel. Dans le numérique notamment.
Après plusieurs année dans l’accompagnement des jeunes entrepreneurs, des formation (bénévoles) aux profits des incubateurs, en 2020 il lance Developing Capital Corp, un cabinet de fintech dédié à sensibiliser et à structurer les initiatives entrepreneuriales au Tchad. “Ayant travaillé dans des banques, je sais pourquoi la plupart des projets des jeunes sont refusés.” Conscient des défis rencontrés par les jeunes entrepreneurs, il concentre 80% de ses efforts sur l’aide à la création de business plans solides, tirant parti de son expérience bancaire pour comprendre et surmonter les obstacles financiers.
Tout l’écosystème tech est à construire, ce sont donc des opportunités à saisir
Parallèlement, il est membre fondateur de plusieurs initiatives et association de jeunes tel que l’association Bet Al Nadjah dont il est membre fondateur et secrétaire général. Son objectif est de lutter contre la pauvreté et le chômage chez les jeunes et des femmes, à travers un appui technique, technologique et financier aux porteurs de projets de création et le développement des micros, petites et moyennes entreprises au Tchad. “Ce dont je suis le plus fier” concède-t-il. Ce projet a tellement impressionné l’AFD qu’elle a augmenté son financement. Ce qui n’empêche pas Adam de réfléchir à de nouveaux modèles économiques et à promouvoir une approche collaborative au sein du secteur financier local.
Créer un environnement où l’innovation et l’entrepreneuriat peuvent prospérer ce qui est essentiel pour transformer notre économie locale
Entre temps, enseignant à l’université “par plaisir”, visionnaire, Adam a introduit la première plateforme participative au Tchad en 2017, malgré un marché encore immature pour la technologie financière. La plateforme n’a pas connu de succès, mais il reste persuadé que le financement participatif est l’une des solutions pour répondre à la problématique de l’accès au financement qui permet d’accompagner les petits et moyennes entreprises.Aujourd’hui, il voit une opportunité significative dans le développement d’un écosystème fintech robuste, inspiré par les succès des pays voisins. Il plaide pour une formation nationale et une connectivité accrue, essentielles pour stimuler le commerce électronique et moderniser les infrastructures nationales. “Tout l’écosystème tech est à construire, ce sont donc des opportunités à saisir.”
Malgré un taux de pénétration faible des technologies numériques, Adam Medella reste optimiste quant aux opportunités futures, appelant à la création d’un cercle de financement local et à une coopération accrue entre secteurs pour construire un Tchad numériquement intégré et prospère, et “ créer un environnement où l’innovation et l’entrepreneuriat peuvent prospérer ce qui est essentiel pour transformer notre économie locale”.