Abraham Augustin : “Norrsken contribue activement à façonner le paysage technologique du Rwanda”

Pouvez-vous nous rappeler la mission, les activités et l’impact de Norrsken depuis votre établissement au Rwanda ?

La mission de Norrsken est d’encourager l’entrepreneuriat à impact. Nous croyons que l’entrepreneuriat peut être une force positive, affectant de manière bénéfique les personnes et la planète. Par conséquent, notre travail se concentre sur l’inspiration de plus d’entrepreneurs et de talents à travailler pour l’impact. Par impact, nous entendons des entreprises qui créent un effet net positif sur les personnes et la planète, en veillant à ce que les avantages sociaux ne se fassent pas au détriment des ressources planétaires. Un autre aspect crucial est l’entrepreneuriat technologique. Nous croyons que la technologie est un outil puissant pour amplifier l’impact. Bien que toute entreprise puisse avoir un impact, la technologie permet aux solutions d’atteindre plus de personnes, que ce soit par le biais de logiciels ou de matériel comme les ordinateurs et les smartphones, semblable à la manière dont nous utilisons Momo pour envoyer de l’argent au Rwanda.

Norrsken fonctionne à travers plusieurs piliers, l’un des piliers clés étant nos maisons. Pensez à ces maisons comme des lieux où les ressources, les réseaux et les opportunités d’apprentissage pour les entrepreneurs à impact sont concentrés

Norrsken fonctionne à travers plusieurs piliers, l’un des piliers clés étant nos maisons. Pensez à ces maisons comme des lieux où les ressources, les réseaux et les opportunités d’apprentissage pour les entrepreneurs à impact sont concentrés.

Pourquoi avez-vous choisi le Rwanda comme lieu pour votre premier hub en Afrique ?

Il y avait une opportunité de faire quelque chose de significatif, et nous l’avons saisie car le Rwanda a une forte ambition de devenir un hub pour l’entrepreneuriat technologique. Il y avait un espace prometteur et un leader local visionnaire, l’ancien directeur général, qui était respecté et s’est approprié le projet. Lorsque tous ces éléments se sont réunis, et que le Rwanda avait cette politique ambitieuse de devenir un hub technologique, cela a créé le bon environnement. Nous avons également exploré des opportunités similaires dans d’autres parties de l’Afrique, de l’Europe et des États-Unis. Partout où nous trouvons les bonnes personnes locales pour porter la vision, nous sommes heureux de nous étendre avec les bonnes personnes, ressources et environnements.

Comment Norrsken a-t-il évolué depuis son ouverture au Rwanda ? Avec quel l’impact ?

Norrsken s’est installé au Rwanda il y a trois ans. Depuis lors, nous avons construit une communauté d’environ 12 000 personnes inspirées par ce que représente Norrsken. Nous espérons que cette communauté deviendra encore plus grande, mais tout commence par motiver les gens et les inciter à faire partie du mouvement. Plus de 300 entreprises considèrent désormais Norrsken comme leur maison à Kigali. Certaines de ces entreprises ont levé des investissements de Norrsken, comme Edencare, qui faisait partie de l’accélérateur 2021 et est devenue la première entreprise rwandaise à être acceptée dans le prestigieux programme Y Combinator à San Francisco. D’autres, comme Fixa, ont également reçu des investissements et se sont étendues au-delà du Rwanda et de Norrsken, comme Huza. Cette croissance nous a incités à nous étendre et à construire une nouvelle installation, augmentant notre capacité à accueillir 1 500 membres au hub de Kigali.

Notre objectif est de catalyser davantage d’investissements et de construire des solutions qui bénéficient à la planète

Vous avez également lancé un fonds dédié à l’Afrique. Comment fonctionne-t-il, et quels sont ses objectifs et impacts ?

Nous gérons en fait deux fonds, bien que l’un d’entre eux n’ait pas encore été lancé publiquement. Norrsken22 est un fonds de 205 millions de dollars qui investit dans des entreprises en phase de croissance. Nous recherchons les meilleures startups matures qui sont prometteuses et ont un impact positif sur la vie des gens et l’environnement. Nous soutenons ces entreprises à un stade de croissance, en leur fournissant le capital dont elles ont besoin pour se développer. L’autre fonds est le Africa Seed Fund, qui se concentre sur les entreprises prometteuses en phase de démarrage. Ces fonds opèrent de manière indépendante à travers le continent, avec des bureaux en Afrique du Sud, à Lagos et à Nairobi. Jusqu’à présent, ils ont investi dans des dizaines d’entreprises.

Vous avez récemment inauguré un nouveau bâtiment, ce qui confirme l’attrait pour Norrsken. Comment envisagez-vous l’évolution de l’écosystème technologique rwandais, et de quelles manières y avez-vous contribué ?

Norrsken a contribué de plusieurs manières. Notre ancien directeur général, Pascal Murasira, a fait partie de l’équipe qui a travaillé sur la loi sur les startups au Rwanda. Norrsken a élevé le profil de l’entrepreneuriat technologique au Rwanda. Le paysage de l’entrepreneuriat technologique et des entreprises au Rwanda a considérablement changé au cours des cinq dernières années, et nous sommes fiers de faire partie de ce changement. Nous hébergeons certaines des entreprises technologiques rwandaises les plus compétentes et respectées. Certaines entreprises ont dépassé notre espace, ce qui nous a incités à nous étendre avec un nouveau bâtiment pour retenir les entreprises actuelles et attirer plus de membres. Nous croyons qu’il y a une opportunité pour les entreprises est-africaines qui ne sont pas encore au Rwanda d’y établir une présence, et notre objectif avec le nouveau bâtiment est de créer les bonnes conditions pour accueillir plus d’entreprises à impact et inspirer plus de gens à emprunter la voie de l’entrepreneuriat à impact.

Vous abordez les défis de financement auxquels sont confrontées les startups africaines. Comment mieux les soutenir et de quoi ont-elles concrètement besoin ?

Norrsken n’investit pas directement dans les startups. Les investissements proviennent des fonds Norrsken, qui sont des entités indépendantes avec pour mandat clair d’investir dans des startups commercialement viables. Notre rôle est d’inspirer et de soutenir les startups en rehaussant leur profil et en leur donnant accès à des ressources d’apprentissage pour se préparer à l’investissement. Nous créons le bon environnement pour que les entrepreneurs puissent se connecter avec les investisseurs, en organisant des sessions d’apprentissage, des événements de lancement, des heures de bureau et en utilisant nos canaux de communication pour mettre en avant les membres. Cet environnement facilite l’obtention d’investissements pour les membres.

Le paysage de l’entrepreneuriat technologique et des entreprises au Rwanda a considérablement changé au cours des cinq dernières années, et nous sommes fiers de faire partie de ce changement

Vous invitez d’autres fonds à vous rejoindre dans cette ambition. Le secteur technologique rwandais, et la technologie africaine en général, sont-ils attractifspour les investisseurs internationaux ?

Oui, cela dépend du type d’investisseur. Il existe différents types d’investisseurs et d’investissements, donc tout ne convient pas à tout le monde. Cependant, il y a définitivement des opportunités pour faire des investissements. La clé est de relier les bonnes opportunités aux bons types d’investissements. Tout le monde ne recevra pas de financement de VCs, mais il existe d’autres options comme les subventions, le financement par actions, les prêts et le capital-investissement. L’Afrique dispose de ces opportunités et est attractif pour différents types d’investisseurs, y compris le Rwanda.

Quels sont vos projets futurs et objectifs au Rwanda et en Afrique dans les mois à venir ?

Notre objectif est de catalyser davantage d’investissements et de construire des solutions qui bénéficient à la planète. Nous voulons que davantage de personnes empruntent la voie de l’entrepreneuriat à impact, créant des entreprises qui traitent sérieusement des problèmes planétaires tout en étant des endroits formidables où travailler. Cela peut être réalisé en catalysant le capital qui permet à ces entreprises de se développer. Nous visons à le faire depuis le Rwanda, pour l’Afrique et le monde entier.

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